Enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah : « Nous assistons à un recul de droits de l’homme dans notre pays »

Me Frédéric Foromo LOUA, directeur exécutif de l’ONG Les Mêmes Droits pour Tous

L’arrestation musclée hier, mardi 9 juillet 2024, des activistes Oumar Sylla alias “Foniké Manguè” et Mamadou Billo Bah, respectivement Coordinateur national et responsable des antennes du FNDC suscite encore des réactions de condamnation au sein de l’opinion publique en Guinée. Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mercredi, Frédéric Loua, le président de l’ONG “Mêmes Droits pour Tous”, a dénoncé un “motif d’inquiétude” et “un réel souci” pour les défenseurs des droits de l’homme en Guinée.

« Nous assistons maintenant depuis un bon moment à une dégradation substantielle de la situation des droits de l’homme dans notre pays. Beaucoup de droits sont violés sans qu’il n’y ait de réponses appropriées de la part de ceux-là qui doivent apporter les réponses. Nous assistons véritablement à un recul des droits de l’homme et de l’Etat de droit dans notre pays. Et ça, c’est un motif d’inquiétude quand on sait la situation dans laquelle nous sommes plongés. La situation économique se détériore, les citoyens ont du mal à joindre les deux bouts, il y a l’électricité qui manque, le chômage est galopant, les cœurs sont en train de s’échauffer…Cette litanie de violation des droits de l’homme de façon répétée dans notre pays est un motif d’inquiétude, c’est un réel souci au niveau des acteurs de droits de l’homme. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de revenir aux valeurs essentielles de la République, de revenir au respect des lois de la République. On ne peut pas vouloir gérer un pays en faisant fi des lois de ce pays… Quand un citoyen commet une infraction, la moindre des choses c’est d’engager une poursuite régulière, conforme aux normes, avec des personnes qui répondent aux actes. Parce que dans un pays comme la Guinée, personne n’est au-dessus de la loi. La loi c’est le référentiel suprême et tout le monde devrait s’y conformer. C’est pourquoi, à toute chose, le respect de la loi doit prévaloir. On ne peut pas vouloir imposer l’ordre,  imposer la démocratie, imposer le développement en violant les droits de l’homme. Les droits de l’homme sont des thérapies que l’Etat même a pris pour faire en sorte que les citoyens vivent dans un pays normal. Donc, il est très important que les autorités reviennent à la raison et que de façon concertée on puisse engager les poursuites de façon légale, de façon à ce que la loi prévale. Parce que, dans toute circonstance, c’est la loi qui est la meilleure garantie de protection » a-t-il indiqué.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

Tel : 620 589 527/664 413 227

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