Niantanina (Mandiana) : dans le district de Gomkô, la protection de l’environnement est une priorité

Bois coupés à Gomkô

Pendant que l’environnement est en train payer un lourd tribut suite à l’exploitation minière « sauvage » de l’or dans plusieurs localités rurales de Mandiana, le district Gomkô se démarque. La localité, relevant de la commune rurale de Niantanina, a procédé à l’interdiction des machines de concassage dans les sites miniers, car elles entraînent une destruction totale du couvert végétal. Les habitants préfèrent l’exploitation artisanale de l’or, de manière ancestrale, avec un reboisement continu à l’appui pour maintenir la survie de leur écosystème, rapporte les correspondants de Guineematin.com basés dans la région de Kankan.

Le district de Gomkô est une localité minière qui a su préserver son héritage environnemental. Au cœur de cette localité, l’exploitation ancestrale de l’or demeure la seule méthode d’extraction utilisée. L’utilisation des machines de concassage y a été interdite en raison de ses conséquences écologiques et environnementales.

Abdoulaye Diakité, le président du district de Gomkô, a expliqué à nos reporters la raison de leur motivation.

Abdoulaye  Diakité, président du district de Gomkô

« Ça fait plus de 5 ans que nous avons interdit les machines concasseurs chez nous ici. Nous sommes des agriculteurs et nous ne voulons pas détruire nos terres pour des intérêts de courte durée. Avant, ces machines avaient commencé à impacter sérieusement nos plaines agricoles. Vu cela, nous avons décidé d’interdire cette pratique destructrice de notre environnement. Bien que certaines localités de Mandiana continuent de recevoir les détenteurs de ces machines, chez-nous, c’est le contraire », a-t-il déclaré.

Pour garantir le respect de cette décision, des jeunes du village de Gomkô se sont donné pour mission de surveiller les forêts et d’empêcher toute tentative d’installation desdites machines.

Issa Diakité, président  de la jeunesse de Gomkô

« Nous avons instruit les jeunes à faire des patrouilles, partout, pour vérifier s’il n’y a pas de machines installées clandestinement. Ils patrouillent régulièrement dans les zones forestières, veillant à ce que l’interdiction soit respectée et que l’exploitation artisanale de l’or demeure la seule méthode utilisée. Leur présence dissuasive et vigilante contribue à maintenir un équilibre écologique dans notre village. Ils agissent comme des gardiens de la nature, protégeant les écosystèmes locaux des effets néfastes des machines », a fait savoir Issa Diakité, le président de la jeunesse de Gomkô.

Au-delà de l’interdiction des machines de concassage, les habitants de Gomkô sont bien conscients des effets néfastes de l’exploitation minière sur les écosystèmes locaux. C’est pour quoi ils ont opté pour le reboisement systématique de chaque site d’exploitation artisanale d’or. C’est ce qu’a dit Elhadj Djoumè Diakité, le vice-président du district.

Elhadj Djoumè Diakité,  vice-président  du district

« Nous avons compris que le reboisement est essentiel pour restaurer l’équilibre écologique, contribuer à la régénération de nos sols et préserver la biodiversité. C’est pour cette raison, après chaque exploitation minière, nous nous engageons à replanter des arbres indigènes et à restaurer progressivement les zones dégradées. Le reboisement n’est pas seulement une action symbolique pour nous, mais une stratégie à long terme pour préserver l’environnement et garantir un avenir durable pour les générations futures. Depuis 5 ans, nous avons compris que la nature a besoin de temps pour se régénérer et que chaque arbre planté contribue à rétablir l’équilibre écologique… »

Ce dévouement des habitants de Gomkô pour la protection de l’environnement doit être une source d’inspiration pour l’ensemble de la communauté du Wassolon afin de permettre à la nature de respirer à plein poumons, de se régénérer pour le bien de tous.

De Mandiana, Souleymane Kato Camara et Mamady Konoma Keita pour Guineematin.com

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