Un vigile jugé pour le vol de 230 millions de francs guinéens : « Je rentrais chez moi, c’est là que deux pickups sont venus… »

Vigile de profession, Kokoulo Sokovogui, domicilié à Démoudoula, dans la commune de Ratoma, est jugé pour le vol de la somme de 230 millions de francs guinéens au préjudice de la société CBC Sécurité. Appelé à la barre du tribunal de première instance de Dixinn mercredi dernier, le prévenu a reconnu les faits, mais dit avoir travaillé pendant 4 mois sans obtenir de salaire de la part de son employeur, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention depuis le 29 juillet 2022, Kokoulo Sokovogui est poursuivi dans ce dossier avec un certain Bangoura, en fuite. S’expliquant à la barre, le prévenu a expliqué ce qui s’est passé, notamment les faits qui ont conduit au vol.

« Ce qu’on a dit sur moi, c’est vrai. C’est là-bas que je travaille. Je confirme avoir volé l’argent. Lorsque je travaillais là-bas, j’ai quitté pour aller en forêt. Je suis allé au Liberia, je suis revenu. J’étais sans travail. À chaque fois, je partais là où mon grand travaillait. C’est comme ça que j’ai commencé à travailler avec la société. Ils m’ont proposé un salaire de 750 mille francs guinéens par mois. Deux mois, trois mois sont passés sans qu’on ne me paye. Un jour, je suis allé me plaindre. J’ai demandé pourquoi on ne me payait pas. Je leur ai dit, comme on ne me paye pas, je vais me reposer. Ils m’ont rappelé une autre fois, je suis allé chez leur chef pour répéter la même chose. On m’a proposé un autre boulot de chauffeur. Je leur ai dit qu’on ne m’a pas d’abord payé pour mon travail de gardiennage. Donc, qu’on parle de ça d’abord. Plus tard, je suis allé à Kipé pour continuer le travail. J’y travaille 24/24h et un mois est passé sans qu’on me paye. Un jour, on est resté là-bas avec Nyankoye jusqu’à 17h pour me consoler. Les patrons sont venus, on a déchargé des cartons, ils sont repartis. À 19 h, je suis allé me doucher. Après, Bangoura m’a demandé ce qu’on a faisait monter. J’ai dit que je n’en savais rien. Il m’a dit que c’est peut-être de l’argent. Bangoura m’a fait boire un jus qui m’a fait perdre la tête. Tout ce qu’il me disait, j’acquiesçais. Je l’ai suivi, ils ont cassé la porte, ils ont sorti l’argent. Ils ont mis dans une brouette et sont partis. Je les ai suivis. Il y avait beaucoup d’argent, Bangoura a partagé entre nous. J’ai pris l’argent, je rentrais chez moi, et c’est là que deux pickups sont venus m’attraper avec l’argent. Au jour d’aujourd’hui, je ne sais pas où se trouve Bangoura », a-t-il laissé entendre.

La partie civile, en la personne de Sidiki Kourouma, assistant comptable de la société CBC Sécurité, va abonder dans le même sens que le prévenu. « Vers 16h, je suis venu, j’ai demandé à Sokovogui de m’aider à faire monter l’argent dans le bâtiment. Il y avait lui, le chauffeur, et moi. Il m’a simplement aidé à faire monter l’argent dans la grande salle. Après, je suis reparti… »

Les débats déclarés clos dans cette affaire, le tribunal l’a renvoyée au 25 juin 2024 pour les réquisitions et plaidoiries.

 Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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