Asmaou Diallo (AVIPA) sur le dossier du 28 septembre : « si Konaté, Dadis et Alpha Condé sont là, on peut avancer »

Mme Asmaou Diallo, présidente de l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 septembre (AVIPA)

« Nous tenons à ce que tous les membres du CNDD d’alors répondent devant la justice pour ces crimes : que ce soient les  militaires ou les civils… On a tenu à ce qu’ils soient tous entendus. Mais, cela n’a pas pu avoir lieu avant, sous le régime d’Alpha Condé. Maintenant que les choses ont changé, nous voulons que le procès soit organisé très rapidement, que les coupables soient identifiés et punis et que les victimes soient reconnues, rétablies dans leur droit et totalement indemnisées », a notamment dit Hadja Asmaou Diallo.

La Présidente de l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (AVIPA), Hadja Asmaou Diallo, est de ceux qui ont salué le retour en Guinée de l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, et du Général à la retraite, Sékouba Konaté, deux des plus hauts dirigeants du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), la junte qui s’était emparée du pouvoir en 2008, après la mort du Président Lansana Conté.

Jointe au téléphone par un journaliste de Guineematin, Hadja Asmaou Diallo voit d’un bon œil le retour au pays du Président du CNDD, Moussa Dadis Camara et de celui qui était ministre de la défense nationale pendant les crimes perpétrés au stade du 28 septembre où plus de 150 Guinéens ont été tués et de nombreuses femmes violées.

« Le retour de Moussa Dadis Camara et de son ancien ministre de la défense nationale, Sékouba Konaté est une bonne chose. Depuis que Sékouba Konaté a quitté le pays en 2010, il était à l’étranger. Il n’est pas revenu au pays. Parlant des évènements du 28 septembre, le Général Konaté avait toujours brandi des menaces comme quoi il a une liste de gens qu’il a déposée à la Cour pénale internationale. Et comme le CNRD a promis de faire de la justice la boussole pour la Guinée, nous, les associations et victimes des massacres du 28 septembre, nous attendons que cet engagement soit traduit en acte. Il faudrait, finalement, que la Guinée abrite ce procès. Si Sékouba Konaté, Moussa Dadis Camara et Alpha Condé, sont tous là en Guinée, on peut avancer dans le dossier du 28 septembre. La seule chose que les victimes attendent, aujourd’hui, c’est que toute la lumière soit faite sur les massacres du 28 septembre », a indiqué la patronne de l’AVIPA.

Hadja Asmaou Diallo a rappelé que le Général Sékouba Konaté était membre du CNDD, 2ème Vice-président de la junte, ministre de la défense nationale au moment de la commission des crimes du 28 septembre.

« C’est vrai que le pool des juges n’a pas pu entendre le Général Sékouba Konaté, jusqu’ici d’ailleurs. Mais tout le monde sait qu’il occupait de hautes fonctions au moment des massacres du 28 septembre. Il est important qu’il explique ce qu’il sait de ce dossier », a précisé la Présidente de l’AVIPA, qui attend des autorités toute la lumière sur le dossier.

Répondant à ses détracteurs qui parlent d’une connivence entre l’AVIPA, certaines organisations de défense des droits de l’Homme et « El tigre », Hadja Asmaou Diallo, jure sur son palpitant que sa seule préoccupation est le jugement de ce dossier afin que tous les auteurs et commanditaires de ces crimes soient identifiés et punis selon la loi.

« Je ne connais même pas Sékouba Konaté. C’est sur les antennes que je l’ai connu. Nous tenons à ce que tous les membres du CNDD d’alors répondent devant la justice pour ces crimes : que ce soient les  militaires ou les civils… On a tenu à ce qu’ils soient tous entendus. Mais, cela n’a pas pu avoir lieu avant, sous le régime d’Alpha Condé. Maintenant que les choses ont changé, nous voulons que le procès soit organisé très rapidement, que les coupables soient identifiés et punis et que les victimes soient reconnues, rétablies dans leur droit et totalement indemnisées », a conclu Hadja Asmaou Diallo.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

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