Massacre du 28 septembre : « Cécé Raphaël Haba n’en est pour rien dans ces crimes », clame un avocat de la partie civile

Capitaine Cécé Raphaël Haba

C’est une première, depuis le début de la phase des réquisitions et plaidoiries, qu’un avocat de la partie civile clame haut et fort l’innocence d’un accusé dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009. Devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry) ce mardi, 21 mai 2024, Me Alseny Aïssata Diallo a déclaré que « Cécé Raphaël Haba n’en est pour rien dans les événements atroces et criminels du 28 septembre » qui ont fait plus de 157 morts. Il estime qu’aucune preuve, ni aucun témoin n’a été présenté contre Cécé Raphaël durant les 19 mois de débats devant cette juridiction de première instance. Et, il demande au juge Ibrahima Sory 2 Tounkara de tenir compte du cas de cet accusé dans sa délibération. En clair, Me Alseny Aïssata Diallo demande au tribunal de renvoyer Cécé Raphaël Haba des fins de la poursuite et d’ordonner sa libération.

« Nous partie civile, nous devons œuvrer à démontrer qu’il y a eu infraction, à démontrer que nous avons souffert de cette infraction et à démontrer l’imputabilité de cette infraction aux accusés poursuivis pour avoir le droit de demander réparation. Et si on n’arrive pas à démontrer l’imputabilité des faits, on n’aura du mal à demander réparation ou à demander à votre auguste tribunal d’entrer en condamnation. Donc, nous devons tous œuvrer pour qu’aucun accusé n’échappe à la loi, mais aussi pour qu’aucun innocent ne soit condamné… Monsieur le président, je vais parler de monsieur Cécé Raphaël Haba. Et, c’est là où il y a la pomme de discorde, la ligne de démarcation entre mes confrères de la partie civile et moi. Parce que moi, avec tout ce qui s’est passé ici à la barre, au laboratoire de votre tribunal, je n’ai pas vu des éléments de preuves de sa participation à la commission de ces crimes, de sa part de complicité par rapport aux événements du 28 septembre. Il n’a même pas participé. Du début à la fin des débats ici, monsieur le président, je n’ai pas vu la moindre preuve contre monsieur Cécé Raphaël Haba. Il n’a pas participé et personne n’est venu à la barre ici pour dire : j’ai vu Cécé au stade, voilà ce qu’il m’a fait. Alors, avec ça monsieur le président, si quelqu’un vous demande d’entrer en condamnation, ce n’est pas une façon de vous induire en erreur ? Oui, c’est une façon de vous induire en erreur. La probité morale et intellectuelle doit vous guider. J’assume monsieur le président. Au vu de ce qui s’est passé à la barre ici, monsieur Cécé Raphaël Haba n’en est pour rien dans le massacre du 28 septembre… Donc, monsieur le président, je vous prie de tenir compte du cas de monsieur Cécé Raphaël Haba. Tous les accusés sont nos frères, ce sont des Guinéens. Et s’ils n’en sont pour rien, on doit le dire ici. A mon avis, et c’est mon analyse, monsieur Cécé Raphaël Haba n’en est pour rien dans les événements du 28 septembre. Et c’est pourquoi monsieur le président, (…) je souhaite que vous soyez guidé par ce qui s’est passé ici à la barre, je veux que vous vous rendez compte que  monsieur Cécé Raphaël Haba était à côté de sa dulciné, son épouse qui était en état de famille avancé et qu’il n’avait pas pris part aux événements atroces et criminels du 28 septembre », a martelé Me Alseny Aïssata Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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