Clinique First Aid Action Guinée (FAAG) : 9 travailleurs réclament 6 mois d’arriérés de salaire

Clinique First Aid Action Guinée (FAAG)

Les relations sont tendues depuis quelques mois entre la direction générale de la clinique First Aid Action Guinée (FAAG), située au quartier Minière, à Conakry, et certains de ses employés. Neuf travailleurs de cette structure sanitaire réclament 6 mois d’arriérés de salaire à leur employeur. L’affaire a été portée devant la justice, qui est appelée à les départager.

Rencontré par un journaliste de Guineematin.com, Dr Ibrahima Sory Bangoura, le porte-parole des neuf travailleurs concernés, est revenu sur l’origine de cette affaire.

Dr Ibrahima Sory Bangoura, médecin à la clinique FAAG

« Depuis le début de l’année 2021, nous avons eu des problèmes avec la clinique, notamment le paiement de nos arriérés de salaire. Il se trouvait que pour avoir un mois de salaire, il fallait travailler de 30 jusqu’à 120 jours. Cette situation a poussé le personnel de la clinique à organiser une rencontre au mois d’avril dernier.

Nous avons fait un procès-verbal et nous avons déposé un préavis de grève adressé à la direction. La direction est venue vers nous à travers un des associés pour s’entretenir avec nous par rapport à la situation de préavis de grève. Ils nous ont demandé de leur donner juste un peu de temps, ils vont faire face à la situation de nos salaires. Au mois d’août 2021, nous avons déclenché la grève, parce qu’on a estimé que le délai était largement dépassé.

D’avril à juin, on n’avait plus de salaire. Donc, durant 6 mois, on n’a pas été payés. Au cours des négociations, on s’est entendus sur le paiement de 2 mois de salaire et que les 4 autres mois restants allaient être payés de façon échelonnée. C’est-à-dire, on nous paie le salaire du mois d’août plus un mois d’arriéré, on fait la même chose en septembre et ainsi de suite.

Mais, cela n’a pas été respecté, jusqu’au jour où je vous parle, nous n’avons pas reçu un seul franc. Aujourd’hui, la direction nous doit 9 mois d’arriérés de salaire, sans compter le mois de décembre, parce que nous continuons toujours de travailler. Parmi nous, il y a 5 personnes qui travaillent à la clinique FAAG, sise à la minière, et 4 autres qui exercent au poste avancé à l’usine GI Ciment, à Kagbélen, au compte de la clinique FAAG », a-t-il expliqué.

Dr Ibrahima Sory Bangoura, médecin à la clinique FAAG

Finalement, Dr Ibrahima Sory Bangoura et ses collègues ont décidé de saisir la justice pour réclamer leur droit. « Nous avons constitué un avocat par la voie d’un huissier, qui a adressé un courrier à la clinique. La semaine qui a suivi, la clinique a procédé au paiement d’un mois de salaire aux autres travailleurs, mais pas à nous qui avons revendiqué. Ils ont dit que comme nous avons saisi la justice, ils ne peuvent pas nous payer.

Ils ont commencé à appeler des gens parmi nous pour leur dire : si vous voulez qu’on vous paie, venez signer un document pour dire que vous ne faites pas partie du groupe qui revendique. Si vous le faites, on vous paie votre argent. C’est ainsi que l’un d’entre nous, puisqu’on était 10 personnes au départ, s’est retiré, il a cédé à la pression », a dit le médecin, précisant que son groupe est déterminé à poursuivre cette affaire jusqu’au bout.

« La procédure judiciaire suit son cours normal, nous avons un avocat qui fait bien son travail, et nous avons foi à la justice guinéenne. Nous n’allons pas lâcher cette affaire, nous ne céderons pas jusqu’à ce qu’on nous paie, parce que c’est notre dû. Nous ne demandons pas d’augmentation de salaire, nous ne demandons pas de primes, ni d’heures supplémentaires. Ce que nous avons travaillé, qu’on nous le paie.

Il n’y a pas de raison qu’on ne nous paie pas. Nous lançons un appel à toutes les personnes de bonne volonté, notamment au président de la République, le colonel Mamadi Doumbouya, à travers son ministre de la Justice, le ministre du Travail, l’Inspecteur général du travail, de bien vouloir nous aider pour que nous puissions rentrer en possession de nos salaires. Parce que la situation est actuellement difficile pour mes collègues et moi.

Seul Dieu sait comment nous nous battons pour subvenir aux besoins de nos différentes familles. Certains ont été menacés par leurs concessionnaires, ils ont reçu des préavis parce qu’ils n’arrivent pas à payer le loyer. Des gens ont même des difficultés à trouver à manger, ils sont endettés, tout simplement parce qu’on refuse de payer leur salaire. Ce n’est pas normal », s’est indigné Dr Ibrahima Sory Bangoura.

Interrogée sur cette situation, Mme Marie Joséphine, l’une des responsables de la clinique FAAG, n’a pas voulu se prononcer sur cette situation. Elle a dit laisser le soin à la justice de faire la lumière sur ce dossier.

Mohamed Guéasso DORE pour Guineematin.com

Tel : +224 622 07 93 59

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