« Notre ministre, Aboubacar Sylla, est en porte à faux avec le code du travail »

L’inter-centrale CNTG/USTG et les travailleurs du port autonome de Conakry ont réaffirmé leur volonté de durcir la grève générale et illimitée déclenchée suite à la hausse unilatérale et impopulaire de 25% du prix du lite du carburant. L’annonce en a été faite ce mardi 14 août 2018 à l’occasion d’une rencontre que les deux parties ont eu à la Bourse du Travail, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase aura été la signature d’un contrat de cession du port à l’entreprise Turque Albayarak. Une décision que dénoncent les syndicalistes qui ont annoncé la suspension de toute activité au port jusqu’à la résiliation dudit contrat

Mamadou Mansaré, secrétaire général de la CNTGS’exprimant devant les travailleurs du port autonome de Conakry, fortement mobilisés, Mamadou Mansaré, secrétaire général de la CNTG, a fait lecture des instructions prises par les deux centrales syndicales. « Par solidarité aux travailleurs du port autonome qui aujourd’hui se trouvent menacés dans leur emploi, le port autonome qui est un patrimoine à la Guinée est en train d’être bradé. L’inter-centrale vous instruit qu’après cette réunion, vous et tous vos démembrements, vous êtes invités dans la salle de conférence de la bourse du travail pour décision immédiate à prendre et à appliquer. Quant à vous travailleurs du port autonome de Conakry s’ils veulent, qu’ils mettent mille bataillons de gendarmes. Votre lieu de travail c’est ici (Bourse du travail), s’ils doivent nous arrêter, c’est ici et je crois que ce n’est pas le vide qui va faire rentrer les navires. Je suis sûr de notre victoire, ce qui est en jeu aujourd’hui c’est le port autonome de Conakry. Mais ce que vous ne savez pas, après le port autonome, c’est BEMOP parce qu’on va diminuer le nombre de dockers », a dit Mamadou Mansaré.

Par ailleurs, Mamadou Mansaré a invité tous les travailleurs du port autonome à s’unir pour gagner le combat. Selon lui, « ce contrat n’est pas à l’avantage des guinéens, ni de la Guinée. Quand tu prends la note technique des deux parties, tu vois un jeu de dupe et le mouvement syndical guinéen dénonce avec vigueur cette vente qui ne dit pas son nom et qui n’a pas suivi les procédures normales. Nous vous invitons à plus de détermination, à plus de courage parce que sans vous, mieux vaut arrêter la grève ».

Cheick Chérif Touré, secrétaire général de la délégation syndicale des travailleurs du port autonome de ConakryDe son côté, Cheick Chérif Touré, secrétaire général de la délégation syndicale des travailleurs du port autonome de Conakry, a dénoncé le contrat qui a été signé par le ministre des Transports, Aboubacar Sylla, et la directrice générale du port autonome de Conakry, Hawa Kéita. Accusant le nouveau ministre des Transports d’être à la base de la vente du port autonome de Conakry, Cheick Touré a loué les efforts de l’ancien ministre des Transports Oyé Guilavogui.

« Ce que son prédécesseur n’a pas fait, Aboubacar Sylla l’a fait. Vive le ministre Oyé Guilavogui qui a été brave. Je dénonce l’incompétence du ministre Aboubacar Sylla qui est en porte à faux avec le code du travail et sans se référer aux principes de séparation des pouvoirs. S’il y a un tel contrat qui leur est parvenu, il doit soumettre son approbation au conseil des ministres et faire un projet de loi, déposé au niveau de l’assemblée nationale et après le pouvoir judiciaire applique ce qui le concerne. Ce contrat est nul et de nul effet. Donc, c’est un faux contrat qui ne correspond pas aux critères de convergence », a-t-il dénoncé.

Louis M’Bemba Soumah, secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG)Enfin, Louis M’Bemba Soumah, secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) a lancé un appel à l’union et à la solidarité afin de combattre l’ennemi commun. « Maintenant, nous allons fédérer toutes les sociétés du port qui feront un, tout le monde dans le même panier, tout le monde uni. Nous allons nous battre, je ne dis pas contre notre adversaire, mais notre ennemi. Parce que celui qui veut notre mort est notre ennemi et nous allons nous battre contre notre ennemi. Et pour cela, il faut que nous soyons unis, il faut que nous soyons solidaires, il faut que nous soyons honnêtes les uns envers les autres, pas de trahison, pas de traîtrise et si nous suivons ce conseil, la victoire sera à nous », a-t-il conseillé.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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