Assainissement à Conakry : « Il reste encore du travail…» estime la ministre Rosa Pola Pricemou

Rosa Pola Pricemou, ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Économie Numérique

La Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique a participé activement à la mobilisation des citoyens et à la sensibilisation en faveur de l’assainissement, du curage des caniveaux et du débouchage des exutoires ce samedi, 18 mai 2024, au quartier ENTAG, dans la commune urbaine de Tombolia. Rose Pola Pricemou, en compagnie des cadres du Ministère des Mines et de la Géologie, des membres de la délégation spéciale de Tombolia, se sont rendus sur l’axe Enta-Sonfonia pour sensibiliser et déboucher les caniveaux. Une manière de prévenir les inondations à l’orée des grandes pluies, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son discours, Rose Pola Pricemou a rappelé l’intérêt accordé à cette activité par les autorités actuelles.

« C’est un message fort du chef de l’État qui se soucie des conditions de vie de la population. Ça fait plus d’un an aujourd’hui que nous travaillons à l’assainissement de la ville de Conakry, de notre pays de façon générale. Et à l’orée des grandes pluies, nous savons souvent les conséquences que cela amène en dépit des bienfaits de la pluie. Il reste quand même des moments de risque d’inondations où nous avons besoin de curer les fosses septiques, les évacuations d’eaux. Et il était important de faire le point, le tour en tant que gouvernement même que nous puissions nous assurer que tout est prêt avant l’arrivée des grandes pluies. C’est le message du Chef de l’État. Tous les ministres et l’ensemble des acteurs se trouvent sur le terrain et fassent le travail qu’il faut pour la préservation de la vie de nos concitoyens. Aujourd’hui, force est de constater qu’après une année et quelques de sensibilisation, il reste encore du travail au niveau des concitoyens, un travail d’amélioration du civisme. Et du côté gouvernemental, un renforcement de la coordination du système de collecte nationale et de transformation de nos déchets. Des projets qui sont en cours et sur lesquels nous continuons de travailler avec l’aide des partenaires pour que nous puissions avoir des environnements de vie sains, avec un système efficace de transformation de nos ordures et aussi une chaîne d’assainissement au niveau de la ville. En tant que Ministre en charge des télécommunications et de l’Économie Numérique, mon équipe va s’employer aussi à trouver des solutions assez pratiques pour les concitoyens, pour bien gérer leurs ordures et c’est des solutions que nous pourrons mettre sur la table », promet Rose Pola Pricemou.

Pour sa part, le Secrétaire général du Ministère des Mines et de la Géologie donne les raisons qui ont motivé le gouvernement à lancer cette campagne de sensibilisation.

Aboubacar Kourouma, Secrétaire Général du Ministère des Mines et de la Géologie

« L’insalubrité est une préoccupation majeure au niveau du gouvernement. Dès la nomination du nouveau Premier ministre, Chef du Gouvernement, Bah Oury avait appelé tous les départements sectoriels qui s’occupent de l’insalubrité et il a mis en place une coordination qui est en train de travailler sur des solutions pratiques. D’habitude, c’est le premier samedi de chaque mois que nous le faisions. Cette activité-là, sous la demande pressante du Chef de l’État, il a été demandé qu’une journée exceptionnelle soit organisée pour lancer cette campagne qu’il ne va plus lâcher. Donc, il est question de voir déjà les immondices qui bloquent la voix des eaux pendant la pluie, pour qu’elles puissent être dégagées et en même temps d’identifier ces zones. Et les services compétents pourraient continuer à poursuivre la lancée et que d’ici les grandes pluies, que nous puissions quand-même sauver des vies en sachant tout ce qui s’est passé l’année dernière suite aux grandes pluies », a déclaré Aboubacar Kourouma.

Ensuite, le Secrétaire général a dit que la lutte contre l’insalubrité doit être une affaire de tous. « L’insalubrité est une affaire de tous. Dégager la saleté est une chose mais ne pas en mettre est encore mieux. Donc, il est question de faire à travers les délégations spéciales une large campagne de communication auprès des populations et aussi donner quand-même des moyens aux PME qui sont dans les secteurs, parce que normalement, dans les pays assez développés, ce sont les collectivités qui gèrent ça. Donc, il faut renforcer les collectivités pour qu’elles puissent mener à bien cette situation », affirme Aboubacar Kourouma.

Pour sa part, Dr Moundiour Chérif, président de la délégation spéciale de Tombolia, se réjouit de l’accompagnement du gouvernement avec la présence de la ministre Rosa Pola Pricemou et des cadres du Ministère des Mines et de la Géologie.

Dr Moundiour Chérif, Président de la délégation spéciale de Tombolia

« Je suis le premier président dans cette nouvelle commune urbaine de Tombolia. Ça fait déjà un engouement dans cette collectivité que Tombolia se reconnaisse comme une commune indépendante. C’est un réconfort  pour si bien les nouvelles autorités comme la population de Tombolia de voir derrière elle une équipe importante de supervision levée par le gouvernement, deux ministères autour de nous. Ça nous rend fort et ça fait un plus pour les multiples messages qu’on a à véhiculer en direction des populations, pour qu’elles observent le civisme par rapport à cette question essentielle des collectivités qui est l’assainissement. Une compétence des collectivités. C’est la cinquième du domaine de compétence des collectivités. Donc, c’est un devoir de tous d’éviter même de salir que de chercher à nettoyer. Et comme il est question de nettoyage, la population se mobilise à cet effet. Depuis notre prise de service, nous avons travaillé à cette remobilisation mais je vous avoue que ce n’est pas trop tôt de le dire mais les associations de jeunes et de femmes que nous avons en place s’investissent dans ce domaine. Et aujourd’hui, les deux mots-clés qui transparaissent dans le communiqué du gouvernement à savoir dégager les caniveaux et déboucher les exutoires sont en train d’être réalisés. Les caniveaux sont déjà dégagés. On est au niveau de l’extraction de produits de curage des caniveaux. Pour l’exutoire, il y a un responsable du Ministère de l’habitat qui est déjà commis à cette tâche pour que, immédiatement, le débouchage se fasse. Il n’y a pas mal de problèmes parce que les citoyens qui sont aux abords qui se plaignent d’inondations qu’ils sont victimes lorsque à cause des déchets qui bouchent les canaux sont envahis par l’eau jusque dans leurs chambres. On leur a dit, écoutez, notre programme aujourd’hui c’est sur l’axe Enta-Sonfonia. C’est le programme du jour. Là où il y aura inondations, on fera un programme urgent et ça sera débouché jusqu’au niveau de l’autoroute. Nous tenons à insister auprès du gouvernement qui nous accompagne de revoir la coordination. C’est d’impulser encore la coordination pour que tous les départements qui sont en charge de cette question s’unissent et trouvent une coordination. Les collectivités seront bien accompagnées pour la mise en œuvre de cette compétence qui leur est dévolue. »

Par ailleurs, le président de la délégation spéciale de Tombolia lance un message aux citoyens. « On dit mieux vaut ne pas salir que de laisser salir et se mettre à nettoyer. Maintenant qu’il s’agit de nettoyer, il faut se mobiliser pour que de façon quotidienne, de la même manière qu’on est conscient que les déchets se produisent tous les jours, que la consommation humaine se fait tous les jours, les déchets polluent tous les jours la nature. Alors, l’effort de lutter contre cette pollution, l’effort pour extraire ces saletés que nous avons produites nous-mêmes ne doit pas être plus une dictée. Il faut que les citoyens le sachent. Il faut qu’on s’inscrive dans un livre moral de citoyenneté que toute la population comprenne et qu’elle soit mobilisée dans ce sens. C’est à cela qu’on travaille et c’est pourquoi on rappelle aux populations de s’abonner. Il faut encore s’abonner. Les PME devraient mieux s’organiser parce qu’il est exclu qu’une PME bénéficie d’une subvention de l’État, qu’une PME fixe un quota à 50.000 GNF,  une autre à 30 000 GNF, une troisième PME peut-être à 100 000 GNF, selon la tête du statut du citoyen devant la porte de qui ils sont en train d’évoluer. Il faut uniformiser toutes les données liées à l’assainissement qui puissent fouetter la conscience de la population. Quand on dit à la population d’être civique, il faut en créer les normes et les balises nécessaires pour ne pas qu’il y ait des fausses notes », a laissé entendre le nouveau président de la délégation spéciale de la commune de Tombolia.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com 

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