Retraite gouvernementale à Forecariah : « C’est une promenade qui n’aboutira à rien », selon Biro Soumah du PPC 

Le Premier ministre, Bah Oury, et les 29 ministres qui composent son gouvernement se rendent ce samedi, 23 mars 2024, au camp militaire de Kaléah,  dans la préfecture de Forécariah. Pendant 48 heures,  ces hauts cadres du pays vont travailler « sur les urgences afin de sortir un programme réaliste et réalisable », dit-on. Seulement,  cette sortie est désavouée par certains acteurs sociopolitiques du pays. C’est le cas d’Aboubacar Biro Soumah, président du Parti pour le progrès et le changement (PPC), qui estime que cette retraite gouvernementale est  »une promenade qui n’aboutira à rien ». Il a fait cette sortie ce samedi, 23 mars 2024, au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com à travers ses reporters.

Toujours dans son habituel franc-parler,  le leader du PPC a estimé que cette retraite gouvernementale pilotée par le Premier ministre, chef du gouvernement, Bah Oury, est une démarche bancale. Pour lui,  c’est une promenade qui n’aboutira à rien.

« Cette retraite gouvernementale est une démarche bancale. Nous sommes dans une période très sensible en Guinée. Une période de risque. Certains assimilent cette période à un biscuit,  alors on ne sait pas l’endroit où ça va se casser. Mais les autorités de la transition ne peuvent pas comprendre cela. L’ambassadeur des États-Unis a beaucoup conseillé la junte militaire en leur disant que plus la transition est longue, plus elle crée des problèmes. Mais je pense bien que le Général Mamadi Doumbouya ne veut pas tirer les leçons du passé (…) Aller au camp militaire de Kaleya pour un séminaire gouvernementale, c’est aller se promener.  Cela n’a rien à voir avec le travail.  Parce que nous avons vu avec le gouvernement de Mohamed Béavogui, les directeurs nationaux, les secrétaires généraux, tout le monde était parti. Nous avons vu avec le gouvernement de Docteur Bernard Gomou.  Et aujourd’hui, c’est le gouvernement de Bah Oury. Aller à Kaléah pour un séminaire, c’est une promenade. On ne peut rien inventer. On sait tous ce qui ne va pas dans ce pays. Ça,  tout le monde le sait. Il suffit de respecter les principes. Il faut respecter la charte de la transition que le Général Mamadi Doumboya a signée. Il faut restaurer la liberté de la presse pour qu’elle travaille convenablement. Ce n’est pas la junte qui a mis en place la loi relative à la liberté de la presse. Ça, c’est depuis le temps de Lansana Conté…  Parce que ça fait partie du socle de la démocratie. Ce n’est pas la junte qui a mis l’administration en place. Depuis qu’ils sont venus, qu’est-ce qui a été changé dans les 29 départements?  Ils n’ont aucun projet réaliste et réalisable qu’ils vont mettre en place au cours de cette retraite. Ces 48 heures de séminaire, ne serviront à rien et ça n’aboutira à rien. J’assume. C’est une promenade qu’ils ont allé faire alors que ce dont les guinéens ont besoin comme essentiel est là. C’est le retour à l’ordre constitutionnel. Et cela ne peut pas se passer entre Mamadi Doumbouya et son équipe. Mais plutôt entre le CNRD et les forces vives de la nation conformément à l’article 77 de la charte de la transition », a expliqué le leader du PPC.

Saïdou Hady et Ibrahima Diallo pour Guineematin.com

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