Procès du 28 septembre : Dadis Camara et Cie coupables de « crimes contre l’humanité », estime Me Hamidou Barry

Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, le procès du massacre du 28 septembre 2009 est entré dans une nouvelle phase hier, lundi 13 mai 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Après 19 mois de dépositions, de débats houleux et de confrontations parfois musclées, l’heure est désormais aux plaidoiries et aux réquisitions dans ce dossier. Et, c’est Me Hamidou Barry qui a ouvert le bal de cette épreuve fatidique devant cette juridiction de première instance. 

Dans son grand oral, cet avocat de la partie civile s’est abstenu de faire quartier. Il a jeté en pâture tous les onze accusés qui sont à la barre. Il s’est employé, des heures durant, à démontrer ce qui lie chaque accusé à cette affaire où on parle de plus de 157 morts et plus d’une centaine de femmes violées (entre autres). Il dit être convaincu que le capitaine Moussa Dadis Camara et Cie sont « les présumés auteurs des crimes contre l’humanité qui ont été commis en 2009 » au stade du 28 septembre, rapporte l’équipe de Guineematin.com qui a suivi cette audience.

C’est un avocat assoiffé de paroles qui a donné le coup d’envoi des plaidoiries ce lundi devant le tribunal présidé par le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. Me Hamidou Barry a passé plus de quatre heures à exposer ce qui, selon lui, retient les accusés (capitaine Moussa Dadis Camara et Cie) dans ce dossier. Il les accuse de « crimes contre l’humanité » et il dit être convaincu de leur culpabilité dans cette affaire.

« Sur le plan des faits et des déclarations qui ont été faites, nous nous estimons et nous sommes convaincus que ces onze personnes que vous avez devant vous, ce sont les présumés auteurs des crimes contre l’humanité qui ont été commis en 2009 », a-t-il martelé, dans une plaidoirie hautement maquillée de cours sur le statut de Rome.

Le tribunal n’a pas encore statué sur la requalification ou non du massacre du 28 septembre 2009 en crimes contre l’humanité. Mais, pour Me Hamidou Barry, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce massacre a été une « attaque systématique et généralisée sur une population civile désarmée ». Et de ce point de vue, il s’agit bien de crimes contre l’humanité, et non de crimes ordinaires comme le sous tend la défense dans cette procédure. L’avocat a d’ailleurs consacré un temps important à faire lecture de certaines dispositions du statut de Rome de juillet 1998 qui définit clairement les « crimes contre l’humanité ».

Cependant, dans la présente procédure, Me Hamidou Barry estime que « le capitaine Moussa Dadis Camara, le commandant Toumba, le colonel Tiegboro et tant d’autres sont là (à la barre) parce qu’ils sont des chefs hiérarchiques militaires ».

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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