2ème tour de la présidentielle malienne : les attentes de certains électeurs

Les maliens sont allés aux urnes ce dimanche, 12 aout 2018, pour décider qui du président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, ou du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, serva diriger le pays pendant les cinq prochaines années. Quelques minutes après l’ouverture des bureaux de votes, l’envoyé spécial de Guineematin.com au Mali a interrogé quelques électeurs et des présidents de bureaux de votes sur le déroulement du processus et de des attentes qu’ils ont du prochain président de la République.

Après le premier tour des élections présidentielles au Mali, le 29 juillet dernier, les quelques huit (8) millions d’électeurs maliens ont été convoqués dans les urnes ce dimanche, 12 aout 2018. Malgré la forte pluie qui s’est abattue sur la capitale malienne et des régions environnantes, certains citoyens sont allés s’acquitter de leur devoir civique. De nombreuses réactions recueillies sur le terrain par Guineematin.com, les maliens attendent beaucoup de leur prochain président. Ces attentes se résument entre autres sur l’emploi des jeunes, la sécurité et la santé.

Pour madame Keïta Bintou Sidibé, coordinatrice du centre Weinzindougou, qui regroupe plus de 8 bureaux de vote (soit 800 électeurs), le deuxième tour de l’élection présidentielle se passe très bien dans sa circonscription, comme c’était d’ailleurs le cas au premier tour.

Concernant le taux de participation jugé faible, madame Keïta Bintou dit que cela pourrait se justifier par le mauvais climat et les travaux ménagers. « Comme c’est le matin, les gens sortent massivement entre midi et 18 heures. Il y en a qui préparent aussi avant de sortir. Ce que je vais dire aux citoyens maliens, c’est de sortir massivement voter pour pouvoir choisir leur candidat. Je demande aux maliens de faire preuve de retenu et de voter dans le calme comme ils l’ont toujours fait », a-t-elle demandé.

Abondant dans le même sens, Soumaïla Konaté, président du bureau de l’école publique 2 de la même commune a dit que le scrutin se passe dans le calme, seulement déplore monsieur Konaté, « pour ce deuxième tour, il y a moins d’affluence que lors du premier tour ; car, sur 383 électeurs, seulement une trentaine ont voté d’abord. Mais, on peut dire que c’est dû à la saison des pluies puisque la matinée a été arrosée par la pluie. Le problème que nous avons rencontré depuis le matin, c’est la lenteur des assistants dans la recherche des candidats sur la liste d’émargement », a-t-il relevé.

De son coté, Moriba Sangaré, résidant dans la commune de Mandein, secteur de Wanzeindougou, s’est dit heureux du calme dans lequel ce scrutin se déroule. Il a dit souhaiter que le résultat de ces élections reflète la voix du peuple ; c’est-à-dire que les voix des citoyens ne soient pas détournées. « Le second tour se passe dans le calme. Je souhaite que le résultat soit aussi transparent et crédible. J’ai voté parce que c’est un devoir fondamentale ; et, c’est parce que le changement vient par le vote. Personnellement, j’ai voté Soumaïla Cissé parce que le régime du président actuel a été le régime le plus calamiteux du Mali. Les maliens aiment Soumaïla Cissé parce qu’il a un bon programme pour les maliens, notamment pour les médecins. Il a dit qu’il fera tout pour engager les sortants de la faculté de la médecine ; donc, ça c’est une bonne chose », a-t-il dit.

Mory Moussa Kébé réside dans la commune de Katy, région de Koulikoro. Il a aussi salué le calme dans lequel le scrutin se déroule, avant d’inviter le futur président de la République à se pencher sur le chômage des jeunes. « Nous attendons beaucoup du futur président de la République. Il doit communiquer avec le peuple. Qu’il essaye d’amener les projets pour les jeunes. Actuellement, le Mali est en retard parce que la plus part de ses bras valides sont au chômage, la jeunesse est sans emploi. Donc, je souhaite vivement que le prochain président de la République en tienne compte », a-t-il exhorté.

Madame Camara Hadja Diallo, administratrice des ressources humaines dans une société a invité le futur président à être un président non pas pour une communauté ou un groupe de personne ; mais, à être le président de tous les maliens. « Le Mali a déjà souffert ! Nous, nous souhaitons que le Mali ait un président pour le développement du pays. Les jeunes sont-là sans emploi, il n’y a pas d’éducation, la santé, ce n’est pas comme nous le souhaitons. Donc, le nouveau président doit s’atteler au développement socio-économique et culturel du pays. Aussi, le nouveau président doit faire de la sécurité sa priorité. Le nouveau président doit trouver une solution à l’insécurité qui prévaut au Nord du Mali et dans les autres villes du pays. Aux maliens, je leur demande d’être unis, il ne faut pas tenir compte d’un homme, il faut tenir compte de son pays. C’est le pays qui prime, les colorations politiques doivent être mises de côté et qu’on pense à notre pays. Il est temps que le pays change, car le Mali incarne l’espoir et cet espoir c’est la jeunesse », a-t-elle dit avec insistance.

Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com au Mali

Tél. : (00223) 92 57 77 96

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