La dernière étape des concertations du peuple malien a pris fin dans l’après-midi de ce vendredi, 10 mai 2024. Les principales annonces sont une demande de prorogation de la Transition de deux à cinq ans et des recommandations dont l’éventualité de voir le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, ôter le treillis pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle afin de se maintenir au pouvoir comme ce qui vient de se passer au Tchad.
Lancé il y a quatre jours, précisément lundi 6 mai, le dialogue inter malien s’est poursuivi jusqu’au soir de ce vendredi. Un tournant auquel le président de la transition a pris part et présidé la clôture des travaux. Les recommandations finales ont porté sur les points suivants : la prorogation de la durée de la transition de 2 à 5 ans, l’ouverture du dialogue avec les groupes armés qui furent les grands absents, ainsi que la dissolution de toutes les milices armées pour intégrer les membres dans l’armée nationale, rapporte le correspondant de Guineematin.com au Mali.
Également, la candidature du Colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle a aussi été proposée par les participants. Celui qui préside le Mali depuis août 2020 voit ainsi le boulevard du palais présidentiel de Koulouba se dégager. Durant les phases précédentes, les recommandations avaient inclu une prolongation de la période d’exception, suivie d’une éventuelle candidature. Des propositions reconduites aujourd’hui, à l’occasion de la clôture officielle des travaux du Dialogue inter-maliens.
Après les étapes communales et régionales, la phase nationale s’est tenue au Centre International des Conférences de Bamako. Initiées en remplacement de l’Accord d’Alger censé ramener la paix, ces assises visent à résoudre la crise malienne sans médiation étrangère.
Dans son discours, le Colonel Assimi Goïta a tenu à rassurer les sceptiques, en indiquant que le « dialogue fut entièrement inclusif avec tous les Maliens qui ont participé et se sont exprimés librement ». Pour le président de la transition malienne, ces consultations sont en soi la posologie pour l’atteinte d’une solution à la crise multidimensionnelle que vit le pays depuis une décennie. Et, d’ajouter que « les Maliens se retrouvent entre eux pour dessiner une nouvelle architecture de la paix au nom du dialogue direct car le départ des occidentaux n’a pas empêché le soleil de se lever et se coucher au Mali ».
Bref, tout semble indiquer que les militaires au pouvoir sont partis pour rester, dans un contexte où la suspension des activités des partis politiques fait objet de fortes divergences.
De Bamako (Mali), Idrissa Kéita pour Guineematin.com