Environnement : le constat alarmant des députés à la forêt de Nyalama (Lélouma)

Nyala est une forêt classée depuis 1943. Elle a une superficie de dix mille hectares. Seulement, ce bijou naturel continue de subir des agressions injustifiées de la part des populations. C’’est le constat de la mission des parlementaires en charge de l’environnement, du développement rural et des ressources naturelles de l’Assemblée nationale.

Accompagnés de la presse dont Guineematin.com, quatre membres de l’Assemblée nationale séjournent depuis dimanche en Moyenne Guinée dans le cadre d’une mission d’information et de sensibilisation sur l’environnement dans la région.

Après l’étape de Mamou et de Labé, où la mission a touché du doigt la situation écologique dans la quelle se trouvent les cours d’eau du Konkouré, du Bafing (Sénégal) et de la Dimma (Gambie), les députés environnementalistes ont arpenté les hauteurs de Sita dans la préfecture de Lélouma pour visiter la vaste forêt classée de Nyalama, située dans la commune rurale de Linsan Saran, à 120 km au Nord du chef de la région de Labé.

Honorable Dr. Ibrahima Diallo

Arrivés à Nyalama, les députés, accompagnés des services techniques de la région de Labé et de la préfecture de Lélouma, ont été reçus par les autorités locales au nombre desquelles le sous-préfet Aly Camara et le maire, Elhadj Ibrahima Laho Bah.

Tour à tour les députés Dr Alpha Mamadou Baldé, Dr Ibrahima Diallo, Sékou Camara et Hadja Anne Marie Mansaré ont pris la parole pour déploré l’état dans lequel se trouve la forêt de Nyalama, agressée de toute part par les feux de brousse, les agriculteurs et les coupeurs de bois.

Hadja Anne Marie, originaire de la région forestière a prié, tout comme ses collègues députés, les populations « de mieux entretenir cette forêt. Je remarque qu’il y a beaucoup d’arbres coupés par endroit. Moi je viens de la forêt, je pensais qu’on allait trouver une véritable forêt ici. Peut-être qu’on ne l’a pas vu mais c’est la brousse que nous avons visité… Je voudrais vous dire que si vous voyez tous les gens qui arrivent ici, c’est à cause de vous mais également à cause de cette forêt dont l’importance dépasse les limites de Linsan Saran, voir la région de Labé et même de toute la Guinée. C’est un bijou à protéger à tout prix. Refusez les feux de brousse, ne cultivez pas à l’intérieur de la forêt et évitez de couper le bois », a demandé la députée.

En réponse, le maire sortant Elhadj Ibrahima Bah a réitéré l’engagement de ses concitoyens à mieux protéger la forêt. « Cette forêt nous appartient. Elle l’est pour toute la Guinée et au-delà. Nous en sommes conscients. Nous vous remercions de votre déplacement. C’est vrai que la forêt est moins verte en ce moment mais il n’y a pas de dégâts majeurs à l’intérieur. Nous y veillons, nous savons que c’est pour nous et nous n’allons pas l’a détruire », s’est engagé le maire.

Elhadj Laho Bah

Interrogé par Guineematin.com, le maire a expliqué que depuis la mise en place du comité de gestion de la forêt en 1996, « il y a moins d’agression à ce niveau. Il y a 25 villages qui entourent Nyalama. Dans chaque village, quatre personnes ont été désignées et ces délégués ont mis en place un bureau de 16 membres que je dirige. Après un premier contrat de 5 ans avec l’Etat, le constat a été jugé très salutaire et il a été reconduit pour 10 ans. Ce nouveau contrat a fini en décembre dernier et attend d’être renouvelé ».

Selon le doyen, ce contrat permet de mieux gérer la forêt et crée un environnement plus paisible entre les populations et les animaux sauvages dont les 186 chimpanzés situés dans six habitats.

Dans la forêt classée, il interdit de chasser, de cultiver ou de couper du bois, a rappelé notre interlocuteur qui souligne que la forêt est un bien commun. Même si son village Kagnè Gandé s’y trouve avec une superficie exploitable de 150 km dégagée pour les habitants depuis 1943.

Le sous-préfet Aly Camara, nouvellement affecté dans la localité, plaide pour un désenclavement de Linsan Saran, oubliée entre les montagnes du Foutah Djallon et confrontée aux de nombreux problèmes de développement.

Cette mission financée par le Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, continuera sa tournée, le jeudi 22 février, dans la préfecture de Koubia.

Depuis Labé, Abdallah Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

Facebook Comments Box