Les réactions sont à la hauteur des attentes suite à la présentation de l’avant-projet de la nouvelle constitution par le Conseil national de transition (CNT). Ledit document, de 205 articles, instaure des candidatures indépendantes à toutes les élections et le système de parrainage, un sénat, la limitation de l’âge des candidats à 80 ans, etc. Interrogé juste après la présentation, Hamidou Barry, président du Parti Citoyen pour la Défense des Intérêts Collectifs (PCDIC), Hamidou Barry, en a fait sa lecture.
Que pensez-vous des candidatures indépendantes aux élections, proposées dans l’avant-projet de la nouvelle constitution ?
Hamidou Barry : Cela risquerait de donner la chance à des terroristes, à des narcotrafiquants de devenir député demain. Et cela, au lieu de construire le débat politique, cela risque plutôt de créer un frein à l’épanouissement de la politique dans notre pays.
Que pensez-vous de la limitation de l’âge des candidats aux élections présidentielles (35 ans au minimum, et 80 ans au maximum ?
Hamidou Barry : Par rapport à l’âge, nous allons examiner cela. Le point de vue est que le plancher (les 35 ans, ndlr), il n’y a pas de problème. Nous estimons que lorsque quelqu’un a l’aptitude et la capacité d’exercer, lorsqu’une personne a l’ensemble de ses capacités vitales, elle peut continuer à travailler, à servir son pays parce que, ce n’est pas une charge lourde, mais c’est une charge qui va avec le degré et le niveau intellectuel
Quel est votre point de vue sur la mise en place d’un sénat ?
Hamidou Barry : Le sénat, il n’y a pas de problème. Et la question de profondeur, on va se prononcer. Mais lorsque le Sénat vient pour embellir, pour contribuer à mettre en place l’équilibre du pouvoir même au niveau de l’assemblée nationale, je pense que c’est une très bonne chose. Mais, nous allons examiner la procédure de désignation pour voir que ce qu’il faudra dire dans le cas de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) très prochainement.
Quelle est votre réaction par rapport au verrouillage de la constitution, prôné par le CNT ?
Hamidou Barry : Nous voudrons une constitution qui ressemble et qui rassemble l’ensemble des populations. Mais encore une fois, aucune constitution ne peut être insusceptible de modification. Mais ce qu’il faut garantir aujourd’hui, c’est le principe de la séparation des pouvoirs et aussi le principe de préserver les intangibilités constitutionnelles. Cela est extrêmement important. On peut modifier au tant de fois qu’on veut mais si cela n’affecte pas les intangibilités, nous pensons que la constitution américaine par exemple, elle a près de 2 siècles maintenant, mais il n’y a eu que 25 amendements dans cette constitution. Il y a des constitutions coutumières. Je pense qu’il ne faudrait pas qu’on mystifie notre constitution. Il va falloir que cette constitution puisse réunir l’ensemble des composantes qui prennent l’ensemble des préoccupations de l’ensemble des populations guinéennes. Mais, lorsqu’on nous parle des verrous constitutionnels, les intangibilités, il faudrait que nous travaillions à éviter de réveiller ces intangibilités. Je pense que c’est la modification de ces intangibilités qui nous apporterait ou qui nous conduirait vers la mise en place d’une future constitution. C’est ce qu’il faut éviter. Mais lorsqu’il faut modifier une disposition à l’interne, je ne vois pas d’inconvénients par rapport à ça…
Propos recueillis par Boubacar Diallo pour Guineematin.com
