Le jeune Mamadou Yaya Barry est jugé au tribunal criminel de Dixinn pour attentat à la pudeur et tentative de viol sur une mineure de 11 ans qu’il convoyait à l’école. Appelé à la barre hier, lundi 4 décembre 2023, l’accusé a reconnu partiellement les faits avant d’exprimer ses regrets. La demande de remise en liberté provisoire, formulée par son avocat, s’est heurtée au double refus du parquet et du tribunal, en attendant la comparution de la partie civile, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
En détention depuis le 22 Septembre 2021, Mamadou Yaya Barry, né en 1996 à Conakry, chauffeur de profession, est domicilié à quartier. Célibataire sans enfants, il dit n’avoir jamais été condamné. Dans sa déposition, il reconnait avoir introduit ses doigts sur les parties intimes de la fillette mais nie toute tentative de viol.
Dans l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel de Dixinn, il est mentionné ce qui suit : « Mamadou Yaya Barry, engagé en qualité de chauffeur par le père de SB pour accompagner ses enfants à l’école. Un jour, il a garé la voiture pour introduire son doigt dans le vagin de la plus jeune des filles nommée S B. Une autre fois, il l’a trouvé au salon, s’est couché sur elle et a introduit son doigt dans son vagin. Un autre jour, il l’a trouvée dans sa chambre. Il a plusieurs fois introduit son doigt dans le caleçon de SB et a exposé son sexe à SB en lui demandant de lui sucer son sexe. Il a reconnu les faits d’attentat à la pudeur à lui reprochés et nié la tentative de viol. Ce sont les cris de sa victime qui l’ont dérangé, déstabilisé, tout en l’empêchant d’aller plus loin (…) », est-il mentionné.
Reconnaissant les faits d’attentat à la pudeur, l’accusé a avoué avoir touché les parties génitales de la fillette, mais sans la forcer. « Un jour, on revenait de l’école. Ses grandes sœurs sortent à 17h, et elle à 13h. Elle m’a tapé par derrière. Quand nous sommes arrivés à la maison, dès que j’ai garé la voiture, je suis venu brancher mon téléphone. Mes amis faisaient le thé. Dès que mes amis sont partis, elle est venue me trouver. Je l’ai attrapée, mais après je l’ai laissée. Elle est venue me trouver dans la chambre. Là quand-même, je l’ai touchée dans le caleçon, j’ai touché son sexe, mais je n’ai pas introduit mon doigt. Je me suis couché sur elle, mais je n’avais aucune intention. La fille n’était pas déshabillée et moi non plus. C’était la seule fois que je me couchais sur elle. Pour moi, elle peut avoir 15 ans. Moi, je ne l’ai pas forcée. C’est elle qui m’a dit qu’elle voulait m’accompagner pour puiser de l’eau. Je lui ai dit de venir. J’ai introduit mon doigt une seule fois. J’ai touché aussi son slip une fois parce qu’elle m’attirait. Quand je me suis couché sur elle, elle n’a pas crié. Je n’ai pas pris les grandes sœurs parce que c’est elle qui me suivait. Je n’ai rien dit à ses parents parce que la fille même n’a rien dit. Je l’accompagne à l’école depuis trois ans », a déclaré Mamadou Yaya Barry.
En outre, l’accusé a exprimé ses regrets et promis ne plus répéter de pareilles choses.
Après cette déclaration, le ministère public représenté, par Alpha Bacar Cissé, va demander un renvoi pour la comparution de la partie civile.
Dans la foulée, l’avocat de l’accusé va formuler une demande de mise en liberté provisoire pour son client en cas de renvoi du dossier. « Il a séjourné en prison depuis près de deux ans maintenant. Sa mise en liberté ne constitue aucune menace de trouble à l’ordre public », a demandé la défense.
Le Ministère Public s’est opposé à cette demande de mise en liberté provisoire. « Pour le moment, nous nous opposons à cette liberté provisoire parce que nous estimons que c’est inopportun… ».
Le tribunal a rejeté la demande de mise en liberté provisoire avant de renvoyer l’affaire au 18 décembre 2023 pour la comparution de la partie civile.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
