Procès des événements du 28 septembre : « La dignité du capitaine Moussa Dadis Camara a été souillée » (avocat) 

Les plaidoiries des avocats de la défense des accusés du procès des événements du 28 septembre 2009 se sont poursuivies ce mardi, 11 juin 2024. Maître Pépé Antoine Lama, membre du collectif des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara, clame l’innocence de son client et dénonce ce qu’il appelle l’atteinte à la dignité de l’ancien chef de la junte qui a pris le pouvoir le 23 décembre 2008, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les avocats de l’ancien président Moussa Dadis Camara continuent leurs plaidoiries au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Pendant plus de deux heures de plaidoiries, maître Pépé Antoine Lama a demandé l’acquittement pur et simple de son client, dont la dignité a été souillée, selon lui.

« C’est une évidence, qu’il faut rappeler, marteler. Dans ce dossier, on a voulu faire croire à l’opinion que le président Moussa Dadis Camara doit être retenu dans les liens de la culpabilité, parce qu’il était à l’époque des faits le président de la République, chef suprême des armées et président du CNDD. On a fait croire à l’opinion que c’est le CNDD et son président qui ont ténu des réunions pour planifier la répression de la manifestation tenue le 28 septembre 2009. Nous avons apporté, à travers des arguments valables, la preuve que ces affirmations ne doivent pas être accueillies par le tribunal, nous avons démontré manque de sérieux qu’il y a dans cette démarche. Vous ne pouvez pas vous en prendre au capitaine Moussa Dadis Camara sur l’angle de la responsabilité de commandement, de supérieur hiérarchique, et chef militaire, en raison des qualités que je viens de souligner et ne pas engager ou élargir la poursuite à ceux qui, à l’époque des faits, assumait quand même de hautes fonctions militaires, était dans les sphères de l’Etat, prenait des grandes décisions sur l’orientation de la politique publique. C’est pourquoi nous avons dénoncé la discrimination, le manque de sérieux, la sélection malsaine, la volonté du parquet de raser dans un seul camp, l’acharnement du parquet contre le capitaine Moussa Dadis Camara. Nous avons même pointé un doigt accusateur sur des mobiles politiques qui pourraient être à la base de ces types de comportement. Nous avons prouvé devant ce tribunal que tout ce que les parties civiles ont dit, tout ce que le parquet a demandé, ne peut pas passer contre le capitaine Moussa Dadis Camara. Nous allons continuer à plaider son acquittement et nous osons espérer que ce tribunal sera un tribunal habité par le droit, qui sera dans les valeurs de la justice, qui ne va pas se laisser instrumentaliser, qui va dire non au ministère public et aux parties civiles, en prononçant l’acquittement pure et simple du capitaine Moussa Dadis Camara, pour qu’en fin qu’il retrouve la réparation de son intégrité, de sa considération qui ont été souillées pendant plus d’une décennie d’accusations gratuites et fortuites », a lancé Me Antoine Pépé Lama.

A la question de savoir à qui il fait allusion, en parlant de personnes qui devraient être sur le box des accusés, l’avocat donne des indices : « Qui était le numéro deux du CNDD ? Qui était le numéro trois du CNDD ? Qui était le ministre de la défense ? Qui était le chef d’Etat-major des armées ? Qui était le chef d’Etat-major particulier ? Pourquoi ces personnes ne sont pas dans le box des accusés ? Le général Sekouba Konaté était à l’époque des faits le numéro trois du CNDD, ministre de la défense, c’est lui qui coordonait les forces de défense et de sécurité. Contre le général Sékouba Konaté, il y a eu une plainte qui a été solutionnée par une ordonnance de refus d’informer, il y a des commissions rogatoires qui ont été émises auprès des autorités françaises en vue de l’audition du général Sékouba Konaté, qui n’ont pas porté fruit. Pourquoi cette discrimination ? Pourquoi raser dans un seul ? Pourquoi cet acharnement contre le capitaine Moussa Dadis Camara ? Qu’a-t-il fait pour mériter tout ça ? Le procureur de la CPI a tendance à se comporter comme si c’est lui qui dicte sa loi à la justice guinéenne, c’est lui qui cite les personnes à inculper, c’est lui qui décide des infractions à poursuivre. La Guinée est un Etat souverain, nous avons des institutions judiciaires qui exercent sa souveraineté judiciaire, il ne revient pas à une autorité étrangère d’imposer son diktat aux tribunaux de notre pays », a martelé Me Antoine Pépé Lama.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com 

Tel. : 610 908 741

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