Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), a tenu un point de presse crucial ce matin pour dénoncer ce qu’il qualifie de « glissement inacceptable » du calendrier de la transition en Guinée. Face aux journalistes ce mardi, 21 mai 2024, à la maison de la presse, Ibrahima Diallo, chargé des opérations du FNDC a exprimé une ferme opposition à toute tentative de prolongation de la période de transition au-delà des 24 mois initialement prévus, a appris Guineematin.com à travers son reporter déployé sur place.
Depuis le coup d’État de septembre 2021, la Guinée est dirigée par une junte militaire, le Comité national de Rassemblement et de Développement (CNRD). Cette junte s’était engagée à organiser des élections et à rendre le pouvoir à des autorités civiles dans un délai de 24 mois. Ce, après la signature d’un accord avec la CEDEAO et certains acteurs socio-politiques locaux. Cependant, les récentes sorties du Premier ministre, Bah Oury laissant entendre que le calendrier de la transition pourrait être prolongé, suscitant l’indignation du FNDC. Dans son allocution, Ibrahima Diallo a menacé d’user de tous les moyens légaux y compris les manifestations pour s’opposer à la volonté de prolonger la transition en cours.
« Je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national. J’invite le Président de la République, qui tient à sa parole de soldat, à ne pas écouter ceux qui ont soif de pouvoir, ceux qui veulent profiter des privilèges du pouvoir pour le discréditer lui et sa parole, car il y a encore des guinéens qui croient qu’il tiendra son engagement », a déclaré Ibrahima Diallo avec détermination.
Plus loin, le leader du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a tenu à inviter le président du CNRD à ne pas céder sous le poids “des sirènes prorogationistes”
« L’exemple de la transition du CNDD est encore dans la conscience collective, car ceux qui ont demandé à Dadis Camara de rester au pouvoir et de se présenter comme candidat, les auteurs des slogans « Dadis doit rester » Dadis ou la mort », sont libres aujourd’hui de leur mouvement et vaque à leur occupation pendant que Dadis croupi en prison, abandonné par ses soutiens de circonstance. Ils étaient majoritairement des civils comme on peut le constater aujourd’hui avec ceux qui demandent au Général de ne pas tenir parole. Cette transition, bien que marquée par des imperfections, n’est pas encore totalement perdue. Le Président a l’occasion de rassurer les Guinéens en ayant le courage et l’audace de dialoguer avec les forces vives de la nation pour qu’ensemble nous puissions sauver la transition en cours », a-t-il dit.
Enfin, pour faire face à cette éventualité de glissement du calendrier de la transition, le FNDC annonce des consultations avec des partis politiques, de la société civile, des syndicats et de la presse pour une synergie d’action afin de barrer cette volonté.
Malick DIAKITE et Abdoulaye N’koya Sylla pour Guineematin.com
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