Sanctions de la CEDEAO : Baadiko Bah prédit « de gros problèmes » en Guinée…

Mamadou Baadiko Bah, député et président du parti Union des Forces Démocratiques (UFD)

Comme annoncé précédemment, en sommet extraordinaire à Accra (au Ghana) hier, jeudi 3 février 2022, la CEDEAO a décidé de maintenir ses sanctions contre la Guinée. Cette décision de l’organisation sous-régionale agace certains politiques guinéens. Mais, pour Mamadou Badiko Bah, le président de l’UFD (Union des Forces Démocratiques), cette décision ne présage rien de bon pour la Guinée.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce vendredi, ce leader politique guinéen a souhaité que le flou artistique qui entoure la gestion de la Transition en Guinée soit levé par le CNRD au risque de faire crouler le pays sous le poids de gros problèmes.

« Nous l’avons dit et répété, nous ne sommes pour la politique du pire. Mais, si on se cherche des problèmes qu’on ne peut pas gérer, ça va être difficile. Et là, le métier des sanctions, cela veut dire que la voie est ouverte pour aller plus loin. S’il n’y a pas de consensus interne pour qu’on trouve des solutions à tous ces problèmes de la transition, ça sera difficile. Les coups d’Etat ont une logique et une histoire en Afrique. Aujourd’hui, c’est le flou le plus total dans la question de la direction des affaires, la composition du CNRD avec toutes ces équipes sans visage qui dirigent le pays derrière le président de la Transition. On va vers des gros problèmes. Vous avez vu maintenant que c’est sur la place publique que la mésentente et les problèmes commencent entre les militaires. Ce n’est pas nous qui inventons, on ne le souhaite pas, mais le pourrissement est là. On est encore exposé à l’instabilité et c’est dommage. Nous n’y gagnons rien. Ni le CNRD, ni le peuple de Guinée, ni l’Afrique ne gagne dans ça. Il faut qu’on arrête de jouer à la politique de l’Autruche en disant que ça ira. Vous avez vu que le Mali est complètement coincé aujourd’hui. Le peuple malien est en grande difficulté. On ne sait pas comment ils vont payer les fonctionnaires, le coton n’est pas vendu… Est-ce que la Guinée à elle seule peut supporter l’embargo malien ? Je dis non ! On n’a même pas de route pour ça. La Guinée n’a même pas de route pour elle-même, alors comment elle peut en avoir pour supporter un grand pays comme le Mali ? Ce n’est pas possible. Donc, la politique qui consiste à s’enfermer pour dire que ça ira, on est sur le bon chemin, n’augure à rien. Nous n’avons aucun intérêt à ce que cette transition échoue. On l’a dit au colonel dès le 14 septembre dernier, on espère que c’est la dernière. Et là, quelle que soit la mesure qu’ils prennent, positive ou autre, la façon de diriger le pays dans le secret, avec un agenda connu d’un seul, ça expose le pays à des lendemains qui ne m’enchantent pas », a indiqué Badiko Bah.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

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