An 77 du PDG-RDA : Ismaël Condé invite la jeunesse à dépasser l’ethnocentrisme pour le bonheur de la Guinée

Ismaël Condé, Secrétaire National du parti de la révolution populaire africaine de Guinée

Le Parti de la Révolution Populaire Africaine de Guinée (PRPAG), dirigé par le doyen Ismaël Condé, a célébré les 77 ans de création du PD-RDA. A l’occasion d’une conférence de presse animée à Conakry ce mardi, 14 mai 2024, un hommage a été rendu au PDG-RDA, formation politique dirigé par Sékou Touré, qui a conduit les destinées de la Guinée de 1958 à 1984. La conférence a eu pour thème « les peuples africains, aujourd’hui, ne seraient-ils pas fatigués, ou même dégoûtés, des politiciens africains ? ». Des messages d’unité et de lutte contre l’ethnocentrisme ont ponctué la cérémonie, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’entame de la conférence, le secrétaire national du Parti de la Révolution Populaire Africaine de Guinée (PRPAG), Ismaël Condé, a expliqué le contexte dans lequel son parti célèbre le 77ème anniversaire du Parti du premier président de la Guinée. « La date du 14 mai est une date historique du peuple de Guinée, historique pour tous les guinéens qui sont restés fidèles à l’esprit de la révolution, à l’auguste personne du président Ahmed Sékou Touré. Parmi ces personnes, on compte en bonne place les dirigeants et les militants du Parti de la Révolution Populaire Africaine de Guinée. En commémorant cette date historique, ce parti voudrait convaincre une fois de plus qu’il est resté rigoureusement fidèle aux principes, à l’idéologie de la révolution », a laissé entendre Ismaël Condé.

Après avoir expliqué les acquis de la révolution, le secrétaire national du PRPAG est revenu sur le bien-fondé du choix du thème de la conférence. « Nous nous posons cette question par rapport à la réalité. Depuis que le multipartisme est venu, quand j’entends les gens, ils n’ont qu’à organiser les élections et puis partir. Des élections crédibles et transparentes. Comment peut-on organiser des élections crédibles et transparentes juste dans un contexte où le sentiment ethnique domine le sentiment politique ? Quel est le guinéen qui ne voit pas les hommes politiques à travers l’ethnie ? On a utilisé tellement la haine entre nous que certains au mépris du mérite de tel candidat sont prêts à voter pour tel autre candidat, tout simplement parce que le hasard a fait qu’ils sont nés dans la même région naturelle. Et depuis que le multipartisme est venu, citez-moi le pays où il y a eu des élections sans violence ? Des élections qui n’ont pas entraîné la violence ? Des tueries ? Des incendies volontaires ? Le pillage ? Pourquoi ? Parce que le langage politique n’est pas le vrai langage politique. Le langage politique à partir du système politique que nous copions. Le langage politique doit soutenir un régime, un projet de société. Ici, les partis politiques n’obéissent pas à une idéologie ou à un projet de société. Posez aux partis politiques quel est leur projet de société. Le langage dominant, c’est on a fait ceci, on est ceci, on est cela. Le peuple en a assez d’entendre cela, surtout que depuis l’instauration du multipartisme, c’est ce langage qui se tient toujours. C’est dans ce langage qu’on a tenu les élections. Ces élections-là ont résolu quels problèmes pour le pays ? Est-ce que les élections ont résolu les problèmes qui vous préoccupent ? Le problème du chômage ? », s’est interrogé monsieur Condé.

Selon lui, lutter contre l’ethnocentrisme en Guinée est fondamental pour sortir de l’ornière. « Nous pensons, par rapport à cette politique de division, à cette politique d’incitation des guinéens contre des guinéens, nous devons mettre un holà. Le holà est à mettre surtout par vous les jeunes. Aucun de vous ne pourra s’épanouir en se mettant à l’enseigne de son ethnie. C’est en vous mettant à l’enseigne du peuple de Guinée, en tenant donc le langage des intérêts réels de ce peuple que vous pourrez vous affranchir, pas le contraire. Donc les peuples africains aujourd’hui sont fatigués de ce langage ethnocentriste, de la contre-vérité, comme quoi c’est dans le néocolonialisme que nous pouvons être heureux… Les pays qui se sont développés, se sont développés à partir du principe non pas de ce que tu as dans la tête mais ce que tu sais faire », a laissé entendre le secrétaire national du PRPAG.

En outre, Ismaël Condé s’adresse au Mali, au Niger et au Burkina Faso qui viennent de créer l’Alliance des Etats du Sahel. « Je vais conseiller aux dirigeants des pays de l’alliance des pays du Sahel pour que chaque parti politique de mettre à la disposition de leurs nations au moins 100 hommes pour le front au combat. Et parmi les 100 hommes, d’abord les responsables nationaux et les responsables locaux des différents partis. Poser cela comme condition de la participation de tout parti politique à une éventuelle élection. Quelle démocratie peut-on défendre dans un pays en guerre ? Pour les élections, le problème est de trouver l’homme intègre, patriote. Ce n’est pas lié à son statut de civil ou militaire. Soyons réalistes ».

Le conférencier a également salué la victoire inattendue de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle sénégalaise. « Nous nous réjouissons de la victoire aux élections présidentielles du PASTEF au Sénégal. Le PASTEF au Sénégal est le PRPAG de la Guinée. Nous nous retrouvons idéologiquement sur les mêmes longueurs d’ondes. Nous félicitons Laurent Gbagbo d’avoir été investi candidat aux élections présidentielles de 2025 en Côte d’Ivoire… »

 Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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