TPI de Dixinn : les acteurs de la chaîne pénale exhibent leurs préoccupations au PNUD

Un cadre de concertation et d’échanges entre les acteurs de la chaine pénale s’est tenu hier jeudi 1er mars 2018 au Tribunal de Première Instance de Dixinn. La réunion était présidée par le procureur de la République près le tribunal de première Instance de Dixinn, Sidi Souleymane N’Diaye. Ce cadre d’échanges a regroupé l’ensemble des acteurs de la chaîne pénale relevant de la juridiction de la commune de Dixinn, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Il s’agit entre-autres des magistrats, procureurs, avocats, huissiers, officiers de la police judicaires(OPJ), et structures de défense des droits de l’homme. Cette entrevue a permis aux acteurs de la chaine pénale de répertorier et d’expliquer les difficultés et contraintes liées à leurs activités devant le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD). Une Structure avec laquelle le tribunal de Dixinn a signé un partenariat dans le cadre du renforcement des capacités.

Des préoccupations majeures, à l’image de l’absence des interprètes dans les tribunaux, le renforcement du droit de la défense, le manque d’outils de travail, le besoin de formation approprié et adéquat des acteurs de la chaine pénale, ont été largement évoqués au cours de cette rencontre.

Dans sa communication, le procureur Sidi Souleymane N’Diaye a énuméré quelques acquis du tribunal liés à ce partenariat avec le PNUD. «Le tribunal de Dixinn est peint grâce à ce partenariat. Le PNUD nous a trouvé une seconde salle d’audience entièrement aménagée au siège de la mairie de Ratoma. La mairie a bénéficié d’ordinateurs fixes, de tables de réunions, de chaises pour visiteurs, d’armoires, de tables de bureaux et de fauteuils. Les honoraires des avocats, les émoluments des huissiers de justice sont pris en charge par le PNUD. Dans les affaires criminelles, depuis quelques mois, toutes les procédures préalables au jugement des affaires criminelles sont à la charge du PNUD. La lenteur des affaires criminelles n’a pas disparu mais elle a diminué», a-t-il annoncé.

Le procureur a fait comprendre par ailleurs qu’entre novembre 2017 et janvier 2018, «160 affaires correctionnelles et 10 affaires criminelles ont été jugées dans le cadre de ce partenariat ».

De son côté, le substitut du procureur, monsieur Alsény Bah a dit que l’obtention de la seconde salle d’audience les a permis de résoudre les problèmes de flagrants délits. « Je suis réconforté pour vous dire aujourd’hui, il n’y a pas de dossiers de flagrant délit qui trainent sous nos tables. Dixinn reçoit en moyenne 40 procédures par semaine mais la venue de cette seconde salle d’audience a pu résoudre ces questions là », a-t-il dit.

Au sortir de cette réunion, le contrôleur général de police, Boubacar Kassé a dit que les problèmes ont été posés au PNUD. « Nous avons eu à poser les problèmes pour renforcer nos capacités opérationnelles. Parce que cette journée était consacrée à poser nos problèmes et emmener le PNUD à voir quel appui il va faire d’abord pour le tribunal de Dixinn et ensuite élargir ses actions au niveau des Officiers de Police Judiciaire ».

Pour sa part, le colonel de gendarmerie, Balla Samoura a salué cette initiative en lançant un appel aux OPJ de continuer « à accepter de travailler avec considération avec tous les membres de la chaine pénale ».

Le représentant du PNUD et chef du projet justice, Boubacar Bah a expliqué le but de ce projet qui s’inscrit sur une période de 18 mois. « Nous venons de terminer la première phase, qui était de 6 mois, qui a commencé en juin 2017 et qui s’est terminé en décembre. Nous avons pris le temps janvier-février pour capitaliser les acquis et tirer les leçons. Et nous sommes en train au mois de mars d’aller vers la deuxième phase. C’est un projet du PNUD et du Haut Commissariat au Droit de l’Homme qui a pour ambition de renforcer la chaîne pénal en République de Guinée. Nous nous sommes employés avec nos maigres moyens de faire en sorte que les salles d’audience et certains bureaux connaissent des équipements et que les magistrats puissent avoir un minimum d’outils comme ordinateurs, photocopieuses, imprimantes et autres pour améliorer leur travail quotidien », a-t-il expliqué.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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