Vers la fête de fin de Ramadan à Conakry : « Le marché de Madina est vraiment cher…»

À moins d’une semaine de la fête marquant la fin du mois de Ramadan, c’est la grande affluence au marché de Madina, dans la commune de Matam, à Conakry. Mais, les prix de certains articles sont inaccessibles pour de nombreuses bourses dans un contexte de difficultés économiques. De nombreux citoyens, interrogés ce vendredi 05 avril 2024, par un reporter de Guineematin.com, se plaignent de cette situation et interpellent les autorités de la transition.

À l’approche de la fête marquant la fin du mois saint de Ramadan, l’accès au marché de Madina est un véritable parcours du combattant. A partir du pont de Madina, voitures, motos et tricycles bloquent le passage aux piétons, rendant ainsi l’accès au marché très difficile.

Tout au long du marché, des vendeurs et vendeuses d’articles divers, sont assis en bordure de route pour exposer leurs marchandises. Acheteurs, colporteurs et marchands ambulants se bousculent, chacun cherchant à avoir la route.

Même si le grand marché de Madina présente une ambiance sans nom, des vendeurs se plaignent de la rareté de la clientèle, de la cherté des produits et d’autres difficultés rencontrées.

Mohamed Diawara, vendeur, chaussures

C’est le cas de Mohamed Diawara, vendeur de chaussures. « Notre marché actuellement, c’est un peu difficile. Les clients qui viennent vers nous, on leur dit 20 000, 25 000 francs guinéens ; ils disent qu’il n’y a pas d’argent. On ne sait pas comment on va faire. On prie Dieu de nous aider à traverser ça. Nous demandons au Général Mamadi Doumbouya de nous faciliter la tâche. Nous sommes fatigués. Il y a beaucoup de gens qui sont là Diplômé mais qui n’ont pas de travail. Moi, je suis marié, père de trois enfants, je n’ai rien. Mais, ça marche quand même un peu à l’approche de la fête, Dieu merci mais pas comme les années 2012 et autres », a-t-il indiqué.

Un peu plus loin, Fatimata Camara est venue acheter des habits pour son enfant. Elle se plaint de la cherté des prix.

Fatimata Camara, cliente

« Le marché est vraiment cher. Je voulais acheter cette chemise, mais c’est vraiment cher. Elle vaut 35 000 voire  40 000 GNF. Un complet aussi est vendu à 60 000 GNF. Je ne peux pas me permettre d’acheter à ce prix, c’est pourquoi je  pars devant pour voir et comparer les prix », dit-elle.

Même son de cloche chez cet autre vendeur au marché Madina. Alseny Koba Sylla se plaint également du manque de clientèle et interpelle les autorités.

Alseny Koba Sylla, vendeur

« Actuellement, il n’y a pas de marché. Avant, au moment du régime Alpha Condé, on travaillait très bien ici. Mais actuellement, tout est bloqué. Les chinois sont venus, ils ont falsifié tout ce que nous on revend ici. On n’a rien à revendre. Nous sommes ici pour ne pas rester à la maison à faire du thé. Il faut que le Général Mamadi Doumbouya nous vienne en aide…»

Pour sa part, Idrissa Bah, vendeur de vêtements pour hommes à Bordeaux,  parle de différence et fait une comparaison sur l’affluence des clients.

Idrissa Bah, vendeur, madina

«  Par rapport à l’année passée, c’est le contraire. L’année passée, jusqu’aux dix derniers jours, il y avait du marché. Mais cette fois ci, on ne comprend rien. Là il y a une grande différence. J’ai constaté, d’année en année il y a une différence mais cette fois-ci, c’est pire. Nous sommes dans la galère. Si avant tu gagnais 50 000 GNF, maintenant, tu ne peux pas avoir 30 000 GNF. On souffre ici grave. On appelle ici centre soleil, si c’est la saison sèche. Si c’est la saison des pluies, c’est centre pluie. Ça ne va pas vraiment » dit-il.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com 

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