Viol sur mineure à N’Zérékoré : le ministère public demande l’acquittement de Massa Sakouvogui

Salle d'audience au tribunal de N'Zérékoré

Ouvertes la semaine dernière, les audiences criminelles se poursuivent au tribunal de première instance de N’Zérékoré. Dans la journée d’hier, lundi 27 mai 2024, Massa Sakouvogui, accusé de viol sur une fillette de 8 ans en octobre 2022, qui avait rendu l’âme des suites de paludisme et d’anémie, a comparu à la barre. Lors des réquisitions, le ministère public, représenté par le procureur Abdoulaye Komah, a demandé son acquittement, fautes de preuves, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.
A la barre, Massa Sakouvogui a nié les faits de viol mis à sa charge. Il a accusé le père de la fillette de l’avoir dénoncé, injustement. « Nous sommes des voisins. Entre la fillette et moi, il n’y avait pas de contact. C’est lors d’une assise entre ma famille et sa  famille, dont j’étais le neveu, que le père m’a dénoncé. Il a dit que c’est moi qui ai violé sa fille. Ce qui n’est pas vrai. Parce que la fille ne m’a jamais indexé. C’est juste une fabrication de son père », a dit l’accusé.

Interrogé par le juge audiencier, le père de la victime a soutenu mordicus que c’est Massa Sakouvogui qui a violé sa fille. « Quand ma fille a été violée par Massa Sakouvogui, elle a commencé à présenter des signes de maladie. Nous l’avions envoyée à l’indigénat, chez une vieille à Gbangana. Quand elle a vu l’enfant, elle a dit qu’elle a été violée. Mais, avant qu’elle commence à donner les médicaments, il faut qu’elle dise le nom de celui qui l’a violée. Elle a pris l’enfant pour l’envoyer dans la chambre. C’est là qu’elle a dit que c’est Massa Sakouvogui qui l’a violée. La vielle nous a donné les médicaments. Nous nous sommes retournés au village. Arrivé, j’ai convoqué ma famille et le staff de mon service, j’ai exposé le problème. Ils ont dit d’aller expliquer à la famille de Massa. On a envoyé quelqu’un pour informer la famille et le jour de l’assise, j’ai pris la parole pour dire à la fille de dire devant le public celui qui l’a violée. Directement, elle s’est levée pour dénoncer Massa Sakouvogui. Et quand la ma fille l’a dénoncé, il n’a rien dit. C’est ainsi nous avons dit à sa famille de traiter la fillette. Quand nous sommes arrivés à l’hôpital, les médecins ont produit leur rapport, mais un des médecins m’a dit qu’elle a été violée. Mais, j’ai été surpris de ne pas voir dans le rapport le cas de viol de ma fille », a déploré Marcel Haba père de la victime.

Ensuite, le juge audiencier a fait lecture du rapport médical qui indique la victime est morte par suite du paludisme, d’anémie et associés, et non de cas de viol.

Dans ses plaidoiries, maître Théodore Michel Loua, avocat de la partie civile, a demandé la somme de 50 millions de francs guinéens pour réparation des préjudices.

Dans sa réquisition, le ministère public, représenté par le procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré, Abdoulaye Komah, a rappelé les faits avant de  demander  au tribunal de renvoyer l’accusé des fins de la poursuite pour crime non constitué.

 « C’était un jeudi, 11 mai, que le poste de gendarmerie de Palé faisait un soit transmis à la brigade de recherches qui poursuivait Massa Sakouvogui pour viol d’une fillette âgée de 8 ans. La fillette, T H, qui est la victime, M.  Marcel Haba, père de la victime au soutient de sa plainte, déclarait lorsque sa fille est tombée malade, ils ont envoyé sa fille à l’hôpital et après les visites, n’ayant pas eu gain de cause, ils ont pris cette fillette pour l’envoyer à l’indigénat. Arrivé à l’indigénat chez la vieille, dont il ignore le nom, elle a automatiquement dit que votre fille souffre d’un cas de viol. C’est un cas de viol, elle n’a qu’à nous dire qui l’a violée. Que c’est ainsi que la fillette a dit le nom de Massa Sakouvogui.

Monsieur le président, quand vous prenez le rapport médico-légal à l’hôpital, aucun cas de viol n’a été relevé. À l’hôpital, on a parlé d’autres maladies, le paludisme et ses accessoires. Monsieur le président c’est à l’indigénat, et quel indigénat? Lui-même ne connait pas le nom de cette vieille qui avait déclaré que Massa Sakouvogui a violé sa fille. Monsieur le président, le ministère public requiert qu’il vous plaise d’ordonner l’application de l’article 544 du code de procédure pénale. Quand vous prenez l’article 544 qui dispose  » si le tribunal estime que le fait poursuivi ne constitue aucune infraction à la loi pénale ou que le fait n’est pas établi ou qu’il n’est pas imputable aux prévenus, il renvoie celui-ci des fins de la poursuite. La partie civile dans le cas de relaxe peut demander  réparation du dommage résultant de la faute du prévenu. Telle qu’elle découle des faits qui font l’objet de la prévention. Donc, nous demandons l’application de l’article 544 pour Massa Sakouvogui, parce que dans la présente procédure, vous n’avez aucun acte qui prouve qu’il y a eu viol et en matière criminelle, il faut le rapport médico-légal qui doit nous édifier… »

Quant à Me. Antoine Gbilimou, avocat de la défense, il va demander l’acquittement pur et simple de son client car, dit-il, le ministre public qui est l’empereur des poursuites n’a pas pu démontrer les preuves qui incriment son client. Il a plutôt demandé au tribunal de libérer son client.

Massa Sakouvogui, dans sa prise de parole pour dire son dernier mot, a dit être derrière les plaidoiries de son conseil.

Le juge audiencier a renvoyé le dossier au lundi 03 juin 2024 pour rendre sa décision. Mamadou Saliou Diakité.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél : 224620166816/666890877

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