Vers la libération d’Aminata Conté, la journaliste qui flirtait avec l’ex ministre Charles Wright ? La décision attendue demain

Me Houlayematou Bah, avocate

Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, les avocats d’Aminata Conté ont saisi la Cour d’Appel de Conakry pour demander sa mise en liberté. Cette jeune journaliste, détenue depuis le 8 mars 2024, est confrontée à des poursuites judiciaires initiées par l’ancien ministre de la Justice et garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright dont elle serait une petite amie. Elle est accusée d’avoir publié sur les réseaux sociaux des audios intimes avec l’ancien ministre de la Justice. Ce qui serait une violation de la loi sur la protection des données à caractère personnel, notamment en ce qui concerne la production, la diffusion et la mise à disposition de données. Mais, les avocats de la journaliste soutiennent que la procédure judiciaire n’a pas été respectée depuis le début de l’affaire. Ils ont donc saisi la première chambre de contrôle de l’instruction de la Cour d’appel, ainsi que le premier président de ladite juridiction pour demander la mise en liberté de leur cliente.

À l’issue de l’audience qui s’est déroulée à huis clos pendant plusieurs heures ce mercredi, 17 avril 2024, Maître Houleymatou Bah a expliqué l’objet de cette démarche. L’avocate d’Aminata Conté a précisé que la question de la mise en liberté de sa cliente était au centre des débats lors de ces différentes audiences.

« Aujourd’hui, nous avons comparu lors de deux audiences devant différents juges. La première s’est tenue devant la première chambre de contrôle de l’instruction, qui examinait deux dossiers similaires ; et, la seconde devant le premier président de la Cour d’appel, compétent en matière de liberté. La question de la mise en liberté d’Aminata Conté a été au cœur de ces deux audiences. Nous avons plaidé devant le premier président de la Cour d’appel en faveur de la liberté de notre cliente. Nous avons cité à comparaître le parquet général et le régisseur de la maison centrale ; mais, malheureusement, seul le parquet général était présent. Le régisseur de la maison centrale était absent, ce qui a conduit le parquet général à demander un report de l’audience, en violation manifeste de la loi. Nous, défenseurs d’Aminata Conté, nous sommes fermement opposés à cette requête. Le premier président a accordé le report et a fixé une nouvelle audience pour demain matin, jeudi 18 avril 2024, à 9 heures, afin de statuer sur la liberté de madame Aminata Conté. Tout au long de cette procédure, nous avons observé une violation flagrante de l’article 300 du code de procédure pénale concernant le parquet général et le président de la première chambre de contrôle de l’instruction. C’est ce qui nous a poussés à saisir le premier président de la Cour d’appel afin qu’il constate ces violations et qu’il statue en conséquence », a expliqué Maître Houleymatou.

Par ailleurs, l’avocate de la journaliste a expliqué qu’il y avait deux volets dans cette procédure lors de l’audience devant la première chambre de contrôle de l’instruction.

« Nous avons abordé le premier volet de la procédure, qui a fait l’objet d’un débat contradictoire approfondi. Le dossier a été mis en délibéré et une décision sera rendue demain à 10 heures. Nous avons bon espoir que la justice sera rendue et que, si Dieu le veut, conformément aux règles violées, Aminata Conté et son médecin seront libérés, sur la base de la décision du président de la première chambre de contrôle de l’instruction, qui a siégé en collégialité avec ses pairs », a-t-elle affirmé.

Enfin, Me Halimatou Bah a vigoureusement dénoncé la violation répétée de la procédure depuis l’arrestation de la journaliste qui a faisait tourner la tête à l’ex ministre de la justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright.

« Cela n’entravera pas la poursuite de la procédure. Cependant, nous avons dénoncé les pratiques irrégulières qui ont marqué l’arrestation d’Aminata Conté jusqu’à présent. Aucune procédure n’a été respectée. Lorsqu’il y a violation manifeste des règles de procédure, la seule issue est de garantir la liberté », a conclu Maître Houleymatou Bah.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527 / 664 413 227

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