« Je refuse et dénonce ces résultats. Ils ne sont que supercheries, mascarades, parodies et mensonge. Ils ne sont que le fruit pourri d’une fraude honteuse. », a annoncé Soumaîla Cissé, le challenger du président réélu Ibrahima Boubacar Kéita, lors de sa première conférence de presse d’hier, vendredi.
« J’ai remporté cette élection avec 51,75% des voix. Savez-vous que sur les 23 041 bureaux de vote annoncés par le gouvernement, seuls 22 675 sont dans le fichier qui a été mis en ligne ; il y a des bureaux qui manquent. Sur ces bureaux, il y avait 613 qui n’ont aucune voix ! 00 partout, alors que le gouvernement avait annoncé 400 et quelques bureaux qui n’ont pas pu être opérationnels. Savez-vous que dans plus de 1000 bureaux, on a voté en moins de 2 minutes 30 secondes avec 79% des voix au président sortant ? Savez-vous que 340 bureaux ont un taux de participation de 100%, avec 90% de voix pour le président sortant ? On peut compter une centaine de bureaux où le président à toutes les voix, zéro bulletin nul, zéro bulletin Soumaïla, le tout est au président sortant… », a notamment dénoncé Soumaïla Cissé.
Le président et candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a animé sa toute première conférence de presse après le second tour de l’élection présidentielle du dimanche dernier, dans l’après-midi de ce vendredi, 17 août 2018, dans un réceptif hôtelier de Bamako.
Souaïla Cissé qui a obtenu 32,83% selon les résultats publiés par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), a dénoncé « la fraude et le bourrage des urnes » qui, selon lui, auraient caractérisé le deuxième tour de la présidentielle. L’opposant a finalement promis qu’il utilisera tous les recours possibles que lui confère la constitution pour obtenir l’annulation de ces résultats, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Bamako.
Le principal opposant au régime d’Ibrahim Boubacar Keïta a commencé par revendiquer la victoire à l’élection présidentielle avec 51,75% des voix contre 48,25 pour IBK, estimant qu’il faut écarter « des résultats issus des bourrages d’urnes avérés dans de nombreux bureaux de vote des zones de l’Office du Niger et de la CMDT » et « des résultats fantaisistes dans de très nombreuses localités du Nord du pays ».
« Mes chers compatriotes, la lutte va continuer ! Et, ensemble, débout, nous allons résister. Nous allons nous opposer ensemble, nous allons gagner. Mes chers compatriotes, depuis le début de ce processus électoral, je n’ai cessé d’alerter sur les risques évidents d’une fraude généralisée et avérée de nature à fausser les règles de la compétition électorale et de m’inquiéter du très grand risque d’une crise post électoral. Oui ! Car, je savais que cette fraude se préparait. C’est pourquoi, j’avais anticipé en demandant par écrit depuis le mois de mars au Nations Unies, à l’Union africaine et à la CEDEAO, une certification internationale, comme en Côte d’Ivoire. Je n’ai pas été entendu, je n’ai jamais eu de réponse ! C’est un cruel constat », a dit le président de l’URD.
Soumaïla Cissé a également dénoncé l’utilisation des moyens de l’Etat et des médias publics pendant la campagne, l’achat des votes le jour du scrutin, le bourrage des urnes… « Vous comprenez donc aisément que les résultats proclamés par le Ministère de l’Administration Territoriale ne reflète en rien, la réalité des urnes. Je maintiens- et je peux le prouver- que j’ai remporté cette élection avec 51,75% des voix. Savez-vous que sur les 23 041 bureaux de vote annoncés par le gouvernement, seuls 22 675 sont dans le fichier qui a été mis en ligne ; il y a des bureaux qui manquent. Sur ces bureaux, il y avait 613 qui n’ont aucune voix ! 00 partout, alors que le gouvernement avait annoncé 400 et quelques bureaux qui n’ont pas pu être opérationnels. Savez-vous que dans plus de 1000 bureaux, on a voté en moins de 2 minutes 30 secondes avec 79% des voix au président sortant ? Savez-vous que 340 bureaux ont un taux de participation de 100%, avec 90% de voix pour le président sortant ? On peut compter une centaine de bureaux où le président à toutes les voix, zéro bulletin nul, zéro bulletin Soumaïla, le tout est au président sortant. Les anomalies sont nombreuses, et nombre de résultats annoncés ne correspond pas au dépouillement réel. Vous avez vu des bureaux à 800 à 700, alors que nous avons fouillé dans le fichier, il n’y a pas un bureau qui dépasse les 500 », a révélé l’opposant, précisant que tout a été mis en ordre, tout a été falsifié en faveur d’IBK.
Pour le rétablissement de la vérité des urnes, Soumaïla Cissé a fait appel aux autres partis politiques maliens, les associations et organisations de la société civile. « Je refuse et dénonce ces résultats. Ils ne sont que supercheries, mascarades, parodies et mensonge. Ils ne sont que le fruit pourri d’une fraude honteuse. Pour cela, j’utiliserai toutes les voies possibles que m’offre la constitution de notre pays. La législation malienne et les textes internationaux, ainsi que tous les moyens politiques en ma procession pour faire respecter le vote des maliens et des maliennes. J’en appelle donc à la mobilisation de tous les acteurs politiques et à tous les maliens et toutes les maliennes épris de paix et de justice pour rendre cela possible », a-t-il demandé.
A noter qu’une marche blanche est annoncée par le camp Soumaïla Cissé ce samedi même, 18 août 2018, à Bamako, la capitale malienne. La démarche vise à protester contre les résultats de ce second tour de l’élection présidentielle qui donne IBK gagnant pour un nouveau mandat de cinq ans.
Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com Bamako
Tél. : (00223) 92 57 77 96
