Dès après la condamnation du Capitaine Dadis Camara et Cie à de lourdes peines d’emprisonnement et à des peines pécuniaires, les réactions ont fusé de partout. Si d’aucuns saluent la décision, d’autres la trouvent légère au regard des actes posés par les condamnés. C’est le cas Talhatou Garanké Diallo, une des victimes du massacre du 28 septembre, qui trouve les peines prononcées par le tribunal très minimes, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le Capitaine Moussa Dadis Camara a été condamné à 20 ans d’emprisonnement tout comme le Colonel Moussa Tiegboro Camara. Le Colonel Claude Pivi, en fuite, écope de la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté 25 ans. Quant à Marcel Guilavogui, il écope de 18 ans, alors que 4 autres ont été acquittés.
Pour Talhatou Garanké Diallo, une des victimes du massacre du 28 septembre, ces peines sont légères. « La décision du tribunal est très petite. Le capitaine Dadis devrait avoir 40 ou 50 ans de prison. Parce qu’il nous a maltraités. Il nous a fait subir des tortures, du stade du 28 septembre jusqu’au domicile de Elhadj Cellou Dalein Diallo. Ils ont cassé mes pieds là-bas, on m’a brûlé. Ils ont pris ma moto, ils ont volé tout mon argent. J’ai dépensé énormément. Maintenant, je suis devenu vieux, je ne gagne rien. Ils m’ont fait perdre la vie. J’ai perdu ma vie à cause d’eux. Aujourd’hui, même ma famille ne veut pas de moi. Je suis complètement démuni. Même si on me tue aujourd’hui, je n’ai pas peur. Je n’ai peur de rien. Mais cette condamnation est faible », soutient-il.
Par ailleurs, cette victime dit ne pas compter sur les condamnations pécuniaires. « Pour Capitaine Moussa Dadis Camara, Moussa Tiegboro Camara, et Marcel Guilavogui, c’est eux qui nous ont maltraités ce jour-là. Ceux-ci doivent être condamnés à 40 ans. On ne va pas accepter ça. On va tout de suite rencontrer nos avocats pour relever appel. Par rapport aux indemnisations prononcées par le tribunal, moi je ne compte pas sur ça. Parce que quelqu’un ne peut te donner ça ici en Guinée », a martelé Talhatou Garanké Diallo au sortir de la salle d’audience.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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