Viol d’une enfant de 4 ans : Loly Tinkiano (procureure) réclame 20 ans

Josephine Loly Tinkiano, substitut du procureur de la république près du tribunal de première instance de Mafanco

Le viol sur des personnes mineures est devenu un phénomène récurent ces derniers temps en République de Guinée. Malgré nos multiples dénonciations dans les médias et ailleurs, cette infraction est toujours persistante. par exemple, parmi les 13 dossiers inscrits au rôle du tribunal de première instance de Mafanco,  le mardi dernier, 14 décembre 2021, 10  de ces dossiers concernaient des viols sur mineurs.

 Dans ce lot, il y a un dossier qui a particulièrement retenu l’attention d’un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place. C’est celui de l’accusé Alya Bangoura, poursuivi pour viol sur une enfant âgée seulement de 4 ans au moment des faits. Même si l’accusé a nié en bloc les griefs mis à sa charge, le procureur a tout de même requis 20 ans de réclusion criminelle contre  lui.

A la barre, Alya  Bangoura, qui est en détention depuis le 17 novembre 2020, n’a pas reconnu les faits de viol articulés contre lui.

 Il a fait savoir au tribunal qu’il est voisin de la victime et qu’il n’aurait pas commis cet acte de viol. « Nous sommes des voisins. Ce jour, la victime et ses amies sont venues jouer chez nous ; mais, je les ai tous chassés. Je connais la famille de la victime M. Y. Je connais son père,  je ne peux pas faire ça », a dit l’accusé à la barre.

Mais, cet argument de défense d’Alya Bangoura n’a pas convaincu le ministère public qui soutient mordicus dans ces réquisitions qu’il y a eu effectivement du viol commis sur la petite. Pour la procureure, Josephine Loly Tinkiano, le viol a effectivement eu  lieu. Et, c’est pour cette raison qu’elle a demandé au tribunal de condamner Alya Bangoura à 20 ans de réclusion criminelle.

« Effectivement, le viol a eu lieu. Cet acte a été commis sur la personne de M.Y. âgée de 4 ans. L’accusé l’a contrainte à faire des rapports sexuels malgré son jeune âge. Il est de mauvaise foi. Le médecin légiste a fait constater ce viol dans son rapport ; et, cela a été suivi d’une incapacité de travail de 15 jours. C’est sur la contrainte qu’elle a subi ce viol. Nous vous demandons de réprimer ce  comportement sur toute la rigueur de la loi… Le ministère public requiert qu’il vous plaise de le retenir dans les liens de la prévention de viol en le condamnant à 20 ans de réclusion criminelle », a requis le parquet.

De son côté,  la défense a dit être « sidérée, abasourdie et écœurée » par cette réquisition du parquet qui « demande 20 ans de réclusion sans apporter la moindre preuve » contre son client.

Pour la défense,  il n’y a aucune preuve pour soutenir l’accusation. « En matière de viol, la supposition n’a pas de place. Personne n’a vu cette fillette sortir de la chambre d’Alya Bangoura. Et, on ne peut pas se contenter d’un simple rapport du médecin légiste pour condamner un innocent. Il faut apporter les preuves. Étant dans l’incapacité notoire de prouver les faits, nous sollicitons très respectueusement de le renvoyer des fins de la poursuite pour délit non constitué », a plaidé la défense.

C’est dans ce climat que le tribunal a mis finalement l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 21 décembre prochain.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel. : 620 589 527/664 413 227

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