Saison pluvieuse à Conakry : la double peine des gérants des plages

C’est une période de vache maigre que vivent les gérants des plages de Conakry en cette saison pluvieuse. Ils sont confrontés non seulement à une rareté de clients mais aussi à une insalubrité difficile à gérer. Guineematin.com est allé ce mercredi, 09 août 2023, à la rencontre de quelques-uns d’entre eux qui ont raconté leur double peine.

En Guinée, la saison pluvieuse dure généralement six mois. Mais cela représente une éternité pour Facinet Barry, le coordinateur général de la plage de Takonko, dans la commune de Ratoma.

En effet, son activité est quasiment à l’arrêt pendant cette période où les plages sont très peu fréquentées. Mais en plus de la rareté des clients, il est confronté aussi à un sérieux problème d’insalubrité.

Facinet Barry, coordinateur général de la plage de Takonko

« En saison pluvieuse, ce n’est vraiment pas facile pour nous. On n’a quasiment pas de clients, parce que c’est une période pendant laquelle les gens ne viennent pas au bord de la mer en raison de l’abondance de la pluie. Et au même moment, nous faisons face à un sérieux problème lié à l’envahissement de la place par des saletés.

Dès qu’il y a une forte pluie, il y a des gens dans les quartiers qui jettent les ordures dans les caniveaux, et ces ordures viennent jusqu’ici.

On a dénoncé plusieurs fois cette situation dans les médias, mais ils ne comprennent pas, les gens continuent de mettre les ordures dans les caniveaux, et cela nous fatigue énormément ici. Le gouvernement doit nous aider avec des poubelles et des grillages pour bloquer les saletés. J’ai passé un moment à Dakar, c’est comme ça que ça se passe là-bas, c’est l’État qui donne des grillages pour délimiter les ordures », a-t-il indiqué.

Facinet a une équipe chargée de l’assainissement de la plage de Takonko, dont est membre Mamadouba Camara. Pour ce dernier, leur souffrance peut être nettement atténuée si le gouvernement s’intéresse à cette situation. En quoi faisant ? En s’attaquant à la source du problème.

Mamadouba Camara, membre de l’équipe de nettoyage de la plage de Takonko

« Toutes les ordures que vous voyez là, viennent de l’intérieur des quartiers. Quand il pleut, les gens déversent leurs ordures dans les caniveaux et les eaux de ruissellement les transportent jusqu’à la plage ici. Le gouvernement doit prendre des dispositions par rapport à cette situation. Il y a beaucoup de jeunes qui ne travaillent pas, ils sont assis dans les quartiers, il faut les recruter pour qu’ils veillent à ce que les gens ne jettent plus les ordures dans les caniveaux. Ou alors que le gouvernement nous envoie au moins des camions pour transporter ces ordures là où elles doivent être ».

La plage de Takonko n’est pas la seule qui fait face aux difficultés évoquées par nos deux premiers interlocuteurs. Les mêmes plaintes se font entendre à la plage de Kipé, dont Mohamed Camara est le gérant principal.

Mohamed Camara, gérant principal de la plage de Kipé

« Nous avons assez de difficultés en cette saison pluvieuse, les ordures se bousculent de gauche à droite. Donc, même si les gens veulent venir à la plage, ils ne peuvent pas, parce que dès qu’il pleut, la plage est envahie de saletés. Pour avoir la solution à ce problème, il faut que l’État nous assiste, notamment en nous aidant à avoir des grillages pour bloquer les ordures, mais aussi des poubelles », a-t-il sollicité.

Hassanatou Kanté et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com

Tél. : 621937298

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