Entouré de plusieurs agriculteurs nationaux et de la sous-région ouest-africaine, le président de la fédération des paysans du Fouta et de la confédération nationale des organisations paysannes de Guinée a animé une conférence de presse mardi 12 septembre 2023 à Conakry. Le but était de faire le bilan de la campagne agricole passée et de parler de celle à venir et des ses objectifs, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché à cette rencontre.
Moussa Para Diallo estime que la campagne agricole de l’année dernière a été une réussite avec 80 000 000 tonnes de pommes de terre récoltées. Ce, avec un financement de 26 000 000 000 GNF en liquide et 5 000 000 000 GNF en engrais.
« On a eu quand même 80 000 tonnes de pommes de terre produites sur les zones de production, et on a commercialisé à la satisfaction des populations de Conakry de Kankan, de Labé, de N’Zérékoré, de Boké et de Kindia pour la commercialisation, ça a été une excellente chose », a-t-il expliqué.
Mais décidées à accroître la production agricole, les autorités ont promis pour l’année à venir de débourser plus de 50 000 000 000 GNF pour soutenir davantage les producteurs. Ce qui devrait améliorer considérablement le rendement de la nouvelle campagne agricole.
« L’Etat nous promet à travers le ministère de l’Agriculture, donc sur le FODA 58 000 000 000 GNF pour la future campagne. Je pense d’abord que c’est une bonne chose, mais on se fixe aussi des objectifs. Il faut aller à 150, 170 000 tonnes de production de pommes de terre en Guinée à la satisfaction des consommateurs des différentes villes en Guinée. Je pense qu’avec ça on pourra à la fois produire, commercialiser et mettre la pomme de terre sur toutes les étales au niveau des différents marchés du pays. Il faut reconnaître que ce n’est pas facile parce que jusqu’à présent l’État ne nous accompagnait pas. C’est maintenant que l’État commence à regarder du côté paysan, du côté monde rural et à mettre à disposition autant d’argent pour un départ. C’est quelque chose de très intéressant. Et je pense que vous allez voir la répercussion sur le panier de la ménagère notamment au niveau de la capitale », a fait savoir Moussa Para Diallo.
Présent en Guinée pour contribuer à une meilleure structuration des producteurs de riz, Hassan Mahamadou, riziculteur au Niger, rappelle que l’Afrique de l’ouest a toutes les potentialités afin de produire suffisamment de riz pour ses populations.
« L’Afrique de l’Ouest a toutes les potentialités pour produire suffisamment de riz pour nourrir les populations. Nous avons la terre, nous avons l’eau, nous avons le soleil aussi qui est un élément important dans la production du riz. La Guinée, c’est le pays le plus arrosé de l’Afrique de l’Ouest, mais le problème se trouve au niveau de nos décideurs. Il faut appuyer la production de riz…Avec une volonté politique nos décideurs peuvent bien la main dans la poche pour apporter les moyens pour qu’on puisse produire suffisamment de riz et nourrir nos populations », a-t-il indiqué.
De son côté, Ahmed Mouhammed Dukku, représentant des organisations des producteurs de riz du Nigéria, cite son pays comme un exemple à suivre pour permettre aux autres de la sous-région de produire une qualité suffisante de riz afin de nourrir sa population.
« Aujourd’hui au Nigeria, nous n’importons plus de riz car nous produisons ce que nous mangeons. Cela c’est grâce à une volonté politique de l’ancien président Mohamed Buhari. Il a soutenu une nouvelle stratégie de production de riz, il a soutenu les producteurs, il les a organisés, il leur a permis d’avoir des crédits à un taux insignifiant. Donc l’ensemble de tout cela a boosté la production de riz au Nigeria. C’est très important que les populations de l’Afrique de l’Ouest puissent produire ce qu’elles vont consommer », a-t-il expliqué.
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
