Faible niveau des élèves guinéens : « Il faut que l’État actualise les programmes d’enseignement » (encadreur)

Yaya Barry, directeur Général du complexe scolaire Roi Mohamed VI de Coyah Friguiady

Ces dernières années, les résultats obtenus aux examens scolaires, avec de faibles taux d’admission, ont démontré la nécessité de réformer en profondeur le système éducatif. Alors que les programmes d’enseignement datent de plus de 30 ans, le niveau des élèves laisse de plus en plus à désirer. Des spécialistes de questions d’éducation estiment que les programmes d’enseignement doivent être actualisés et adaptés au contexte actuel en vue de changer la donne. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, Yaya Barry, directeur général du complexe scolaire Roi Mohamed VI de Friguiadi, dans la préfecture de Coyah, a fait des propositions pour sortir le système de ses difficultés et permettre aux élèves de se tirer d’affaires.

L’éducation est un droit fondamental qui doit être accessible, de qualité et adapté aux besoins de chacun. Mais le système éducatif guinéen reste confronté à de nombreux défis, notamment la baisse du niveau des élèves.

Se prononçant sur le sujet, Yaya Barry, directeur général du complexe scolaire Roi Mohamed VI de Friguiadi, affirme que les responsabilités sont partagées.

« Le faible niveau de l’élève guinéen ou la défaillance du système éducatif guinéen s’explique à plusieurs niveaux. Par exemple, les écoles sont en manque d’équipements adéquats. Les enseignants, en majorité, ne possèdent ni la formation académique ni professionnelle, chose qui affecte sérieusement l’apprentissage. Les infrastructures publiques sont insuffisantes. Celles qui existent sont en mauvais état, rendant ainsi l’apprentissage difficile. Les effectifs pléthoriques dans les classes, c’est autre chose. Maintenant, certaines personnes nanties ou les opérateurs économiques se servent de l’éducation guinéenne pour se faire de l’argent. Aujourd’hui en Guinée, ils construisent des écoles et ils ne se soucient nullement de la formation des enfants, mais de leur recouvrement. Donc, ça devient un moyen de commerce. Tout ça, c’est la faiblesse de l’État, qui n’accorde pas assez d’importance au système éducatif guinéen. Chaque fois, on nous parle ici de construction de logements sociaux, mais il ne parle jamais du système éducatif. C’est ce qui fait qu’on est à ce niveau. Aussi, le pourcentage que l’État accorde au système éducatif est très faible par rapport aux autres pays limitrophes. Également, la pauvreté des parents, un autre facteur qui explique le faible niveau des enfants. Parce que les écoles publiques n’étant pas abondantes, et au fait qu’ils n’ont pas les moyens de les inscrire aux écoles privées. Tout ça affecte sérieusement l’éducation et contribue à l’affaiblissement ou au découragement de l’apprentissage de l’élève guinéen. Donc, les responsabilités sont partagées », affirme-t-il.

Pour cet encadreur, l’éducation est un investissement essentiel pour le développement de la Guinée et pour la prospérité de sa jeunesse. Il a énuméré des solutions pour rehausser le niveau des élèves. « Par rapport aux solutions, il serait nécessaire, voire impératif, d’aborder ces différents problèmes que je viens d’énumérer de manière globale et coordonnée. Il faut impliquer tous les acteurs concernés pour améliorer le système éducatif guinéen. Il faut que l’État joue son rôle, les parents jouent leur rôle, les enseignants jouent leur rôle, les encadreurs aussi. Chacun doit jouer son rôle. Si cela est, on pourra résoudre le problème. Encore, les enseignants doivent avant tout d’abord bénéficier de formations adéquates et continuelles. Il faut également que l’État actualise les programmes d’enseignement. Vous verrez ici un professeur qui a une préparation de 2 ans, 3 ans, de 4 ans, de 5 ans, de 6 ans, c’est-à-dire qu’ils donnent aux enfants la même préparation pendant plusieurs années. Donc, l’État n’a qu’à adapter le programme d’enseignement à l’actualité, aux besoins des marchés d’emploi. Si cela est, on pourra également apporter une solution. Il faut encore que les emplois, les concours et autres, qu’elles se fassent dans la transparence. On met la personne qu’il faut à la place qu’il faut et qu’on ne fasse pas les choses par affinité », a suggéré Yaya Barry.

Mariama Barry pour Guineematin.com

Facebook Comments Box