Bogola Haba sur les cent jours du CNRD au pouvoir : « le bilan est très positif »

Kéamou Gbogola Haba de l’UGDD et président de la commission communication  de l’ANAD

Ce mardi, 14 décembre 2021, marque le centième jour de l’avènement du Comité national du rassemblement du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir. C’est l’occasion donc de se pencher sur la gouvernance de la junte militaire qui dirige la Guinée depuis le coup d’Etat du 5 septembre dernier pour dresser le traditionnel bilan à mi-parcours. Un sujet sur lequel s’est prononcé Kéamou Bogola Haba dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin. Le président d’honneur de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD) a jugé très positif le bilan des cent jours du CNRD au pouvoir.

« D’abord, sur le plan du respect des droits humains, je dirai que le bilan est très positif, les libertés ont été consacrées. Depuis que les militaires ont pris le pouvoir, les détenus politiques ont été plus ou moins libérés. Il y a eu également plus de liberté au niveau de nos rues. La police a changé la manière dont elle gérait nos libertés. Que ce soit au niveau de la police routière, au niveau des barrages, nous avons senti la liberté. Les états de siège qui étaient éternels ont été levés et les gens peuvent se mouvoir la nuit.

Donc, en termes de libertés individuelles et collectives, nous avons vu du nouveau dans cette nouvelle gouvernance. Depuis là, nous n’avons pas entendu parler de prisonniers politiques ou de violations des droits humains. On n’a pas connu de morts d’hommes. C’est très important. Le colonel, quand il a pris le pouvoir, il a dit que trop c’est trop et que les Guinéens ne doivent plus mourir pour leur opinion. Ce sont des changements importants au niveau des droits de l’homme et au niveau des libertés individuelles.

Sur le plan sanitaire, la question de la Covid-19 qui a été instrumentalisée pour nous mettre en prison a été revue et nous avons tous compris que cette maladie a été très instrumentalisée par les autorités d’alors.

Sur le plan des réformes de l’administration, il y a eu la mise à la retraite des généraux et vous savez que ces derniers temps, le seul moyen de se maintenir au pouvoir, c’était de faire la promotion des militaires, donner des grades qui ne reflétaient pas la réalité. Cela faisait que le fichier militaire était complètement lourd et donc, le fait d’envoyer à la retraite ceux qui doivent partir au niveau de l’armée, à la douane, à la police, à la gendarmerie et à l’administration a été très positif. C’est un acte de courage qui a été géré avec tact et de stratégie.

Pour preuve, il y a eu plus de 6000 personnes retraitées au niveau de l’administration. Parmi ces personnes, certains avaient largement dépassé l’âge normal pour aller à la retraite. Cela veut dire qu’il y avait énormément d’anomalies à corriger. Les investigations sont en cours par rapport à ceux qui ont été recrutés de manière biaisée suivant la vente des matricules. Tout cela démontre que nous sommes dans un processus de nettoyage du fichier de la Fonction publique », estime ce leader politique.

Et ce n’est pas tout. Cet ancien prisonnier d’Alpha Condé apprécie aussi la composition du gouvernement de la transition, ainsi que la volonté des autorités de lutter contre la corruption et l’impunité. « Au niveau de la mise en place du gouvernement, c’est quand même une première fois que les CV sont pris en compte. Ils ont fait un travail minutieux pour le choix des cadres.

Bien que tout le monde ne soit pas satisfait, mais ils ont tenu compte des compétences partout en prenant des Guinéens de l’intérieur et l’extérieur, de toutes les communautés, qui ont des compétences et une expérience pour mettre en place ce gouvernement. Cela continue avec les nominations des secrétaires généraux et des chefs de cabinets. Donc, nous avons compris quand même que le mérite commence à être valorisé.

Au niveau de la lutte contre l’impunité, nous avons vu la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières, qui est une volonté politique exprimée pour lutter contre les bandits à col blanc. Nous avons également vu la mise en place de la commission de récupération des biens de l’Etat. Nous pensons qu’avec tout ça, nous irons jusqu’au bout.

Sur le plan du soulagement du panier de la ménagère, vous avez suivi la baisse du prix du carburant. Le niveau d’endettement du trésor public vis-à-vis de la banque centrale a énormément baissé. La conséquence de cette rigueur dans la gestion s’est sentie au niveau du dollar. Je crois que bientôt, l’inflation sera à la baisse. Nous étions à deux chiffres et si cette tendance continue, nous serons à un chiffre et le panier de la ménagère va sentir tout cela.

N’oubliez pas que nous sommes en période d’austérité où les ressources sont rares. Quand il y a un gouvernement de transition, les investisseurs sont frileux. Les aides budgétaires manquent énormément, d’où la nécessité de travailler pour rassurer l’ensemble des investisseurs et des partenaires. Et le retour à l’ordre constitutionnel viendra encore garantir les investissements qu’ils vont faire », a dit le président d’honneur de l’UGDD.

Toutefois, il fait remarquer qu’il y a des aspects à revoir pour réussir cette transition. « Il y a un retard accusé en ce qui concerne le calendrier du retour à l’ordre constitutionnel. Sur ce plan, je crois qu’il est important qu’un calendrier soit fixé. Le CNRD l’a confié au Conseil national de la transition (CNT) qui n’est pas encore mis en place. Donc, la question du retour à l’ordre constitutionnel, c’est là où nous sommes en retard. Nous attendons donc le chronogramme », a indiqué Kéamou Bogola Haba.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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