Fin de la transition au-delà de décembre 2024 ? « Nous n’allons pas appeler à manifester », (Lansana Kouyaté)

Lansana Kouyaté, Président du PEDN

Alors que le glissement du calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel est plus qu’une évidence, des groupes de partis politiques menacent de se faire entendre, estimant que la date du 31 décembre 2024 est non-négociable. Pour Lansana Kouyaté, président du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), il n’est pas question de s’associer à des manifestations contre la junte qui traîne les pas. Il l’a dit ce samedi, 29 juin 2024, à l’occasion de l’assemblée générale du parti, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La coalition Union sacrée regroupant des partis politiques autour de l’UFDG ne compte pas se laisser faire. Elle compte se faire entendre avec l’évidence du glissement du chronogramme de la transition.

Lansana Kouyaté, président du PEDN, se dit opposé à tout appel à des marches, connaissant les conséquences de ce genre de démarches. « Aujourd’hui, on est à une phase. La question centrale, y aura-t-il des élections en 2024 ou pas ? Il y a deux écoles de pensée. Ceux qui disent, il faut que ça soit fait obligatoirement le 31 décembre. Mais, le nouveau Premier ministre était de nous. Nous qui avions participé au dialogue national. 35 points étaient retenus. Quand on a vu que c’était lent, on a écrit au président de la transition. On lui a dit, voilà nos observations. C’est après cela que la loi sur le RAVEC a été votée à l’assemblée et sur le recensement général. Les 2 ont été votées. Mais après, silence. La constitution qui devrait être publiée ne l’est pas jusqu’ici. Tout le monde se pose la question. Nous nous posons la question. Soyons francs. Ce n’est pas contre quelqu’un. C’est pour le peuple de Guinée. Personne ne sait. On ne fait que repousser l’échéance. Cela ne signifie pas qu’on va adhérer à un groupe, quel que soit le nom qu’il donne « sacré » ou « hyper sacré », si c’est pour envoyer les gens marcher, tirer, et qu’on tire sur eux, on n’en veut pas. Parce que les gens ne savent pas que si cela arrive, la transition va durer. Nous restons dans cet état d’incertitude, mais en même temps, nous n’emploierons pas la force pour dire, jamais, si ce n’est pas fait le 24 décembre, on va descendre dans la rue. Nous n’allons pas appeler à manifester. Ça, nous ne sommes pas dedans », avertit Lansana Kouyaté.

S’agissant de l’évaluation des partis politiques annoncée par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), le président du PEDN rassure ses militants. « Le MATD a décidé de partir à l’intérieur du pays sans même nous informer. Partout où ils sont allés, ils ont trouvé que le PEDN était à jour. Ça s’est bien passé pour nous. Pour les autres, on ne connaît pas trop, mais il y a certains partis politiques n’ayant pas d’agréments qui ont été éconduits », informe Lansana Kouyaté.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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