Conakry : deux « manifestants » contre le manque d’électricité jugés au tribunal de Mafanco

Tribunal de Mafanco, TPI

Mis aux arrêts la semaine dernière à Matam, suite à une manifestation de femmes du quartier Matam contre le manque d’électricité, deux jeunes gens ont été traduits en justice. Jugés au tribunal de correctionnel de Mafanco attroupement illégal sur la voie publique, ils ont été relaxés ce lundi, 10 juin 2024. A la barre, ils avaient d’ailleurs nié toute participation à la manifestation des femmes, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans la journée du mardi 4 juin 2024, des femmes du quartier Matam avaient manifesté leur colère contre les délestages électriques dans leur quartier. Elles avaient demandé au président de la transition de jeter l’éponge s’il ne pouvait pas gérer la situation.

Au cours de cette manifestation, plusieurs personnes ont été arrêtées. C’est le cas d’Ibrahima Sory Keïta et d’Abdoulaye Sylla. Inculpés pour réunion illicite sur la voie publique, ils ont été mis sous mandat de dépôt le même jour du mardi, 4 juin.

Appelés à la barre par le président du tribunal de première de Mafanco, Mamadou Dian Diallo, ces deux prévenus ont nié les faits qui leur sont reprochés.  Abdoulaye Sylla, domicilié au quartier Gbessia Cité 2, et Ibrahima Sory Keïta, disent n’avoir pas participé à la manifestation des femmes.

Abdoulaye Sylla : « nous n’avons pas participé à la manifestation. Ibrahima Sory Keïta est l’ami de mon grand-frère. Il m’a appelé au téléphone pour qu’on aille acheter un ordinateur. En allant, on s’est retrouvé, sans se rendre compte, dans la manifestation des femmes à Matam. Les policiers ont tiré du gaz lacrymogène. On a fui pour se cacher dans une cour. Malheureusement pour nous, les cours étaient fermées. C’est dans ça que les policiers nous ont pris et envoyés au commissariat », a dit Abdoulaye Sylla.

Interrogé par le juge, Ibrahima Sory Keïta relate les mêmes faits que son ami Abdoulaye Sylla.

Le procureur ne faisant pas de réquisitions dans cette affaire correctionnelle, le tribunal de première instance de Mafanco a déclaré non coupable les deux prévenus et demandé leur mise en liberté immédiate.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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