Pendant la séance de questions-réponses en marge du discours de politique générale du gouvernement au Conseil national de transition (CNT), le Premier ministre a été interpellé sur la difficulté de relancer le dialogue avec certains acteurs politiques. La réponse de Bah Oury a été claire et sans équivoque : ce n’est pas le gouvernement qui refuse le dialogue, mais certains acteurs politiques qui ne répondent pas aux invitations du gouvernement, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
« C’est une question très difficile. Pourquoi ? Parce que quand vous préparez un plat, vous invitez des convives. La grande majorité des convives se sont présentés. Mais d’autres disent que tant que ce n’est pas leur sauce, ils ne viendront pas. Et ça, c’est des problèmes. Dans notre tradition, on dit celui qui t’invite, il faut répondre. Mais, tu ne dois pas avoir des exigences au préalable. Tout à l’heure, dans mon discours de politique générale, j’ai dit que le dialogue, c’est lorsqu’il y a un partenariat entre différents acteurs qui, sur la base d’une certaine éthique, d’une certaine loyauté vis-à-vis de la République, se disent, retrouvons-nous, parce que ce que nous sommes en train de faire n’est pas une affaire de quelques-uns. C’est l’affaire de tous. Et la transition est l’affaire de tous. Donc, la réussite de la transition, c’est la réussite de l’ensemble de toutes les composantes de la nation Guinéenne. Donc, il est absolument dans l’intérêt de tous de mettre tout en œuvre pour que le processus de transition réussisse », a déclaré Bah Oury.
En outre, le premier ministre a souligné les « efforts constants du gouvernement pour instaurer un cadre de dialogue inclusif », ouvert à toutes les forces politiques du pays. Il a ensuite précisé que les portes du dialogue restent ouvertes et que des invitations ont été formellement envoyées à tous les partis concernés.
« Vous savez qu’il y a eu beaucoup d’efforts que mon prédécesseur et les trois facilitatrices ont fait pour amener tout le monde autour de la table du dialogue. Ce n’est pas parce que je veux simplement ça que tant que je n’ai pas ma satisfaction totale et entièrement sur cet aspect, considère que ce qui est en train d’être fait est nul et non avenue. Ça, ce serait la dictature, et nous voulons aller dans le sens de la démocratie, que la société guinéenne ne soit pas prise en otage par qui que ce soit. Quand on a des idées et des approches, partageons les avec les autres de la manière la plus intelligente et sage pour nous permettre d’avancer (…) Tous ceux qui ont la possibilité d’apporter une idée ou une approche qui permettrait de gagner en temps et d’économiser l’énergie, nous sommes preneurs, d’où que ça vienne. C’est ça à mon sens un dialogue constructif positif. Et nous sommes demandeurs. Nous avons organisé cela avec les anciens Premiers ministres et nous avons invité l’ensemble de la classe politique dans une réunion plénière. Il n’y a qu’un seul parti politique qui ne s’est pas présenté. Ça veut dire qu’il y a une amorce qu’il faut encourager », a martelé le chef du gouvernement.
Par ailleurs, Bah Oury a souligné l’importance de ce dialogue pour la stabilité et la prospérité du pays.
« Le dialogue, l’ouverture, la concertation, est à tout moment un souhait et une exigence. Mais vous ne pouvez pas imposer à quelqu’un qui ne veut pas vous rencontrer de vous rencontrer. C’est là le problème. Ce n’est pas le gouvernement qui refuse, ce sont les autres qui refusent. C’est eux qui s’abstiennent pour dire qu’ils sont au-dessus du peuple de Guinée, au-dessus des institutions. Et en tant que ce n’est pas eux-mêmes qui dictent leurs désidératas, tout ce qui va se faire est nul et non avenue…il va de soi que vous-mêmes, honorables conseillers, vous n’accepterez pas cela. Quand ils reviendront à plus de sagesse, à plus de considération pour tous les autres et pour la considération pour le peuple de Guinée, ils seront les bienvenus », a-t-il déclaré.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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