Le procès du massacre du 28 septembre 2009 a pris fin dans l’après-midi d’hier, mercredi 31 juillet 2024, au tribunal criminel de Dixinn. Certains des accusés ont écopé de lourdes peines d’emprisonnement mais aussi de peines pécuniaires, notamment le Colonel Claude Pivi, le Capitaine Moussa Dadis Camara, le Col. Moussa Tiegboro Camara, Marcel Guilavogui. Les réactions fusent de partout après l’énoncé du verdict. Asmaou Diallo, président de l’Association des victimes, parents et amis des victimes du massacre du 28 septembre 2009 (AVIPA), soutient que cette date restera à jamais gravée dans la mémoire des victimes, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
En conférence de presse hier mercredi, 31 juillet 2024, entourée des avocats de l’OGDH (Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme et de la FIDH (fédération Internationale des Droits de l’Homme, Asmaou Diallo parle de soulagement car le verdict marque l’aboutissement de 15 ans de rude combat.
« Aujourd’hui marque l’aboutissement d’un combat de quinze ans. Celui de la recherche de la vérité et de la justice pour les victimes des événements tragiques du 28 septembre 2009. Cette date restera à jamais gravée dans nos mémoires, comme un jour de douleur et de perte. Personnellement, j’ai perdu mon fils ce jour-là. Depuis, nous partageons la souffrance et la détermination de plusieurs centaines de victimes directes ou indirectes de ces massacres. Pendant de longues années, nous avons affronté des obstacles innombrables et des difficultés accablantes. Chaque étape de ces combats a été marquée par des moments de désespoir mais aussi par une détermination inébranlable à obtenir justice. Nous avons aussi été boostés par la conviction profonde que la vérité devait éclater un jour, non seulement pour honorer la mémoire de ceux que nous avons perdus, mais aussi pour prévenir de nouvelles atrocités. Aujourd’hui, nous ressentons un immense soulagement même si la douleur de nos pertes demeure, le sentiment d’accomplissement est teinté de tristesse. Car rien ne pourra jamais ramener nos morts », a déclaré Mme Diallo d’entrée de jeu.
Par ailleurs, la présidente de l’AVIPA affirme qu’après cette décision, qu’elle qualifie de satisfaisante, l’heure est à la réparation et à la protection des victimes. « Les victimes ont subi le tort et elles l’ont expliqué. Et du fait qu’elles ont expliqué, aujourd’hui, le tribunal a tranché et nous en sommes très satisfaits. J’espère qu’on aura l’occasion d’avancer pour qu’il y ait des réparations et la protection pour les victimes, et qu’il y ait une garantie de non répétition dans notre pays. Parce que nous tenons à ce que ce procès soit l’exemple pour tous les guinéens, pour que plus jamais des choses de ce genre se passent dans notre pays ».
En outre, dame Asmaou Diallo dit être engagée à poursuivre le combat. « Cependant, notre lutte ne s’arrêtera pas ici. Nous continuerons à œuvrer pour que chaque victime obtienne réparation et que plus jamais de tels événements en Guinée », a lancé la présidente de l’AVIPA.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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