Déguerpissement des voiries urbaines de Conakry : les citoyens s’expriment

En prélude aux Etats généraux de la police annoncés avant la fin de l’année 2017, le Ministère de la sécurité a lancé la semaine dernière une vaste opération de déguerpissement des voiries urbaines de Conakry. Ce vendredi, 20 octobre 2017, un reporter de Guineematin.com a fait un tour dans certains carrefours de la commune de Ratoma pour interroger certains usagers de la route.

De notre constat, cette opération de déguerpissement a certes causée des dommages à certaines personnes qui exerçaient le petit commerce au niveau des emprises de la route, mais elle fait aujourd’hui le bonheur des usagers de la route.

Selon Mohamed Diaby, conducteur d’un minibus et domicilié à Coyah, cette mesure de la police lui permet aujourd’hui de mettre très peu de temps entre Coyah et Madina, un tronçon qu’il pratique tous les jours. « Aujourd’hui, je n’ai pas travaillé, je suis venu accompagner un frère à un mariage. Vraiment, la circulation est normale actuellement. Je suis un transporteur, je travaille sur la ligne Coyah-Madina. Avant, je faisais 2 heures entre Coyah et Madina ; maintenant, c’est 1 heure 30 à 1 heure 20’. Je veux que cette mesure continue, je remercie le gouvernement pour ça», a-t-il dit.

De son coté, Conté Mamady, étudiant en 1ère année à l’Université Mahatma Gandhi, s’est également réjoui de cette mesure de la police qu’il dit avoir aidé à réduire les embouteillages. « Pour le moment, je constate qu’il n’y a pas trop d’embouteillages. Mais, avant, chaque matin, de Gbéssia à Lambandji, il y avait trop d’embouteillages. Pour le moment, ça va, je prie Dieu que ça continue comme ça. Mais, je ne pense pas que ça va aller parce que les policiers guinéens peuvent commencer un travail et s’arrêter au beau milieu. Je vais leur dire de continuer à travailler pour que nous aussi nous puissions arriver à la fac à l’heure. Parce que des fois, quand tu parts à 8 heures 30, il y a des profs qui disent que tu es venu en retard, que tu ne rentres pas. Mon souhait est que ça continue comme ça », a-t-il lancé.

Comme ses prédécesseurs, Ahmed Tidiane Diallo, maçon de profession et conducteur de mototaxi a aussi salué cette initiative du Département en charge de la sécurité routière, même s’il n’apprécie pas le comportement de certains agents de la police. « Mon sentiment, c’est bon parce que ça arrange tout le monde. Auparavant, les taximètres ne travaillais pas bien, tellement qu’il y avait l’embouteillage. Mais, depuis qu’il y a eu le dégagement, l’embouteillage a diminué et maintenant tout le monde essaye de gagner son pain. Ça fait mal à d’autres ; mais, la vie, c’est comme ça. Quand il faut faire quelque chose, il faut gâter quelque chose : des places ont été gâtées ; mais, il faut ça. Maintenant, ce que je demande aux policiers, c’est de ne pas brutaliser les taxis motards. Nous, on a des problèmes avec les policiers. Quand on te prend en surcharge, c’est vrai que ce n’est pas bon ; mais, il y a la manière de nous attraper sans brutaliser. Ils nous brutalisent, ils nous font tomber souvent jusqu’à blesser nos clients. Sinon, ils peuvent nous arrêter et nous verbaliser sans nous brutaliser », a dit ce jeune motard qui travaille sur le tronçon Kipé-Lambanyi.

Enfin, Michel Koivogui, conducteur de taxi sur la ligne Kipé-Bambéto s’est également félicité de cette opération. Pour lui, le manque d’embouteillage lui permet d’avoir le double de la recette habituelle. Même s’il n’a pas accepté de dévoiler ce qu’il gagne par jour, il a tout même souhaité que cette mesure continue et qu’elle ne soit pas un feu de paille…

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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