Conakry : jugé pour avoir tenté d’enlever les enfants de son frère, Cellou Sow situé sur son sort 

Mamoudou Cellou Sow, un guinéen résidant aux États Unis d’Amérique, a comparu ce lundi, 18 mars 2024, devant le tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. Il est poursuivi par sa belle-sœur, dame Kadiatou Bah, la femme de son défunt frère, qui l’accuse d’avoir tenté de soustraire ses enfants. A la barre, le prévenu ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. Au terme du procès, il a été déclaré non coupable des faits mis à sa charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans sa déposition, Kadiatou Bah, partie civile dans cette affaire, dit avoir été abandonnée par sa belle-famille depuis la mort de son mari. Elle accuse le petit frère de son mari, Mamadou Cellou Sow, d’avoir voulu enlever ses enfants. << Cellou Sow est le petit frère de mon mari, on vivait tous ensemble aux Etas-unis d’Amérique. Mais après le décès de mon mari, Cellou nous a abandonnés. Quand mon mari est décédé, Cellou, son oncle et un de ses petits frères, du nom de Diouldé, on a fait une réunion de famille aux États Unis. Cellou a dit qu’il ne peut pas prendre toutes les charges que son frère avait sur son dos. Son oncle a décidé que je vienne en Guinée jusqu’à ce que je finisse de faire mon deuil, puisque j’étais nourrice. J’avais aussi une fille de deux ans. Donc, je ne pouvais pas travailler. C’est la raison pour laquelle je suis là. Tous les jours, le propriétaire de ma maison venait me voir aux États Unis. Pourtant, Cellou a dit qu’il avait payé les 5 mois. Ma fille a passé deux mois à l’hôpital aux États Unis, parce qu’elle est née prématurée. Mais même une fois, il n’est pas parti voir mon enfant ; pourtant, on vivait ensemble », a expliqué la dame.

Devant cette situation, dame Kadiatou Bah va revenir en Guinée, explique-t-elle à la barre. « Quand je suis revenue en Guinée, j’ai loué un appartement, je me suis installée. Après l’installation, je suis partie voir ma belle-famille pour la salutation du décès de mon mari. Depuis ça, j’ai voulu encore repartir là-bas pour voir ma belle-mère, mais elle a refusé de me recevoir. Ma belle-mère m’a dit qu’elle ne veut plus me voir chez elle. Donc, depuis ça, je suis restée moi aussi chez moi. Depuis je suis revenue, aucun membre de ma belle-famille ne prenait mes nouvelles. Cellou est venu un jour à mon appartement me gifler, et frapper mon enfant. Quand j’ai appelé sa maman pour me plaindre, elle a dit que son fils m’aidait à éduquer les enfants de son grand frère. Un autre jour, Cellou est venu à la maison, Il voulait donner de l’argent à mes enfants, mais ils n’ont pas accepté.  Ils lui ont demandé pourquoi depuis le décès de leur papa,  c’est seulement maintenant qu’il leur donne de l’argent. Après, je lui ai dit de sortir de chez moi. Je suis partie porter plainte contre lui… »

Poursuivant d’à narration, dame Kadiatou Bah dit avoir reçu la visite d’hommes armés, qui seraient liés à son beau-frère. « Un jour, des bandits sont venus à la maison. Celui  qui a tapé à la porte était bien habillé. On ne pouvait s’imaginer que c’était un bandit. Il m’a demandé si je suis la femme du grand frère de Cellou. J’ai répondu par l’affirmative. Il y avait deux autres qui sont brusquement entrés dans la maison. Ils ont dit avoir été envoyés par le petit-frère de mon mari et de sa sœur, ils m’ont enfermé dans la maison et ils sont partis. Je suis donc parti porter plainte contre X, mais comme je n’avais pas de preuves puisque l’appartement n’a pas une caméra de surveillance. La plainte n’a pas abouti. Apres l’acte là, le directeur de l’école coranique de mes enfants m’a appelé pour me dire que le petit frère de mon mari est parti récupéré mes enfants à l’école. A la maison aussi on me dit la même chose qu’il est venu prendre les enfants, j’ai donc porté plainte ».

En outre, Kadiatou Bah dit s’occuper seul de ses enfants, sans aucune aide. «  J’ai 6 enfants. Mais, c’est 4 enfants qui vont à l’école actuellement. Je me sens exclue de ma belle-famille. C’est pourquoi j’ai gardé mes enfants. Les enfants étudiaient bien aux Etats-Unis, dans de bonnes écoles.

Les enfants étudient ici dans une école anglaise. C’est moi qui paye, même l’école coranique. Je n’ai jamais mené des démarches pour accéder au compte bancaire de mon mari. Je n’ai jamais pris 60 dollars de mon mari. C’est mon mari et l’Etat qui payaient l’école des enfants », a-t-elle expliqué.

De son côté, le prévenu Mamadou Cellou Sow,  a nié toute tentative d’enlever les enfants. « Lorsque mon frère est tombé malade, je suis venu rester avec eux pendant 6 mois. Parfois même, je dormais avec les enfants de mon frère. Après le décès de mon frère, quand Kadiatou a voulu partir pour accoucher, elle a tapé ma porte. Je lui ai dit d’appeler l’ambulance je vais la rejoindre. Je l’ai assistée ce jour. Je prenais soin d’eux, j’appelais les enfants dans ma chambre pour jouer avec eux. C’est moi-même qui ai refait les passeports des enfants, j’ai mis de l’argent de mon frère dans le compte de Kadiatou. Je n’ai jamais demandé à quelqu’un d’enlever les enfants. Moi, je suis peiné de ne pas voir les enfants. Elle nous a empêchés de les voir. Mon frère et moi, avant son décès, nous avions convenu que ses enfants aillent étudier en Égypte. Mais elle n’a accepté rien de tout ça. Quand il y’a eu la tentative de vol dans l’appartement de Kadiatou, j’y suis parti avec un huissier. J’ai appelé la dame qui s’occupe des enfants, je lui ai présenté l’huissier, disant de ne pas avoir peur. Je n’ai jamais été dans la cour de l’enseignement coranique des enfants. J’étais dans le véhicule quand j’ai appelé le directeur de l’école coranique pour voir les enfants ; mais, il a catégoriquement refusé. Je n’ai pas insisté. Je suis retourné avec l’huissier. Je n’ai jamais frappé les enfants. Les enfants de mon grand-frère sont plus chers pour moi aujourd’hui que mes propres enfants. Moi, je vis aux États Unis, mais ma famille est en Belgique. Je suis peiné de ne pas faire ma responsabilité envers les enfants de mon frère parce qu’elle m’empêche de les voir. Un autre jour, je suis parti à l’appartement où elle vit avec les enfants, j’ai donné de l’argent aux enfants, elle leur a dit de ne pas prendre mon argent », a-t-il laissé entendre

Après des débats houleux entre la défense et la partie civile, le ministère public a pris la parole. Dans ses réquisitions,  il a demandé de déclarer le prévenu non coupable. « Quand le mari décédé, la responsabilité revient au frère du mari vivant, sauf motif rare. Savez-vous qu’on peut retirer les enfants lorsque leur santé et leur éducation sont en danger.

Ça veut dire que vous avez l’autorité parentale de vos enfants, mais il y’a exception. Ici, la question est de savoir, est ce que Mr Cellou détient les passeports des enfants dans le but de les dérober et les faire voyager. La partie civile qui est devant vous ici a expliqué qu’elle dispose des passeports de ses enfants. S’est-il une fois rendu chez Madame Kadiatou pour enlever ces enfants pour les envoyer dans la grande famille ? Non. Quand il est parti au centre coranique, est-ce qu’il s’est vu avec les enfants ? Non. A la maison aussi, quand il est parti pour s’assurer que les enfants étaient sains et saufs, il ne s’est pas vu avec eux. Et tout à l’heure, ça a été évoqué ici, l’idée d’envoyer les enfants en Égypte était une préalable convention avant le décès du mari de Madame Kadiatou ou encore le grand frère de Cellou, que les enfants aillent en Égypte pour approfondir les études religieuses des enfants. C’est pourquoi, le ministère public que je représente vous demande de déclarer Mr Mamadou Cellou Diallo non Coupable des délits de tentations de soustraction qui lui ont été reprochés  », a requis le représentant du Ministère public.

Dans son délibéré, rendu sur siège, le tribunal, sur l’action publique,  a déclaré Mamadou Cellou Sow non coupable des faits qui lui sont reprochés. « Sur l’action civile, reçoit la constitution de partie civile de Madame Kadiatou Sow, la déclare mal fondé. Le tout, en application de l’article 810 du code de l’enfant 544 du code du procédure pénale ».

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tél. : 621 937 298

Facebook Comments Box