C’est un tournant décisif dans la réalisation du projet Simandou. La cérémonie officielle de pose de la première poutre du chemin de fer de la compagnie TransGuinéen, a eu lieu ce mardi, 12 mars 2024, à Kamalaya, dans la commune rurale de Moussayah, préfecture de Forécariah. Cette infrastructure ferroviaire longue de plus de 650 kilomètres exécutée par le Winning Consortium Simandou (WCS) et Simfer Rio Tinto marque une étape cruciale du gigantesque projet Simandou. La solennité de l’événement a été rehaussée par la présence du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, ainsi que des membres du CNRD et les partenaires étrangers, a constaté un reporter de Guineematin.com.
Simandou s’annonce comme un projet colossal qui révolutionne les secteurs miniers et logistiques à l’échelle nationale et continentale. Elle symbolise également le début d’une nouvelle ère pour le développement économique du pays. En plus de renforcer la position de la Guinée en tant que leader minier, ce projet favorise également le développement des régions traversées par le chemin de fer, stimulant ainsi la croissance économique locale. À date, la construction de cette voie ferroviaire se situe entre 35% à 45% d’exécution.
Tout d’abord, l’honneur est revenu au lieutenant-Colonel Mohamed 5 Camara, préfet de Forécariah de s’adresser à ses hôtes. Il a à l’entame souhaité la bienvenue à la délégation présidentielle et les partenaires étrangers, avant de s’engager à protéger ces infrastructures de terre dans sa juridiction.
« L’événement qui nous réunit ce jour solennel s’inscrit dans le cadre de la pose de la première poutre de chemin de fer dans la compagnie de TransGuinéen dans le district de Kamalaya, commune rurale de Moussayah, préfecture de Forécariah. Ces poutres une fois posées relient le district de Kamalaya au district de Sengelen d’une part et d’autre part la préfecture de Forécariah et autres localités traversées jusqu’au mont Simandou, Beyla. Depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir le 5 septembre 2021, à sa tête le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, force est de reconnaître qu’il y a eu un changement en termes de développement, ce qui facilite la réalisation du méga projet Simandou par le consortium WCS et Rio Tinto Simfer. La première poutre que nous posons aujourd’hui permettra de matérialiser l’avancement des travaux de la construction des rails de chemin de fer de la compagnie TransGuinéen. L’émotion est grande et la joie est immense car le rêve devient une réalisation. Au nom de ma population, je prends l’engagement pour la sauvegarde de cette infrastructure dans l’intérêt supérieur de la nation », a-t-il dit avant de rendre hommage au président de la transition pour son leadership.
Cette cérémonie de pose de la première poutre du chemin de fer TransGuinéen a débuté par une note d’espoir, symbolisant l’espoir d’un avenir radieux que Winning Consortium Simandou (WCS) promet à la Guinée. En prenant la parole, Zhang Cheng, Directeur général du Winning Consortium Simandou Railway a aussi exprimé son engagement envers la réalisation de ce projet colossal dans le respect des normes environnementales et sociales.
« L’entreprise qui travaille multiplie ses efforts pour la construction de ce chemin de fer TransGuinéen. Beaucoup d’autres travaux ont été déjà réalisés sous l’égide du Gouvernement guinéen et sous la gestion de la compagnie TransGuinéen et de Winning consortium Simandou. Cette inauguration d’aujourd’hui prouve à suffisance que nous travaillons ensemble. Les techniques du lancement du projet constituent un jalon important dans la construction d’un chemin de fer. Cela signifie, la transition immédiate des travaux sur des rails. En d’autres termes, ça signifie un grand pas franchi vers l’avant dans la construction d’une infrastructure ferroviaire. À cette occasion, Winning Consortium va continuer à suivre régulièrement les travaux de construction. Et, ce chemin de fer va être essentiel dans le développement du transport national, de la formation mais aussi de la croissance économique. Nous allons continuer à travailler sans relâche pour le développement de la Guinée et pour participer efficacement à toutes les étapes de la construction de ce chemin de fer. C’est pourquoi nous allons travailler avec tous les partenaires et l’État guinéen », a souligné le Directeur Général de Winning Consortium Simandou Railway
Le TransGuinéen est le plus grand projet minier et infrastructurel au monde, long de centaines de kilomètres, il reliera les principaux sites miniers du pays aux ports côtiers de Moribaya, facilitant ainsi l’exportation efficace des précieuses ressources guinéennes vers les marchés mondiaux. Bouna Sylla, président du conseil d’administration de la compagnie TransGuinéen-CTG a quant à lui souligné l’ampleur de l’impact attendu du TransGuinéen, tant sur l’économie nationale que sur la connectivité mondiale. Selon lui, ce chemin de fer représente bien plus qu’une simple infrastructure. Il ouvre la voie à un avenir où la Guinée devient un acteur clé sur la scène mondiale des ressources naturelles.
« Ensemble, les partenaires industriels notamment WCS, Simfer Rio Tinto prévoient d’investir environ 20 milliards de dollars pour la construction des mines, des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet qui seront la propriété de la CTG à la fin de la période de construction en 2025. L’État détient 15% de participation non contributive dans la CTG. À la fin de la construction, conformément aux accords, après l’atteinte de la pleine capacité de production des mines, les infrastructures de la CTG pourront évacuer 120 millions de tonnes par an pendant la première phase et 160 millions de tonnes pendant la seconde. Elles transporteront également des passagers et des marchandises avec possibilité d’accès des tiers miniers situés au long du corridor. Sur la base des exigences du président de la République, les infrastructures de la CTG sont multi utilisateurs et multi usagers. À cet égard, les infrastructures du projet Simandou relieront les 4 régions naturelles de la Guinée pour connecter la Guinée avec elle-même, avec l’Afrique et le monde. Les principales caractéristiques de cette infrastructure gigantesque et unique en Afrique sont les suivantes : les données techniques du chemin de fer sont les suivantes. Il s’agit d’une ligne principale et d’une ligne de connexion. La principale qui quitte de la mine du WCS à Kerouane jusqu’au port du Moribaya et celle de connexion quitte de la mine de Rio Tinto dans la préfecture de Beyla pour se connecter sur la ligne principale. La longueur de la ligne principale est de 552 km, nombre de gare environ 15, 170 ponts avec pour longueur totale 69,93 km, longueur totale des tunnels 27,33 km dont le tunnel le plus long fait environ 11 700 mètres soit environ 12 km qui est d’ailleurs le plus long tunnel en Afrique. La ligne de connexion est de 73 km qui se connectera sur la ligne principale, soit un total de 625 km.
Cependant, il ne suffit pas que le Simandou soit le plus grand projet mine infrastructure dans le monde, nous devons nous assurer que ce projet devient le catalyseur d’une transformation complète de l’économie nationale. Ce qui le rendra durable avec la prise en compte des attentes de toutes les parties prenantes. C’est pourquoi, avant la fin de la construction, l’État et des partenaires industriels travaillent sur d’autres initiatives relatives au développement économique régional pour faire du corridor du chemin de fer et du site portuaire, l’un des hubs économiques et logistiques de notre sous-région […] À date, la construction des infrastructures se situe entre 35 et 45% de réalisation. Conformément aux accords et aux exigences de l’État, elles seront réalisées dans le respect des normes les plus strictes en termes environnemental, social et de gouvernance », a-t-il précisé.
« Il y a à peu près 10 mois, nous avons procédé à l’inauguration de la première infrastructure majeure du projet Simandou, le 1er mai 2023 qui est le pont K10. 10 mois jour pour jour, nous procédons à la pose de la poudre. Je pense que c’est le témoignage, de l’engagement des partenaires industriels, de l’engagement des membres du comité stratégique mais c’est également l’engagement de tous les hauts cadres et les conseils qui nous accompagnent pour la réussite de ce projet sous le leadership du chef de l’État. (…) Depuis le 25 mars 2022, nous avons signé un accord cadre qui nous a permis de créer la compagnie du TransGuinéen, un vieux rêve de nos pères fondateurs. Je pense que cette cérémonie d’aujourd’hui en est une illustration que pouvons réussir à réaliser ce projet ensemble. Oui ! Simandou c’est le plus grand projet minier au monde en 2024, mais les instructions fermes que nous avons reçues, c’est aussi bien de dire que nous avons le plus grand projet en termes de tapex, on parle de 20 milliards de dollars. Mais l’un des enjeux et défis stratégiques pour nous c’est comment garantir l’impact sur la population, sur nos concitoyens. Le projet Simandou est un projet à quatre composantes, c’est important de le rappeler. Nous avons certes les mines, il y a le port, il y a les rails, il y a également l’acier pour la transformation locale. Le projet Simandou est un projet à deux phases, la première phase de construction consiste à comment garantir le contenu local, comment offrir les opportunités d’emploi à nos concitoyens, comment offrir les opportunités de business aux entreprises guinéennes… La deuxième phase, c’est la phase d’exploitation. Dans cette phase, c’est surtout les enjeux stratégiques et de gouvernance…», a affirmé Djiba Diakité, président du comité de suivi du projet Simandou et par ailleurs ministre directeur de cabinet de la présidence de la République.
La cérémonie s’est clôturée par la coupure du ruban, ouvrant ainsi la première poutre à la délégation présidentielle. Alors que la première poutre repose solidement sur le sol, elle représente bien plus qu’un simple morceau de métal ; elle incarne les aspirations d’un pays en développement. Le TransGuinéen, désormais en marche, ouvre la voie à un avenir prometteur pour la Guinée et ses partenaires internationaux.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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