Forte chaleur à Guéckédou : le patriarche dénonce et alerte les autorités !

Fodé Mathias DEMBADOUNO, Patriarche de Guéckédou

Les populations de Guéckédou souffrent d’une forte chaleur en cette période de saison sèche. En plus de cette chaleur insupportable, le manque d’eau est devenu préoccupant. Pour freiner cette hémorragie, le patriarche de la ville dénonce les actions de l’homme sur l’environnement et lance un appel aux autorités compétentes. Fodé Mathias Dembadouno l’a dit dans un entretien accordé au correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture ce mercredi, 03 avril 2024.

De nombreux citoyens de la ville de Guéckédou suffoquent sous l’effet du fort rayonnement solaire. Une situation qui inquiète le patriarche Fodé Mathias DEMBADOUNO.

« Mon cri de coeur, c’est qu’il y a des services qui sont uniquement là pour la gestion de l’environnement. Ce que je constate, c’est que le charbon n’est même plus utilisé pour la consommation domestique, mais pour la vente et l’exportation. Quand je me suis renseigné, j’ai découvert que les gens coupent les bois près des rivières couvrant les fleuves Makona, Boeya et la Wahou. Je ne peux pas rester indifférent sans faire appel par SOS aux autorités administratives et judiciaires compétentes pour intervenir et nous aider à diminuer ce fléau. Nous avons vu les exemples à Kankan où le Milo a tari aujourd’hui par manque de surveillance des gens qui sont autorisés et qui sont là pour ça, qui sont les agents des conservateurs. Alors, il faut que je fasse un appel pressant, rappelant aux autorités et aux médias qu’il faut une intervention rapide pour que Guéckédou, notre ville, qui a subi les incursions rebelles, où l’influence des réfugiés était à une hauteur incomparable, ne connaisse pas le même sort.  Mais aujourd’hui, on continue de brûler du charbon alors que la carbonisation a été interdite en 2022 par l’autorité préfectorale de l’environnement, mais cette interdiction n’est pas respectée. Guéckédou est une ville sinistrée qui n’est pas protégée. Quand nous avons accueilli les réfugiés ici, cela a entraîné trop de déboisement. Aujourd’hui, nous continuons encore dans cette voie. Dans dix ou quinze ans, où seront nos enfants ? Comment pourront-ils vivre à Guéckédou ? Vous avez pu constater la chaleur insupportable qui règne dans les chambres, ainsi que la manière dont la pluie se dérobe, car les arbres qui attirent les précipitations ont été abattus. Avec cette coupe, les poissons n’ont plus de nourriture et les caïmans ne sont plus en sécurité. Un jour, le soleil emportera notre fleuve, tout comme le Milo et le Niger souffrent en Haute Guinée. Voici mon cri du cœur pour que tout le monde intervienne et contrôle ce que j’ai dit. Tel est le but de mon cri du cœur pour sauver Guéckédou. Venez à la rescousse pour empêcher que les gens ne continuent à déboiser. La carbonisation, nous n’avons pas connu ça en 1962 et 1963 lorsque nous étions au collège. Les bois morts, nous les utilisions pour la cuisine, mais quand il faut faire 100 à 200 sacs pour les exporter les jours de marché, ce n’est pas un commerce qu’il faut encourager, il faut au contraire le bannir. Nous avons beaucoup de choses à faire pour gagner de l’argent, mais pas à travers le commerce de la carbonisation », a laissé entendre le patriarche de Guéckédou, Fallo Fodé Mathias DEMBADOUNO.

Depuis Guéckédou, Jules KOMBADOUNO pour Guineematin.com

Tél. : 624 467 573

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