Gouvernance locale : les immeubles de Fria sont dans un piteux état

immeubleSi la ville de Fria était appelée « petit Paris », c’est d’une part à cause de ces trois immeubles qui surplombent toutes les habitations qui donnaient une image attrayante au visiteur pour son éclairage intense et sa propreté exceptionnelle. Entretenus dans le temps par le service Cité de la société française « Pechiney », ces immeubles ont commencé à perdre leurs valeurs à l’arrivée du partenaire Russe qui ne se contentait que du nettoyage des rez-de-chaussée, du vidage des poubelles et de l’entretien des ascenseurs. Pire a été la fermeture de l’usine en 2012, puisque depuis, aucun regard n’est porté sur ces immeubles qui sombrent dans l’insalubrité et l’insécurité, a constaté la correspondante de Guineematin.com sur place.

Ce sont des ordures entassées ou éparpillées, des eaux stagnantes qui dégagent des odeurs nauséabondes qui accueillent les visiteurs sous les immeubles F6A, F6B et F8. Un fait dont les locataires et les femmes vendeuses de glace se rejettent la responsabilité.

« Si les immeubles sont sales, c’est parce que ceux qui y habitent ne sont pas propres. Chaque appartement a une poubelle qui se déverse automatiquement dans le lieu de stockage qui se trouve en bas. Mais, certains ignorent ces poubelles et s’arrêtent au balcon pour jeter les ordures n’importe où et n’importe comment. Quand le lieu de stockage se rempli, ça peut faire des mois sans être ramassé, des eaux usées issues de ces ordures commencent à couler sous les immeubles avec une mauvaise odeur. Il faut que ces habitants prennent conscience que pour le moment c’est là-bas chez eux, ils doivent éviter de salir les lieux », a dénoncé Sylla Aboubacar qui a un télé centre sous l’un des immeubles.

immeublePour leur part, les habitants accusent les vendeuses de glace qui viennent à l’aube acheter et préparer leur marchandise destinée aux différents marchés hebdomadaires. « C’est difficile de rester maintenant en bas des immeubles. On pense que c’est nous qui salissons ici ; mais, ce n’est pas nous, ce sont les vendeuses de glace qui viennent ici tous les jours avec des cartons, des papiers, des caoutchoucs et des pagnes, quand elle finissent d’entasser leurs glaces, elles laissent la saleté ici, les enfants en passant ramassent ces choses et éparpillent partout. On leur à beau parler ; mais, elles ne comprennent pas », a déclaré Kadiatou Bah, de l’immeuble F8.

Dans les escaliers, c’est un autre constat, il faut être muni de torche pour pouvoir traverser certains endroits quand il fait  nuit. Cette obscurité favorise ainsi la prostitution, les cas de viol et de vols qui se sont plusieurs fois produits dans ces escaliers.

Les ascenseurs n’existent plus que de nom. Ils sont en panne depuis belle lurette. Avec le manque d’eau, les habitants du 9 ème étage sont obligés de mettre des bidons sur leur tête et de grimper pas moins de cent marches.

En attendant que Rusal n’ouvre ses portes pour réhabiliter le service d’entretien, les habitants des immeubles doivent faire une prise de conscience en évitant au maximum de salir les lieux car ils ont compris que sans le partenaire Rusal, les autorités de Fria ne sont pas à mesure de débarrasser la ville des ordures.

De Fria, Djenabou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (224) 628 28 67 44/ 657 10 69 95

 

Facebook Comments Box