Le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry) va rendre son verdict ce mercredi, 31 juillet 2024, dans le procès du massacre du 28 septembre 2009. Douze (12) accusés dont l’ex chef d’Etat, capitaine Moussa Dadis Camara, sont concernés par cette affaire qui focalise toutes les attentions aujourd’hui dans le pays. Les autorités ont déployé d’impressionnants dispositifs sécuritaires dans certains endroits stratégiques de Kaloum et aux alentours de la cour d’appel. Les agents filtrent minutieusement les accès à cette juridiction. Plusieurs journalistes sont d’ailleurs sur les lieux, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
En provenance de la banlieue pour le centre-ville de Kaloum, c’est au carrefour Donka (dans la commune de Dixinn) que les usagers commencent à constater cette sécurité renforcée. Sur place, un blindé des forces spéciales annonce les couleurs. Alors que, non loin de là, au Pont 8 Novembre, ce sont deux blindés qui sont stationnés (au lieu d’un comme d’habitude).
Un peu plus loin, au niveau du rond-point du port autonome de Conakry, un autre blindé accueille les usagers. Un nombre impressionnant de policiers garde le portail de la Cour d’appel. Ils contrôlent les véhicules qui veulent accéder à l’intérieur de la cour. Un accès qui est surtout assujetti à la présentation d’un “badge d’accès” valide.
A l’intérieur de la Cour d’appel, précisément à l’entrée du bâtiment qui abrite le tribunal criminel de Dixinn, des gendarmes du GIPGN assurent la garde. Toute personne qui y arrive est systématiquement fouillé avant de pénétrer à l’intérieur de ce temple de Thémis. Plusieurs journalistes attendent encore sur les lieux.
Les accusés sont arrivés dans cette juridiction à 8 heures11’. Et dès leur entrée, ils se sont dirigés dans le box où ils ont tous pris place, sauf Cécé Raphaël Haba. Cet accusé, chapelet en main, est resté débout. Apparemment, il fait des prières.
Cependant, au bout d’un moment dans le box, tous les accusés (excepté le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba) sont sortis pour aller déjeuner dans une autre salle. La salle d’audience est quasiment vide pour le moment. Seuls quelques journalistes et les gardes pénitentiaires y trouvent actuellement.
Le verdict du tribunal est très attendu dans ce procès. Le massacre du 28 septembre 2009 a fait plus de 150 morts, plus d’une centaine de femmes violées (selon les Nations Unies) et des portés disparus en 2009 à Conakry. Douze (12) personnes ont été inculpées et renvoyées devant le tribunal criminel de Dixinn pour y être jugées. Leur procès s’est ouvert le 28 septembre 2022 devant cette juridiction de première instance. Mais, ce sont neuf accusés qui sont aujourd’hui sur le box. Il s’agit de : Capitaine Moussa Dadis Camara (ex-président de la transition), colonel Moussa Tiegboro Camara, colonel Blaise Goumou, Ibrahima Camara alias Kalonzo, colonel Abdoulaye Chérif Diaby, Marcel Guilavogui, commandant Aboubacar Diakité alias Toumba, Cécé Raphaël Haba, Mamadou Aliou Keïta et Paul Mansa Guilavogui. Les deux autres, colonel Claude Pivi alias “Coplan” et Alpha Amadou Baldé sont en cavale.
Ces accusés sont tous poursuivis pour “meurtre, assassinat, torture, enlèvement, séquestration, coups et blessures volontaires, violences, pillages de marchandises, de biens mobiliers, d’incendie volontaire de magasins, conteneurs et leurs contenus, vol à main armée, entrave aux mesures d’assistance et de l’omission de porter secours, détention illégale de matériels de guerre de première catégorie, viol et complicité”. Le parquet et la partie civile souhaitent une requalification de ces faits en “crimes contre l’humanité”. Et s’ils sont reconnus coupables de ces crimes, ces accusés risquent jusqu’à la “perpétuité”. Une peine qui a été d’ailleurs requise par le ministère public contre Moussa Dadis Camara, Moussa Thiegboro Camara, Blaise Goumou, Abdoulaye Chérif Diaby, Marcel Guilavogui et Claude Pivi alias “Coplan”.
Nous y reviendrons
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
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