Comme annoncé précédemment, le procès des auteurs présumés de l’enlèvement et de l’assassinat de l’opérateur économique, Elhadj Abdourahmane Diallo (connu sous le nom d’Elhadj Doura), s’est poursuivi ce lundi, 29 mai 2023, au tribunal de première instance de Dixinn. Après la déposition de l’adjudant-chef Amadou Sacko (qui a tout nié à la barre), c’est le lieutenant Naby Moussa Camara du bataillon autonome des troupes aéroportée (BATA) et Abdourahmane Bah qui ont déposé devant cette juridiction. Ces deux accusés ont, à leur tour, plaidé non coupable des faits mis à leur charge, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le Lieutenant Naby Moussa Camara a été le deuxième accusé à faire sa déposition à l’audience de ce lundi. Et, comme son prédécesseur (adjudant-chef Amadou Sacko), il a rejeté en bloc les accusations articulées contre lui.
« J’étais au village à Bouramaya. J’ai été informé que des gendarmes sont allés chez moi à Sonfonia. Dès mon retour, j’ai pris ma voiture, je suis allé à la gendarmerie pour voir pourquoi ils sont venus chez moi. Je me suis présenté à l’Eco 3, ils m’ont posé le cas d’Elhadj Doura. Je leur ai dit que je ne connais rien de ça. Le cas d’Elhadj Doura, je l’ai appris dans les réseaux sociaux et dans les médias. Les radios en parlaient. Donc, si j’étais impliqué dans cette affaire, je n’allais pas me présenter ici. J’ai insisté que je ne connais rien dans ce dossier, mais quelques instants après, j’ai été menotté et ils m’ont demandé de signer un papier non rempli. J’ai refusé. Donc, c’est comme ça que je me suis retrouvé ici. Mais, je ne connais rien de cette affaire. Parmi mes co-accusés, je ne connais que Oumar Barry et Amadou Sacko. Je n’ai jamais connu Elhadj Mamadou Diallo et autres », s’est-il défendu.
Après cette déposition, c’est l’accusé Abdourahamane Bah qui a livré sa part de vérité devant le tribunal. Et, à l’image de ces prédécesseurs à la barre, il a rejeté en bloc les faits mis à sa charge.
« Je n’ai pas aidé, je n’ai pas participé à l’enlèvement et à l’assassinat d’Elhadj Doura. C’est Elhadj Mamadou Diallo qui est ami à mon frère Thierno Ciré. J’ai travaillé avec lui pendant 3 ans. Thierno Ciré était associé à Elhadj Mamadou Diallo et moi je vendais pour eux de l’huile de moteur. Elhadj Mamadou, c’est un grand frère, mais on s’est séparés depuis 2016… Ils m’ont torturé. J’ai été menotté par le colonel Rahim, j’ai fait 22 jours à la gendarmerie, même tenir une cuillère je ne pouvais pas. Je n’ai rien fait. Ce sont les gendarmes qui ont inventé et ils m’ont obligé de signer sous la torture », a-t-il déclaré.
Au terme de cette déposition, le tribunal a renvoyé l’affaire au 5 juin prochain pour la suite des débats.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
