Guinée : « Ce ne sont pas tous les lauréats qui seront des boursiers », selon le SNABE

Faya Dimika Sandouno directeur Communication, Innovation et Informatique

Au lendemain de la publication des résultats du baccalauréat unique de la session 2024, le Service national des bourses extérieures (SNABE) a publié un communiqué demandant aux 100 premiers de chaque option de l’Enseignement général et aux 20 premiers de chaque option en Franco-arabe, d’y déposer au plus tard le jeudi, 25 juillet, leur extrait de naissance. Si le sujet fait jaser, les responsables du SNABE ont apporté des précisions sur les critères de sélection desdits boursiers qui doivent poursuivre leurs études au Maroc. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce mercredi, 24 juillet 2024, Faya Dimika Sandouno, directeur Communication, innovation et informatique du SNABE, a apporté des précisions.

Selon monsieur Sandouno, un travail technique rigoureux devra être fait pour voir ceux qui méritent de bénéficier de cette bourse. « D’entrée de jeu, j’aimerais lever une équivoque entre un lauréat et un boursier. Ce ne sont pas tous les lauréats qui seront boursiers. En Guinée, dès que vous figurez parmi les cent premiers de la république, vous êtes automatiquement lauréat. Cependant, pour être boursier, cela nécessite un travail technique assez rigoureux qui implique de se plier aux règles du pays d’accueil, c’est-à-dire le Maroc d’une part, et des besoins en formation exprimés par la Guinée de l’autre. Ces règles sont relatives à des critères d’éligibilité qui tiennent compte de l’âge du lauréat, de son classement et des besoins en termes de formation. Avant, l’âge limite pour être accepté au Maroc en tant que boursier, était de 22 ans. Des négociations que nous avons menées l’année dernière nous ont permis de repousser l’âge à 23 ans. Cela veut dire que si vous êtes parmi les cent premiers ou même le premier de la république, si vous avez dépassé les 23 ans, vous ne pourrez malheureusement pas être éligible aux bourses que le Maroc nous accorde. Ce matin, si vous avez remarqué, notre communication a été de demander aux lauréats de nous faire parvenir leurs extraits de naissance parce que le travail technique se fait sur la base de ces dossiers-là. Nous travaillons avec l’Agence marocaine de coopération internationale l’AMCI tous les ans pour choisir minutieusement ceux qui répondent aux critères pour aller étudier au Royaume Chérifien. La délégation marocaine est arrivée à Conakry depuis hier mardi, nous allons aussitôt entamer le travail sur ces dossiers de la 1ère phase de la procédure », a expliqué Faya Dimika Sandouno.

A propos du quota, des critères et des différents d’accueil, M. Sandouno apporte d’amples explications. « A présent, il n’y a que le Maroc qui octroie des bourses aux bacheliers guinéens. D’autres nous accordent des bourses, mais c’est au niveau Master et Doctorat, compte-tenu du déséquilibre entre leurs formations et les nôtres. Il y a également d’autres cas qui se posent, notamment les périodes auxquelles certains pays envoient leur programme de bourses ou le niveau de langue exigé. Des facteurs qui empêchent les bacheliers d’en bénéficier, d’être éligibles. C’est pourquoi, en ce qui concerne les lauréats au baccalauréat, pour l’heure, nous ne travaillons qu’avec le Maroc dont la coopération est principalement axée sur les programmes de la licence. Toutefois, la France pourrait revenir dans la danse avec la bourse de l’IIT… En outre, le quota que le Maroc nous accorde est de 180 places à l’Enseignement général et de 50 places à l’enseignement technique. Ces 180 places de l’Enseignement général sont partagées entre les 360 lauréats de l’Enseignement général et du franco-arabe. Avant, les lauréats du franco-arabe ne partaient pas, parce que le Maroc ne dispose pas d’universités pour les formations dans ce domaine. C’est en 2023 que nous avons fait un premier essai du côté avec quatre boursiers. Cette année, nous espérons en envoyer mieux. Tout dépendra de comment les quatre s’en sont sortis à l’essai. Parce que le risque est qu’ils n’auront aucun traitement de faveur, ils seront traités comme des boursiers qui ont suivi un cursus de l’enseignement général », a expliqué le directeur Communication, innovation et informatique du SNABE.

Quant aux critères, ils sont liés à l’état de santé et à l’âge du boursier. Pour les filières formation, M. Sandouno précise : « concernant les options de nos boursiers, elles sont déterminées en Guinée ici en fonction des besoins exprimés par l’Etat guinéen. Souvent, nous demandons aux différents départements ministériels de faire part de leurs besoins. C’est en fonction de ces besoins que nous procédons à l’orientation de nos boursiers, une fois là-bas, le Maroc les envoie au sein les universités où la formation sollicitée par les autorités guinéennes est enseignée ».

Pour sa part, Mohamed Diallo, Directeur prospection, coopération et programmation du SNABE, a indiqué comment se fait la répartition des boursiers selon les options.

Mohamed Diallo directeur prospection, coopération et programmation

« C’est le Comité national des bourses extérieures (CONABE) qui va, en fonction des priorités, partager ces places entre les trois options, en fonction des besoins et des perspectives de développement socio-économiques du pays. L’année dernière par exemple, la priorité avait été donnée aux Sciences Mathématiques. Lorsque cette répartition est achevée, nous invitons les boursiers qui répondent aux critères à venir faire leurs choix en fonction des formations déjà établies. Tous les boursiers sont informés de la formation qu’ils doivent poursuivre là-bas avant d’aller. Il arrive que certains se désistent, soit parce qu’ils n’aiment pas les formations que les autorités leur ont proposées, ou tout simplement parce qu’ils ont mieux. Lorsque de telles situations arrivent, le boursier est remplacé par un autre boursier qui répond aux critères. C’est-à-dire, si c’est cinquante boursiers qui censés y aller, si l’un d’eux se désiste, il est remplacé par la cinquante et unième personne, si elle répond aux critères d’éligibilité. Ou alors, on continue jusqu’à ce qu’on trouve une personne qui remplit tous les critères », a expliqué Mohamed Diallo.

Issiaga Barry pour Guineematin.com

Tél. : 664 65 48 50

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