La préfecture de Koundara, frontalière du Sénégal, connaît un climat très chaud, surtout à cette période de l’année. La forte chaleur expose les populations à des risques de maladies. A cela s’ajoute le manque d’électricité qui vient rendre difficile la situation, déjà inconfortable. Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la préfecture, Dr Abdoulaye Diallo, médecin généraliste et chef de service à l’hôpital préfectoral de Koundara, partage son expertise sur les défis sanitaires liés à la forte chaleur et prodigue d’utiles conseils pour passer sereinement les périodes de jeûne religieux.
Guineematin.com : aujourd’hui, la préfecture de Koundara est l’une des zones les plus chaudes de la Guinée. Quelles sont les maladies les plus fréquentes pendant cette période de chaleur ?
Dr Abdoulaye Diallo : dans nos statistiques, les maladies respiratoires sont les plus fréquentes pendant cette période. Cela englobe les infections respiratoires et les maladies obstructives, telles que les bronchites et autres. Il n’y a pas eu d’études précises établissant le lien entre ces maladies et cette période, mais certains facteurs, tels que la chaleur, la sécheresse et la poussière, contribuent à leur prévalence. Les gens respirent beaucoup de poussière et certains allergènes présents dans l’air peuvent également aggraver ces maladies respiratoires.
Quels conseils donnez-vous à la population de Koundara pour prévenir ces maladies pendant cette période ?
Pour prévenir ces maladies, il est recommandé de se procurer des masques lors des déplacements, d’éviter autant que possible le contact avec les allergènes et de boire beaucoup d’eau. L’hydratation est essentielle pour prévenir la déshydratation, surtout en cas de maladie infectieuse.
Actuellement, les fidèles musulmans et chrétiens observent le jeûne (Ramadan et Carême, respectivement). Quels sont vos conseils pendant cette période de privation de nourriture et d’eau ?
Pendant le carême chrétien et le ramadan musulman, il est important de maintenir une bonne hydratation, en buvant beaucoup d’eau pour éviter la déshydratation. Il est également conseillé de consommer des aliments légers pour prévenir les complications gastro-intestinales. Les personnes souffrant de maladies chroniques, telles que les maladies gastriques ou le diabète, devraient consulter leur médecin avant le jeûne pour obtenir des conseils adaptés à leur état de santé.
Quelles sont les difficultés rencontrées dans votre service ?
Nous rencontrons des difficultés liées au manque d’électricité dans notre zone. Ce qui affecte nos conditions de travail. De plus, pendant les périodes de jeûne, nous observons une augmentation des consultations pour des problèmes liés à la déshydratation et aux complications gastro-intestinales. Cela peut être attribué à une fatigue générale et à une exposition accrue à la chaleur et à la poussière.
Le secrétariat général des affaires religieuses a annoncé récemment l’inscription des candidats au pèlerinage pour cette année. Est-ce que le service médical de Koundara est impliqué dans la délivrance des certificats médicaux d’aptitude ?
Chaque année, notre hôpital reçoit des candidats au pèlerinage pour des consultations médicales. Des mesures rigoureuses ont été mises en place pour garantir la délivrance de certificats médicaux d’aptitude. Dans tous les hôpitaux préfectoraux, un point focal est désigné pour recevoir les candidats, et des fiches de résultats détaillées sont remises à cette occasion. La consultation se déroule dans le respect des lignes directrices établies, et seul un médecin désigné est autorisé à signer les certificats médicaux.
Vous êtes actuellement un médecin sollicité à Koundara. Quelles sont les mesures à prendre pour faciliter davantage votre travail ?
Pour faciliter notre travail dans cette région, il est essentiel d’améliorer les conditions de travail, notamment en garantissant un approvisionnement stable en électricité. De plus, des efforts supplémentaires pour sensibiliser la population à l’importance de la prévention des maladies respiratoires et gastro-intestinales pendant les périodes de chaleur et de jeûne sont nécessaires. Enfin, des investissements dans l’équipement médical et les infrastructures de santé contribueraient à améliorer la qualité des soins dispensés à la population locale.
Quel est le mot de la fin ?
C’est de remercier tous les lecteurs de Guineematin.com, la population de Koundara et les autorités à tous les niveaux. Je n’oublie pas non plus mes responsables hiérarchiques qui ne ménagent aucun effort pour le bon fonctionnement de la santé qui est une priorité du président de la transition et son gouvernement.
De retour de Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
