Lu pour vous ! Les « intouchables » sont à Cannes. Pas Omar Sy ni François Cluzet, mais ceux sans qui leur succès n’aurait pu exister. Avec « la Vie en grand », premier long-métrage de Mathieu Vadepied, projeté hier en clôture de la Semaine de la critique, c’est le reste de la fine équipe qui goûte à la consécration cannoise. Mathieu Vadepied a été le chef opérateur du film d’Eric Toledano et Olivier Nakache qui a mis KO le box-office. Le duo produit cette comédie sociale qui raconte comment, à Stains (Seine-Saint-Denis), Amada et Mamadou découvrent que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs, surtout quand elle est hors-la-loi.
A l’école, Amada a des capacités. Mais sa situation familiale ne le place pas en pole position. Sa mère a quitté son père, lequel a subi les foudres de la loi pour cause de polygamie. Amada et Mamadou, son alter ego en plus petit, vont succomber à l’agréable frisson de la vie facile. Un toxique grand frère leur fournit des briques de haschich à découper pour arroser les lycées chics environnants.
Mathieu Vadepied a rencontré près de 1 500 préadolescents avant de tomber sur Balamine Touré (Adama) et Ali Bidanessy (Mamadou). « J’ai choisi Balamine parce qu’il était résistant à toutes les formes de séduction », se souvient le réalisateur. Lorsqu’il a appris qu’il était sélectionné à Cannes, il a « pleuré pendant un quart d’heure ». A Stains, le tournage s’est passé comme dans du beurre. A Cannes, cette agréable comédie a fait fondre la salle.