Kankan : 34 cas de viols enregistrés en 2021 (OPROGEM)

Dans un entretien accordé à Guineematin.com hier, mercredi 05 janvier 2022, l’office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) a publié son bilan sur les de cas de viol enregistrés au cours de l’an 2021 dans la région administrative de Kankan. Et, selon les statistiques, 34 cas de viols ont été recensés du 1er janvier au 31 décembre 2021, dans cette région de la Haute Guinée. Et, ce sont les mineures dont l’âge varie entre 5 et 15 ans qui ont été majoritairement les victimes.

A en croire le chef de l’antenne régionale de l’OPROGEM de Kankan, le commissaire Salaha Deen Diallo, les dossiers de ces 34 cas de viols ont tous été traités et déférés au parquet du tribunal de première instance de Kankan pour être jugés. Mais, il précise que ces chiffres officiels sont nettement sous évalués, parce que les cas de viol ne sont pas toujours déclarés par les familles.

« Au cours de l’année 2021, nous avons enregistrés 34 dossiers de viol dans toute la région de Kankan. Majoritairement, ce sont les mineures dont l’âge varie entre 5 ans, 10 ans et 15 ans… A travers les différentes sensibilisations que nous faisons dans les médias, les citoyens ont compris qu’il ne faut pas s’assoir et croiser les bras devant un cas de viol. Donc, dès qu’il y a viol, ils dénoncent. Ils viennent à notre service ou ils contactent les ONGs ou l’action sociale. Mais, il faut reconnaître que ce n’est pas seulement les 34 cas, il y a d’autres qui ne sont pas dénoncés », a indiqué le commissaire Salaha Deen Diallo.

Très souvent en Guinée, le règlement à l’amiable est toujours privilégié par les familles quand un viol survient. Et, la région de Kankan ne fait pas exception à cette situation. Mais, pour le commissaire Salaha Deen Diallo, cela constitue un bâton dans les roues de l’OPROGEM de Kankan dans le cadre du traitement des dossiers de viol.

« On rencontre beaucoup de difficultés, puisqu’on est dans une région où les gens aimes beaucoup que les choses soient traitées à l’amiable, alors que le viol est un acte criminel. Nous (OPROGEM), ils viennent nous mettre des pressions, les sages viennent parler, mais on n’acceptera pas. On défère toujours les dossiers devant le parquet de Kankan… L’appel que je lance aux parents, c’est de veiller sur les filles. Il ne faut pas laisser les enfants seuls à la maison pour venir passer toute la journée au marché. Et puis, ils doivent comprendre que le violeur n’est jamais loin, c’est soit un proche ou un voisin. Il ne faut pas accepter que les garçons donnent de l’argent à vos filles et qu’ils les appellent : ma femme », a dit le commissaire Salaha Deen Diallo.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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