Concours de recrutement à la fonction publique : des candidats entre inquiétudes et interrogations

Concours de recrutement, fonction publique

L’annonce de la tenue prochaine du concours de recrutement à la fonction publique fait couler encre et salive à travers la Guinée. Les candidats à ce test se posent énormément de questions sur le processus qui manque de clarté. Nombre d’entre eux, interrogés par un reporter de Guineematin.com ont exprimé leurs inquiétudes avant de lancer un cri de cœur à l’endroit des autorités.

C’est lors d’une conférence de presse que le ministre du Travail et de la Fonction Publique a dévoilé les dates de la tenue du concours de recrutement pour la fonction publique. D’après Faya François Bourouno, les évaluations se feront du 26 au 30 juin 2024. Sur plus de 140 000 postulants, seulement 10 000 places sont disponibles, avait-il précisé lors de sa prise de parole.

Mohamed Lamine Bangoura, candidat à ce recrutement, n’arrive pas à changer l’option dans l’application conçue pour l’inscription.

« J’ai un souci avec la plate-forme. L’option choisie pour faire le concours n’est plus disponible. Je dois changer avant la date mais je n’arrive pas. Le site est inachevé », se plaint monsieur Bangoura.

Pour sa part, Mamadou Oury Bah, également candidat pour ce concours, est ravi de l’avancement du programme mais trouve quand même des inquiétudes à certains endroits, notamment sur la durée du concours, le nombre de candidats ainsi que l’utilisation des tablettes.

Mamadou Oury Bah, candidat au concours

« La fixation de la date est une étape cruciale qui permet à nous, candidats, de planifier nos préparatifs et d’organiser notre emploi du temps en conséquence. C’est un signe positif qui montre que le processus avance comme prévu. Mes attentes ne sont pas que personnelles, mais le  public en général, ce dernier attendent généralement que le concours se déroule de manière équitable et transparente. Ils espèrent que toutes les mesures nécessaires seront prises pour garantir l’intégrité du processus et que les résultats refléteront véritablement les mérites des participants. Le message que j’ai pour les autorités et aux candidats : aux autorités, il  est important de maintenir une communication claire et continue avec les candidats pour éviter toute confusion. Assurez-vous que toutes les informations nécessaires sont facilement accessibles et que le processus est géré de manière à préserver l’équité pour tous les participants. A nous les futurs candidats,  restons concentrés sur notre préparatif et assurons-nous de suivre toutes les directives fournies par les autorités. Gardons un œil sur les annonces officielles et utilisons les ressources disponibles pour maximiser notre chance de réussite. Cependant j’ai quelques anomalies qui m’inquiètent, notamment la durée du concours. Il semble y avoir une confusion concernant la durée du concours. Certaines sources mentionnent que le concours se déroulera du 26 mai au 30 juin 2024, ce qui représente une période beaucoup plus longue que les jours initialement prévus. Cela pourrait indiquer une erreur de communication ou une modification de la durée du concours après l’annonce initiale. Capacité d’accueil des centres d’examen : avec environ 140 000 candidats inscrits pour seulement 10 000 postes disponibles, la capacité d’accueil des centres d’examen pourrait être mise à rude épreuve. Si le concours doit se dérouler sur une courte période de cinq jours, cela pourrait poser des problèmes logistiques importants. Assistance technique pour les tablettes numériques : l’introduction des nouvelles technologies, comme l’utilisation de tablettes numériques pour passer les épreuves, est une innovation majeure. Cependant, cela soulève des questions sur la préparation des candidats à utiliser ces appareils et sur l’assistance technique qui sera fournie, surtout si certains candidats ne sont pas familiers avec cette technologie. Transparence et intégrité du processus : bien que des mesures soient prises pour garantir la transparence et l’intégrité du concours, la gestion d’un nombre aussi élevé de candidats en peu de temps pourrait mettre à l’épreuve les systèmes mis en place pour assurer l’équité du processus. Il est important que les candidats restent informés de toute mise à jour ou clarification concernant ces anomalies potentielles. Ils devraient également se préparer à s’adapter à tout changement qui pourrait survenir dans le déroulement du concours. Un autre point d’inquiétude est lié à l’annonce que l’ancien ministre de la fonction public Mr Julien Yombouno qui avait annoncé un total de 14 000 places par rapport à l’annonce du ministre actuel qui a fait une diminution de plus de 4 000. Donc, sur ce, tout le monde se demande si réellement il y a une transparence dans ce concours »,  a-t-il indiqué.

Mamoudou Traoré, candidat au concours

Le souci de Mamoudou Traoré concerne surtout l’absence des PV. « Au niveau du recrutement, la date a été fixée, les PV ne sont pas encore sortis. Le lieu du concours n’est pas sorti. Donc, c’est des problèmes à signaler. Je ne sais pas comment ils vont le faire. Le souci c’est quoi ? La date est proche et tous les candidats qui doivent y participer sont un peu inquiets. Au niveau du nombre qui a été retenu, la liste provisoire des candidats, on ne sait pas encore quel candidat est sélectionné parce que la liste officielle n’est pas sortie et on ne sait pas quand cette liste va sortir. L’Etat doit bouger et faire quelque chose pour ces jeunes. Parce que plusieurs années maintenant les gens ont fini, ne travaillent pas, ils sont à la maison, d’autres se débrouillent dans des coins où ils ne  doivent pas travailler. L’Etat doit faire quelque chose pour ça. Dieu merci, ce concours va bientôt démarrer et mes attentes que ça se déroule dans les bonnes conditions. L’Etat doit entendre ces cris de cœur des jeunes guinéens », dit-il.

De son côté, Alhassane Muhammad a dit sa joie d’apprendre que le concours va se tenir. « C’est avec un immense plaisir qu’on a appris la date du déroulement du concours pour le recrutement des nouveaux agents de l’Etat. Chose qui est à saluer et féliciter le gouvernement pour l’organisation de ce concours longtemps promis. Par contre, la sortie médiatique du Ministère de la Fonction publique et du travail excluant certains ministères du concours, notamment le Ministère de l’environnement, et que les candidats ayant postulé à cesdits ministères pouvaient changer sur la plate-forme de candidature. Chose qui fut un ouf de soulagement pour ces candidats concernés, juste que pour certains candidats d’ailleurs nombreux n’ont pas pu changer les départements sur la plateforme, notamment  moi. Je ne sais pas si c’est une défaillance ou quoi, certains ont changé mais juste que n’ont pas reçu de notification approuvant la modification. Jusque-là, je n’ai pas eu accès à cette option de modification ou de changement sur la plate-forme. Alors, il est bien vrai que la date est déjà connue, ce qui voudrait dire que peut être tout est clos. Nous candidats concernés, faisons une doléance auprès du Ministère de la Fonction et du travail à revoir cette situation, si possible », déclare ce candidat.

De son côté, Ibrahima Kalivogui invite l’Etat à résoudre les problématiques soulevées par les candidats.

Ibrahima Kalivogui, concours candidat

« Concernant la date du concours, je crois qu’il n’y a pas de problèmes, vu que c’est un intervalle allant du 26 au 30 juin 2024. Mais, pour se faire, le Ministère doit résoudre les problématiques soulevées par les candidats, par exemple ceux qui ont postulé au compte du Ministère de la santé, tels que les médecins, beaucoup ont postulé dans le volet Doctorat et c’est très malheureusement après on nous a fait savoir qu’on devrait postuler dans le volet licence.  Donc, il faut la liste définitive pour que tout le monde soit situé sur son cas avant le concours. Nous attendons de ce concours la transparence et l’équité à tous les niveaux et surtout le caractère inclusif. Je demande aux autorités de faciliter la tâche aux différents candidats pour leur permettre d’apporter les modifications nécessaires sur la plateforme de recrutement afin de ne pas se voir exclus à la dernière minute. Pour finir, je souhaite bonne chance aux futurs candidats », a-t-il lancé.

                               Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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