Dadis Camara contre ceux qui veulent « favoriser » son retour contre le vote en leur faveur

Capitaine Moussa Dadis CamaraDans une déclaration au « peuple de Guinée » en date du 17 juin 2015, transmis à Guineematin.com, l’ancien chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara s’adresse à « ceux qui s’arrosent le droit et le pouvoir de « favoriser mon retour en Guinée » à la condition de voter pour eux. De quelque bord politique que ce soit sans distinction aucune. Ceux qui vont plus loin et assez loin en vous proposant de monnayer votre vote en échange d’une quelconque protection ou couverture dont je serai le bénéficiaire une fois au pouvoir. Quelque soit leur statut. Qui sont-ils pour favoriser mon retour au bercail ? » 

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose l’intégralité de cette déclaration du désormais président du parti FPDD :

Ouagadougou, le 17 juin 2015

Peuple de Guinée

Mes chers compatriotes,

Le 11 mai 2015, je vous ai librement annoncé et fait savoir à l’opinion nationale et internationale que je me porte candidat à l’élection présidentielle que notre pays connaîtra prochainement « sous les couleurs » des Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement (FPDD). Celle-ci devant se tenir normalement le 11 octobre 2015, conformément au chronogramme électoral proposé par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Mes chers compatriotes,

Cette annonce, que j’assume pleinement et entièrement, a fait grand échos dans notre pays et au-delà de nos frontières au point d’accueillir une multitude de réactions très diverses venant tant d’hommes politiques, de membres de la société civile, de religieux et des personnes de toutes les couches sociales.

Ces réactions expliquent et montrent à suffisance l’idée et le constat que je suis quotidiennement suivi malgré mon éloignement de mon pays natal.

Mes chers compatriotes,

Si certaines réactions ont accueilli favorablement cette annonce, d’autres en revanche, ont exprimé clairement, même si c’est par fois à tort, des inquiétudes liées à l’évolution de la procédure judiciaire engagée dans le cadre de la recherche de la vérité en ce qui concerne les évènements du 28 septembre 2009.

Mes chers compatriotes,

Je peux vous rassurer que je comprends parfaitement toutes  ces inquiétudes et je mesure leur portée. Surtout qu’à l’époque des faits, j’incarnais la plus haute fonction de notre pays en ma qualité de Président de la République, Chef de l’Etat et Commandant en Chef des Forces Armées. Et c’est justement pourquoi, tenant compte de ce statut qui était le mien, j’avais dès les premières  heures, condamné ces actes, me suis pieusement incliné devant la mémoire des morts, salué leur mémoire, présenté, en mon personnel et au nom du peuple de Guinée, les condoléances les plus attristés et sincères de la nation entière, et décidé de la mise en place d’une commission d’enquête nationale et d’une commission d’enquête internationale pour que la lumière soit faite dans cette affaire pour que les présumés auteurs soient traduits devant les autorités compétentes pour être jugés conformément aux lois de la République.

Mon état d’esprit et mon comportement, emprunts de justice, n’ont pas changé à ce jour.

Mais je dois aussi rassurer les auteurs des ces inquiétudes, pour faire dissiper toute énigme ou tout malentendu qu’en décidant de me lancer en politique l’idée de porter un coup au déroulement normalement de la procédure judiciaire déjà engagée n’a effleuré ni mon esprit ni même mon corps. Une telle idée, contraire à mes valeurs, celle d’homme épris de justice, n’aura jamais raison sur moi. Même pas une seule fois. Cela pour plusieurs raisons :

D’abord, par ce que je sais que politique et justice ne sont pas à confondre et que se lancer en politique ne confère ni une immunité ni un privilège de juridiction pouvant faire obstacle à toute poursuite judiciaire contre ma personne.

Ensuite, par ce que je sais qu’il est de règle que nul n’est au-dessus de la loi et que, par conséquent, je ne suis pas au-dessus des lois de la République.

En fin, par ce que j’ai toujours collaboré, collabore et continuerai de collaborer avec la justice de mon pays car j’ai foi en cette justice et en ses capacités et j’exhorte tous à en faire autant car si nous ne faisons pas confiance en notre propre justice, personne ne le fera à notre place.

Nous devons, en tant que guinéens, nous imposer cet état d’esprit et le concrétiser par notre comportement.

C’est pourquoi, je me dois de rester à la disposition de la justice de mon pays, ayant occupé à un moment de notre histoire, la plus haute fonction du pays.

Mes chers compatriotes,

Mon engagement politique est le résultat d’une longue et mûre réflexion qui se fonde sur certaines valeurs, notamment l’amour, le respect, la sincérité, l’honnêteté, la probité morale, la franchise, la fraternité, le sérieux et la solidarité dans le travail et dans notre quotidien, et développement.

J’accorde surtout du crédit au patriotisme et à la réconciliation nationale sans lesquels la vie en communauté est tout simplement impossible et le développement de la Guinée un rêve.

Travaillons et œuvrons dans ce sens pour le bien de la patrie et le bonheur des Guinéens!

Mes chers compatriotes,

Ceci n’est pas impossible car notre pays, si chère à nous tous, regorge d’énormes potentialités naturelles et humaines pour mettre en pratique ces valeurs pour le mieux-être de chaque guinéen et la prospérité de la Guinée.

Nous n’avons pas d’autres choix que de rendre réalisable ces valeurs pour l’intérêt supérieur de notre patrie commune.

Les guinéens doivent arrêter de se regarder en chiens de faïence, de se méfier les uns des autres. Ils doivent s’abstenir de tous actes de sabotage et de vandalisme qui sapent l’unité nationale et aggravent notre retard.

Les leaders d’opinions (politiciens, membres de la société civile, religieux et partenaires) doivent contribuer chacun à l’édification d’une Guinée sans haine ni égoïsme qui avance.

Les gouvernants doivent faciliter et réunir l’ensemble des acteurs nationaux au tour d’une table pour un dialogue constructif et sincère.

Mes chers compatriotes,

A tous mes sympathisants particulièrement, je voudrais, en cette période très critique, vous inviter à adopter un comportement responsable, sans violence et digne de notre éducation familiale. Mais ne vous laissez pas tromper et entrainer par des assoiffés en quête d’électorat qui utilisent mon nom en tout temps, en tout lieu et en toutes circonstances.

Je fais allusion à ceux qui s’arrosent le droit et le pouvoir de « favoriser mon retour en Guinée » à la condition de voter pour eux. De quelque bord politique que ce soit sans distinction aucune. Ceux qui vont plus loin et assez loin en vous proposant de monnayer votre vote en échange d’une quelconque protection ou couverture dont je serai le bénéficiaire une fois au pouvoir. Quelque soit leur statut.

Qui sont-ils pour favoriser mon retour au bercail ?  Quand j’ai annoncé, le 11 mai 2015, ma candidature à l’élection présidentielle de 2015 que notre pays connaîtra, je vous ai dit, en répondant à une question d’un journaliste, que je vais rentrer bientôt en Guinée.  Je vous le dis encore que je rentre très bientôt et je vous ferai savoir la date prochainement. Celle-ci ne saurait durer.

Qu’ai-je fait pour être pour être protégé ou couvert ? Rien et absolument rien.

Ces gens sont tout simplement à la quête d’un électorat. D’ores et déjà, je vous exhorte à aller vous faire recenser massivement pour conserver vos voix en ma faveur car mon engagement politique est uniquement pour moi, pour vous et pour le peuple de Guinée. Il n’est pas pour quelqu’un d’autre car il n’est pas suiviste.

C’est pourquoi, je vous demande de ne plus croire aux rumeurs, mais croire uniquement à ce qui vous est dit par moi-même, mon Avocat ou les responsables politiques habilités de notre parti politique.

Au nom de ce parti, je réitère mon appel en vous exhortant à vous faire recenser car le recensement est la condition préalable de votre engagement et de tout vote.

Vive la Guinée !

Vive les Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement !

Président Moussa Dadis CAMARA

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