Suspension de l’exploitation artisanale de l’or : les peines de Mariame Sanoh, une femme enceinte, pour trouver à manger

Mariame Sanoh, femme enceinte évoluant dans l'orpaillage à Kintinian

La suspension de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant sur toute l’étendue du territoire national est entrée en vigueur le 1er juillet dernier. Cette mesure gouvernementale continue d’impacter les citoyens vivant dans les zones minières. C’est le cas à Kintinian (une commune rurale relevant de la préfecture de Siguiri) où cette interdiction a bouleversé toutes les activités locales. Mariame Sanoh, une femme en grossesse, a de la peine à s’y résoudre. Son mari ne travaille pas depuis la fermeture des mines. Et aujourd’hui, malgré son état, elle est obligée de se glisser clandestinement dans les mines à la recherche d’un peu d’or lui permettant de survivre à cette période de précarité, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La sous-préfecture de Kintinian est située à 35 kilomètres de la préfecture de Siguiri. Elle a une population estimée à plus de 120 000 habitants. L’activité principale repose sur l’exploitation artisanale de l’or depuis des siècles. Cette année le gouvernement, à travers les ministères de l’administration du territoire et de la décentralisation, de l’environnement et du développement durable et celui des mines et de la géologie, a suspendu l’exploitation artisanale de l’or et du diamant dans tout le pays. Les signataires invoquent la campagne agricole en cours, la restauration écologique et les risques d’éboulement pendant la saison des pluies pour justifier leur décision.

Cette mesure suscite assez d’inquiétudes chez les populations locales. Les charges de plusieurs familles reposent maintenant sur les femmes. C’est le cas par exemple de Mariame Sanoh, enceinte depuis quelques mois. Munie d’une calebasse et d’une houe, cette dame fait la navette entre les mines d’or à la recherche du quotidien de son foyer.

« C’est en travaillant avec les hommes que nous les femmes gagnons notre quotidien. Cette décision nous impacte énormément. Si les hommes restent à la maison, on ne sait pas comment survivre. Moi par exemple je suis en grossesse, on m’a dit de ne pas travailler, mais si je reste à la maison, comment peut-on avoir le manger ? Si je ne sors pas, je ne sais pas comment mes enfants vont manger. Je suis soucieuse de ma santé, mais j’ai peur pour mes enfants aussi. Je suis rentrée à la maison hier avec le vertige. Nous souffrons beaucoup », a-t-elle dit.

Cette maman demande au président de la transition d’alléger cette mesure qui met toutes les activités au point mort dans les zones minières.

« Nous demandons au Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya de penser à la souffrance des populations. Mon mari ne travaille pas, je suis obligée de sortir chaque jour pour chercher le prix du quotidien. Si je ne sors pas, ceux-ci ne peuvent pas manger », a sollicité Mariame Sanoh.

De retour à Kintinian (Siguiri), Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144891

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