Mois de la femme : à la rencontre de Fatoumata Sankon, une diplômée en télécommunication devenue crocheteuse

Fatoumata Sankon

Après ses études en Télécommunication à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, Fatoumata Sankon s’est lancée dans le crochet. Avec le Coronavirus en 2021, pendant que tout le monde était confiné, Fatoumata Sankon, pour faire passer du temps et se faire un peu d’argent de poches a commencé à crocheter. Aujourd’hui passionnée de ce métier rare, elle fait beaucoup d’articles et reçoit des commandes un peu partout.

Rencontrée à son domicile à Simbaya Gare par une journaliste de Guineematin.com, Fatoumata Sankon a expliqué comment elle arrive à s’en sortir avec son crochet.

Fatoumata Sankon

« J’ai appris ce métier avec mes tentes, et c’est vraiment lors du confinement que j’ai commencé. Comme je m’ennuyais, je me suis dit de faire un truc pour ne pas rester comme ça, et pour avoir un peu d’argent de poche à côté. C’est la raison pour laquelle je me suis lancée. Je pouvais me lancer dans la pâtisserie, je pouvais faire la couture, je pouvais faire assez de choses, mais j’ai préféré le crochet, parce que c’est quelque chose de rare. Ça me passionne vraiment de faire ce que je fais actuellement. Pour le moment, c’est le seul boulot que je fais. Je suis sur un truc, mais comme je n’ai pas fini de mettre en place, je préfère me taire. Je vais dire Alhamdouliah, même si ça ne couvre pas complètement toutes mes dépenses, j’arrive quand-même à satisfaire quelques besoins. C’est vrai que ce n’est pas le niveau que je souhaite, mais je travaille pour être vraiment indépendante et avoir ce que je veux. J’ai également des séances de formation, j’ai eu à former une dizaine de filles. Actuellement j’ai assez de clients, il y a des hommes aussi qui viennent acheter pour leurs petits amis et leurs femmes, etc. Je fais beaucoup de choses : les boucles d’oreilles, les bijoux, des vêtements homme et femme. Je viens à peine de débuter le sac, parce que ce n’était pas facile d’avoir tout ce qui est matière première en Guinée, il fallait qu’on importe pour commencer la confection et tout. Les prix, c’est à partir de 10 000 francs les boucles d’oreilles. Maintenant pour les vêtements, un bikini peut coûter 150 000 francs et ça dépend du modèle ou de la longueur et surtout de la corpulence de la personne. Parce que parfois on a affaire avec les skinny, parfois avec les rondes… Je rencontre des difficultés, mais pour moi la seule difficulté c’est de trouver les matières premières. Par exemple, il y a une matière première que j’utilise, ça vient de la Chine ou en Côte d’Ivoire. Donc, c’est compliqué et quand tu finis de faire, pour revendre, ça sera beaucoup plus compliqué. Parce que quand tu expliques à la personne le prix, l’intéressé ne pense pas à tout ce que tu as traversé et le travail qui est derrière, et quand on fixe les prix, il y a souvent les gens qui ont tendance à dire : ah, c’est cher. Pourtant quand ils partent dans les supermarchés ou quand ils se rendent dans les grands magasins, ils achètent sans même discuter… Je rappelle aussi aux gens qu’il y a une différence entre le tricot et le crochet, parce que la plupart du temps, les gens disent que nous faisons du tricotage. Ce n’est pas du tricotage, on crochète plutôt », a-t-elle expliqué.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621937298

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