La route reliant les villages Kôronta et Zogbéanta dans la sous-préfecture de Palé (préfecture de N’Zérékoré) est devenue un véritable casse-tête pour les usagers dont le parcours relève d’une bataille de guerriers. Distante de 7 kilomètres entre les deux (2) villages, cette route présente de véritables obstacles pour les usagers, notamment le pont sur le fleuve Oulé. Cet ouvrage, jusque-là en bois, présente un état de vétusté très poussé, rapporte la rédaction régionale de Guineematin.com à N’zérékoré.
La route qui relie la sous-préfecture de Palé au chef-lieu de la préfecture de N’Zérékoré, en passant par les villages Nyampara, Kôronta, Zogbéanta, Gninèta jusqu’à Palé, est le plus court chemin et le moins coûteux. Elle est pratiquée par bon nombre de détenteurs d’engins roulants. Interrogés ce mardi, 12 septembre 2023, autorités, citoyens et usagers se disent tous peinés par les difficultés de cette route.
Décryptage !
Jean Patrice HABA, gestionnaire économiste et fils de Zogbéanta : « Avant, pour venir à Zogbéanta en provenance de N’Zérékoré, il fallait emprunter d’un côté, le chemin du goudron et passer par les villages Pamporé, Nyanganakpalaye, Palé et Nyinèta jusqu’à Zogbéanta qui vaut une distance de 67 km. Ou d’un autre côté, passer par Gouécké, Takolita, Tamoï, Daapôlôï et Nyinèta avant d’arriver à Zogbéanta. Ce qui vaut aussi une distance de 64 km. C’est au vu de toutes ces deux (2) grandes distances que le village Zogbéanta avait décidé de faire une ouverture de route entre Kôronta et Zogbéanta qui vaut 7 km, sachant déjà qu’il y a une route qui lie Nyampara à Kôronta qui vaut également 7 km. C’était à cause de l’enclavement de cette zone, Kôronta-Zogbéanta, que les gens étaient obligés d’emprunter les autres distances des 67 ou 64 km. Beaucoup d’autorités et de grandes personnalités sont passées ici et promettent le village dans cette affaire, mais en vain. C’est en 2012 que nous avons commencé les démarches de ce projet de route où tous les citoyens du village ont contribué pour l’ouverture de cette route Kôronta-Zogbéanta. Mais, c’est en 2015 que nous avons commencé les travaux. De nos jours, cette route est moyennement praticable à partir du maigre effort de la communauté, et c’est cette route qui est maintenant beaucoup pratiquée pour rejoindre la sous-préfecture de Palé. Bien qu’elle soit moins praticable, nous avons encore de grands problèmes sur cette route notamment la réalisation d’un pont sur la Rivière Oulé juste à la rentrée du village Zogbéanta. En plus de cela, il y a aussi trois (3) montagnes qui nous fatiguent dans la circulation avec nos engins. Bien avant, le pont en bois que nous avons construit sous fond propre, on se servait d’une forme de pirogue traditionnelle pour faire traverser les gens. Mais, dans cette situation, beaucoup d’accidents se produisaient là. Et, on ne veut plus voir ces mêmes accidents. Ce pont ne tient plus, parce nous l’avons fait depuis 2020. Et actuellement, le problème de bois est difficile, surtout que nous sommes encore dans la période d’interdiction. Je réitère que c’est cette route-là qui est maintenant beaucoup plus pratiquée par les usagers pour atteindre la sous-préfecture de Palé à cause de la courte distance. Sur ceux-ci, nous tournons avec doléance nos regards vers l’Etat et le gouvernement pour un appui financier nous permettant de sortir de ce calvaire. Nous sollicitons également une aide et un appui financier des bonnes volontés et de tous les fils ressortissants de ce village pour la réalisation de ce pont en ciment, et même le reprofilage de cette route. Au total, ce sont seize (16) villages environnants qui pratiquent cette route. Notre appel va spécialement à son excellence Monsieur le Président de la République, Colonel Mamadi DOUMBOUYA, et au Premier ministre, Dr Bernard GOUMOU, ainsi qu’à tout le gouvernement ».
Simon LOUA, président du conseil de district de Zogbéanta : « c’est vraiment une triste réalité pour mon village avec une population essentiellement à vocation agro-pastorale qui manque presque de route lié à ce problème de pont sur le fleuve Oulé. Cela fait que les citoyens ont des difficultés à se déplacer et envoyer leurs produits vers la ville. Au-delà du problème du pont, on a aussi d’autres besoins comme la construction de certaines classes pour permettre à nos enfants d’étudier. Car, les classes que nous avons ne peuvent plus contenir le nombre d’élèves. Le manque d’un personnel médical, la prise en charge de nos enseignants contractuels pour décharger cette pauvre communauté. Ensuite, la réalisation des forages et la construction d’un marché dont nous avons déjà la place. C’est pourquoi nous demandons humblement au chef de l’Etat et au gouvernement de nous venir en aide par rapport à ces besoins, et aussi aux autres fils ressortissants de ce village ».
Augustin HABA, enseignant contractuel et usager permanent de cette route : « Nous souffrons énormément dans cette affaire de route (pont). Cette route ne concerne plus que Zogbéanta seul, mais l’ensemble de tous les Guinéens qui peuvent se déplacer vers Zogbéangta et les autres villages environnants. Cette route est maintenant beaucoup plus pratiquée à cause de sa courte distance. Nous invitons et plaidons le gouvernement à tourner aussi son regard vers nous et un accompagnement financier pour nous aider ».
Jean Patrice HABA, fils-ressortissant du Zogbéanta : « Si le gouvernement ne nous vient pas en aide cette année, la saison prochaine, non seulement le pont va se couper, mais aussi les 16 villages vont replonger dans le passé. C’est-à-dire, parcourir plus de 70 km avant d’atteindre la ville de N’Zérékoré, en passant par Gouécké ou Pamporé ».
A noter que le pont sur la rivière Oulé (qui se jette sur le fleuve Diani) a été construit en 2020 avec une longueur de 50 mètres linéaires avec une profondeur de 8 mètres.
De retour de Zogbéanta, Foromo Gbouo LAMAH, Jean David LOUA et Joseph GOUMOU pour Guineematin.com
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